The Good Wave : 8 bateaux sur la vague de l’électrique

Par Olivier Voituriez, le 26 octobre 2022

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Surfant sur les progrès notables dans l’industrie automobile, les bateaux s’aventurent dans les eaux vertueuses de l’énergie électrique. Focus sur 8 bateaux surfant sur la vague de l'énergie électrique.

Du Guarascio Elektra au Greenline 58 Fly, en passant par le Scoot-X, tour d’horizon de la plaisance durable avec notre sélection de 8 bateaux adaptant une allure électrique.

1. Le Candela C-8, un bijou de technologie

Une innovation ? Non, une révolution. En couplant la propulsion électrique à la technologie hydrofoil, le chantier suédois Candela réussit un sacré coup double. Après le lancement remarqué du C-7 en 2019 (7,7 m de long et moteur de 55 kW), voici le C-8. Bijou technologique, il creuse la longueur d’avance que possède Candela sur ses concurrents. Construit en carbone, ce bateau au look contemporain dispose d’une motorisation de 50 kW couplée à un C-POD. Mis au point par l’équipe de R&D du chantier, le C-POD est composé d’une ogive à double hélice contre-rotative, avec deux minimoteurs électriques.

Grâce à un système de capteurs et de calculateurs, la coque vole au-dessus de l’eau sans intervention manuelle. Une technologie de pointe qui ajuste les foils en fonction de la vitesse et de l’état de la mer. Les premiers essais ont été concluants. Selon le chantier, le C-8 plane au-dessus de l’eau à 24 nœuds de croisière, et à 30 nœuds en vitesse maximale. Quant à l’autonomie, elle serait de 50 milles, en vitesse de croisière. Candela projette une version tender cabin. Avec une levée de fonds de 24 M €, la start-up a les moyens de ses ambitions. Comme le lancement des modèles P-12 et P-30 (bateaux-taxis).

> Candela.com

2. Le Guarascio Elektra, l’étude de style

100 % électrique. 100 % vert. 100 % italien. Telle est la profession de foi du chantier calabrais Cantieri Nautici Guarascio avec son modèle Elektra. D’extérieur, ce Day-Boat de 10 m de long présente une silhouette qui répond aux canons contemporains, et dispose d’aménagements fonctionnels classiques : bain de soleil avant (recouvrant une cabine double), large poste de pilotage central, salon de pont confortable aménagé dans un vaste cockpit ouvert, avec accès direct aux plages de bain. Les principales innovations de l’Elektra résident, comme son nom l’indique, dans un concept à l’approche écologique. Ainsi, c’est de la fibre de lin renforcée, excellente alternative bio à la fibre de verre, qui a été choisie pour réaliser la coque.

Côté motorisation, l’Elektra est équipé de deux moteurs électriques synchronisés AXC de 40 kW. La propulsion 6 Full Electric Zero Emission, développée par Oceanvolt, est couplée à un système AX Shaft Drive. Ce qui en fait le seul système complet de propulsion électrique intégrée, certifié EMC. Il permet que toute la puissance du moteur soit transformée en force de rotation, en réduisant au minimum toute dispersion, indique le chantier. Ce système modulaire est disponible avec quatre configurations de puissance : 10 kW (équivalent à 30 ch), 20 kW (60 ch), 30 kW (80 ch) ou 40 kW (100 ch). En complément, un module photovoltaïque SP 144, développé par Solbian, stocke, génère et accumule l’énergie embarquée.

> Cantierinauticiguarascio.it

3. En eaux intérieures avec le Delphia 11 Electric

La marque polonaise Delphia a construit des voiliers comme des bateaux à moteur. Reconnus pour leur habitabilité, ces derniers sont particulièrement adaptés aux programmes de croisières, aussi bien en mer qu’en rivière. Intégrée au Groupe Beneteau (qui a pu ainsi s’attaquer au marché des rivières, lacs et, surtout, de l’électrique), Delphia a amorcé un positionnement stratégique orienté sur le marché porteur des plans d’eau intérieurs, en faisant la part belle à la propulsion électrique. Marquant le renouvellement complet de la gamme, le nouveau Delphia 11 profite d’une carène dessinée par Tony Castro, spécialement étudiée pour ce mode de propulsion.

En parallèle, le polonais a noué un partenariat avec le motoriste allemand Torqeedo, leader dans ce domaine depuis de nombreuses années. Pour ce bateau de 10 m (longueur de coque), le choix s’est porté sur un Torqeedo Deep Blue 50i, équivalent de 80 ch thermique. Le parc de batteries BMW i3 est disponible avec trois packs : Life (1 seule batterie), Cruise (3 batteries) et Rapid (avec chargeur). Le pack Cruise sera donc à privilégier pour réaliser de -longues navigations silencieuses. Le pack Rapid étant plus destiné aux loueurs, pour optimiser les temps de recharge. Disponible en version Flyloundge ou Sedan, le Delphia 11 dispose d’aménagements fluides, clairs, modulables et fonctionnels. Ce spacieux bateau de voyage est proposé avec deux ou trois cabines. 

> Delphiayatchs.com

4. Greenline 58 Fly, le précurseur de l’hybride

Impossible de présenter une sélection sérieuse de bateaux électriques sans mentionner le slovène Greenline. Depuis sa fondation en 2008, le chantier naval est, en effet, un précurseur historique de la motorisation hybride. Avec un catalogue actuel de cinq modèles, -Greenline est un constructeur incontournable de l’univers de la plaisance « verte ». Son approche, à la fois esthétique, fonctionnelle, technologique et écoresponsable, a reçu un écho plus que favorable, succès commercial à l’appui. Son Greenline 33 est un -best-seller, avec plus de 300 unités vendues. Plus petit modèle de la marque avec ses 10 m de long, ce joli bateau est disponible en version hybride, avec une propulsion électrique de 7 kW alimentée par un parc de batteries lithium de 48 V/240 ah. Comme en version 100 % électrique.

Greenline s’attaque désormais au marché du trawler écologique, avec son grand 58 Fly. Bateau de voyage de plus de 18 m de long, le Greenline 58 Fly était attendu à l’automne 2022. Mais, pénuries obligent, il faudra attendre le Salon de Düsseldorf en janvier 2023, pour que sa belle -silhouette soit enfin présentée au public. Équipé de deux ou trois cabines, le croiseur sera proposé en version Diesel, hybride ou tout électrique. Dans ce mode de propulsion, le 58 Fly sera équipé de deux moteurs de 100 kW. Donnée pour atteindre les 12 nœuds à la vitesse maximale, la version tout électrique offrira une autonomie de 25 milles en régime de croisière de 7 nœuds.

> Greenlinehybrid.com

5. Une navigation douce avec le Rand Boats Mana 23

Les pays scandinaves sont très présents sur ce marché d’avenir que représente le bateau électrique. La jeune marque danoise Rand Boats propose, sur certains modèles de sa gamme – des open de 18 à 30 pieds au design épuré –, une propulsion électrique signée Torqeedo. C’est le cas pour le Mana 23 équipé d’un moteur Cruise 6.0 ou 12.0. Cachée dans un coffre recouvert d’une banquette, cette motorisation hors-bord est couplée à une paire de batteries lithium. Selon le choix de la motorisation, celles-ci développent une puissance de 7 kW à 30 kW. Même si une motorisation thermique est encore disponible, la carène du Mana 23 a été spécialement étudiée pour le mode de propulsion électrique. Avec son Torqeedo Cruise 12.0 de 12 kW, il pointe – en silence – à 10 nœuds.

Son autonomie est alors de 14 milles (1 h 40 de navigation). à 8 nœuds de croisière, l’autonomie est de 18,6 milles (2 h 30 de navigation). Et à seulement 3 nœuds de moyenne, l’autonomie est de 60 milles (20 h de navigation). Cet open à console centrale offre un plan de pont fluide et fonctionnel. Les francs-bords hauts sont sécurisants pour les enfants. Le carré situé à l’avant se module en bain de soleil. Le solarium arrière, qui coiffe le coffre à batteries et le moteur, est ceinturé de passavants qui conduisent à l’eau. Simple à prendre en main, très agréable à piloter, le Mana 23 est confortable en navigation. Il vire quasiment sur place.

> Randboats.com

6. Le Hynova 40 propulsé à l’hydrogène

Et pourquoi ne pas utiliser l’hydrogène ? Chloé Zaied, dynamique Marseillaise, skippeuse et entrepreneuse, très impliquée dans la préservation de la biodiversité, est à l’origine d’Hynova Yachts. Un partenariat noué avec l’équipe d’Energy Observer Developments (EODev)et avec l’architecte naval Exequiel Cano Lanza lui a permis de faire aboutir son concept : l’Hynova 40, le premier bateau à hydrogène. Aux ingénieurs d’EODev, la partie technique et de la motorisation. À Exequiel Cana Lanza, le design très abouti du bateau. Recouverte d’un bain de soleil, la cale moteur héberge trois réservoirs d’hydrogène pressurisés à 350 bars, équivalents à 22,5 kg d’hydrogène, et une pile à combustible développant 80 kW. L’Hynova 40 embarque en complément trois batteries Eve System lithium/fer/phosphate de 44 kWh et d’environ 500 kg chacune, placées sous la console.

Un système couplé à deux moteurs électriques de 220 kW chacun. L’hydrogène alimente la pile à combustible qui crée une réaction électrochimique et charge les batteries. Batteries qui font fonctionner les deux moteurs électriques, couplés à des lignes d’arbre. Lors de la réaction électrochimique, la pile à combustible ne rejette que de l’eau distillée – 46 l qui peuvent être réutilisés pour le bord – et de la chaleur. L’intérêt de l’hydrogène par rapport au 100 % électrique est le gain d’autonomie et de performances. Selon le constructeur, ce premier modèle pointe à 26 nœuds. Après le lancement remarqué de ce prototype démonstrateur homologué, Hynova doit annoncer prochainement de nouveaux projets et de nouveaux bateaux… 

> Hynova-yachts.fr

7. L’Orphie 29, sensations 100 % naturelles garanties

Yann Herriot, ingénieur, et Cyril Ambrozy, ancien officier de la marine, sont à l’origine du projet Orphie. Un trimaran de 9 m de long sur 5 de large, dessiné par le cabinet d’architectes Piaton Bercault & C. Outre son allure toute en finesse, l’Orphie 29 se démarque par son mode de construction écologique, en contreplaqué biosourcé et époxy. Les coques latérales, qui mesurent 6 m de long, sont reliées à la coque centrale par des poutres en carbone. Le trimaran se démonte facilement, afin d’être transporté sans contrainte. Cette superbe plate-forme de loisir s’adresse autant à la location charter qu’aux particuliers, qui pourront charger Paddle et planche de surf sur sa surface de pont exceptionnelle.

Sur la coque principale, il est possible d’accueillir 8 passagers autour d’une table en bois. L’ensemble est protégé par un T-top en carbone muni de panneaux solaires. La console centrale mène à la cabine double, avec coin toilettes. L’Orphie est motorisé avec un hors-bord Torqeedo, de 25 à 50 kW, complété d’un parc de batteries BMW de 30 à 60 kW. Avec un 50 kW Torqeedo Deep Blue 80, il est donné pour 15-16 nœuds. Et à 8 nœuds de croisière, son autonomie est de 35 milles. En complément, une aile de kitesurf de 20 m² permet de naviguer à la voile. Le chantier prévoit de construire une cinquantaine d’Orphie sur une période de cinq ans.

> Oprhieboats.com

8. Scoot-X, la mascotte des mers

L’engouement pour la motorisation électrique concerne aussi les scooters. C’est en effet le créneau sur lequel vogue le Scoot-X, un scooter des mers homologué comme bateau. Spécialisé dans la motorisation électrique et hybride, le chantier Bagou Boats a déjà réalisé l’E-kone, une coque ouverte de 6 m de long. Porté par Jérôme Clément, patron du chantier breton, le concept du Scoot-X se veut simple d’utilisation, rassurant, fonctionnel et offrant une réelle autonomie. Pourvue d’une quille et d’un V à l’avant, la carène presque rectangulaire (3,1 x 1,26 m) du « bateau » est d’une grande stabilité. Homologué en catégorie D, il peut accueillir jusqu’à trois personnes (200 kg de charge), deux sur l’assise et une sur l’avant. Les modèles produits en série seront moussés pour assurer une totale insubmersibilité.

Le Scoot-X est équipé d’un moteur in-bord de 8,5 kW. Une version à 4,5 kW permet de l’utiliser sans permis bateau. Avec sa motorisation maximale, il pointe à 13 nœuds. À la vitesse de 3,5 nœuds, l’autonomie est environ de 10 h. En pleine vitesse, celle-ci passe à 2 h. Un chargeur classique de 25 A est fourni en standard et permet de recharger le Scoot-X en 4 h. En option, il est possible de choisir un modèle rapide qui charge en moins de 1 h (pour environ 1 500 €). Avec sa direction hydraulique, le Scoot-X se manœuvre à la manière d’un jet-ski, en pressant sur la « détente » pour accélérer. Une version hors-bord est prévue, avec le nouveau moteur Torqeedo Cruise 6.

> Bagou-boats.com

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