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Pour sa nouvelle collection, la marque Carnet de Vol prend un nouvel envol en renouant avec ses valeurs fondatrices, celles de l’aéronautique et de ses héros
Les moteurs hurlent, la vitesse vous plaque au siège. Souffle coupé, repères qui explosent… vous êtes à bord d’un Pitts S2B, avec, aux commandes, Bertrand Boillot qui, juste avant ce baptême de l’air, a effectué avec son comparse Eric Vazeille, à bord d’un Cap 222, un époustouflant numéro de haute voltige aérienne dans le ciel de Cerny – La Ferté‑Alais. L’un ancien pilote de la Patrouille de France, l’autre champion du monde de haute voltige et tous deux commandants de bord sur long-courriers…
Ce sont des pilotes chevronnés qui œuvrent à démocratiser leur passion. Dans le ciel tout azur, leur duo enchaînait ce jour-là les figures aériennes pour le compte de leur sponsor Carnet de Vol, une marque de prêt-à-porter masculin fondée en 1989 par Michel Weil, fan d’aviation. Après avoir été revendue en 2005 à un groupe italien, elle a été rachetée au deuxième semestre 2016, alors qu’elle battait sacrément de l’aile, par Fadegest, la société d’investissement de la famille Desjonquères.
Ce fonds a pour ambition de devenir un poids lourd de l’industrie textile masculine. « Carnet de Vol est notre première acquisition, commente son président Emmanuel Pelillo. D’autres sont en cours, notamment en matière de jeans premium. » En prenant les commandes de Carnet de Vol, Emmanuel Pelillo a entrepris de recentrer la marque sur ses fondamentaux. « L’aérien comme le spatial sont porteurs de valeurs qui résonnent pour les jeunes hommes, explique-t-il. Ils sont autant attirés par le dépassement de soi, par l’éthique de Thomas Pesquet que par le courage et les sensations fortes mises en scène par Christopher Nolan dans le film Dunkerque, par exemple. Sans oublier qu’il y a aujourd’hui plus de titulaires de licences de vol que de joueurs de golf. »
Pour relancer la marque basée dans la technopole de Sophia Antipolis, dans les Alpes‑Maritimes, il lui a offert un nouveau logo, a recruté une nouvelle équipe artistique chargée de créer, autour des codes de l’aviation, tout un vestiaire pour cette nouvelle génération de chevaliers du ciel. Outre l’emblématique blouson d’aviateur en cuir comme pièce phare, les coutures des jeans arborent des finitions en ailes d’avion, les doublures des parkas ont le même matelassé que les sièges de pilote… En gestionnaire avisé, Emmanuel Pelillo s’est également attaqué à la refonte du merchandising des boutiques et à l’élargissement de la distribution.
Aujourd’hui, entrer dans une boutique Carnet de Vol, c’est comme s’installer dans le club cosy et très évocateur d’un aérodrome. Les tables sont en forme d’hélices, le chrome, très présent, rappelle les mythiques carlingues, et sur les murs, on remarque fuseaux horaires et photos de l’escadrille Carnet de Vol. Lors du rachat, le réseau comptait 33 boutiques en propre et 16 affiliés.
D’ici à la fin de l’année, on comptera plus de 70 boutiques, avec des ouvertures, entre autres, à Douai, Valenciennes, Toulouse, Lyon, Saint-Etienne, Montpellier, Périgueux, Marseille… Carnet de Vol prévoit un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros, en hausse de 30 % par rapport à 2017. La marque part également à la conquête du monde. Premières escales : le Benelux, l’Italie, le Maghreb et la Russie. En 2019, Carnet de Vol fêtera ses 30 ans en ouvrant dix points de vente dans l’ouest parisien. Mais n’envisage pour le moment pas d’habiller les filles. Hélène Boucher, Jacqueline Auriol, Amelia Earhart ont pourtant bien, elles aussi, conquis le ciel…
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