Culture
Longtemps vu sur l'archipel comme une spécificité américaine, le jazz a su s’émanciper au Japon jusqu’à constituer un genre à part entière. Avec une sélection de 30 tracks qui parcourent son histoire, The Good Life vous en offre un aperçu planant.
S’il vous est déjà arrivé de visiter un « jazu kissa » café et siroter un breuvage chaud avec un vinyle qui vous tenait compagnie, eu la chance d’assister à un concert de Toshiko Akiyoshi ou Hiromi, ou tout simplement avez lu un ouvrage de Haruki Murakami, vous aurez probablement une idée de l’importance que le Japon accorde au jazz.
Selon certains, le plus grand nombre d’amateurs de jazz dans le monde résiderait dans l’archipel nippon. Longtemps héritage occidental, il débarque au pays du Soleil Levant pendant les années 1920. L’entre deux guerres est son âge d’or mais à cette époque il reste pourtant perçu comme une aliénation américaine.
Il faudra attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale, pour que le jazz au Japon commence à s’affranchir de cette réputation avec l’introduction de mélodies orientales, empruntées de la musique de cour japonaise ou de la tradition bouddhiste zen. De retour de ses études à la Berklee School of Music de Boston, Watanabe Sadao, ouvre la première école de jazz à Osaka en 1965 et contribue à la « japonisation » de ce style musical. Le jazz japonais devient ainsi un genre à part entière. Avec plus de 75 albums enregistrés, ce saxophoniste prolifique est l’un des musiciens jazz japonais le plus réputés.
Au piano, c’est Toshiko Akiyoshi à nous faire vibrer avec ses mélodies prenantes et sa personnalité éclectique, tout comme Hiromi qui, à 17 ans à peine, montait sur scène avec le maître Chick Korea à Tokyo, rencontré la veille. Relativement populaire tout le long de son existence, le jazz japonais se redynamise vers la fin des années 1990 avec la contribution de talents tels que le guitariste May Inoue et ses influences parfois brésiliennes, le trompettiste Shinpei Ruike et le bassiste Takumi Moriya.
Parmi la nouvelle génération, c’est Takuya Kuroda qui a retenu l’attention de The Good Life. Avec ses sons soul-jazz et hip-hop, ce trompettiste originaire de Kobe sort en 2020 Fly Moon Die Soon, un opus à écouter en boucle.
Notre playlist de jazz japonais :
Suivez The Good Life sur Spotify pour retrouver toutes nos playlists : @thegoodlifemagazine
Ecouter aussi
The Good Playlist : notre top 50 du confinement part II