Monumental. Révélé en 1957, le violoniste Christian Ferras nous quitta précocement en 1982. Ce coffret de 13 CD recèle des trésors, telle l’intégrale des sonates pour violon et piano de Beethoven, parfait équilibre entre un piano qui construit le discours et un violon qui lui répond avec un lyrisme et un son inimitables. Sonates françaises, concertos de Mendelssohn, Tchaïkovski, Beethoven, Brahms, Bruch, Lalo, Bach, rien ne manque.
Lumineux. La musique de chambre de Dvorak est une inépuisable source de bonheur. Le jeune trio Busch, ici aux côtés de l’altiste Miguel Da Silva, propose les deux quatuors avec piano, composés à vingt ans d’intervalle. Comme toujours chez le compositeur, une riche moisson de thèmes inoubliables.
Accomplissement. Que peut nous dire encore l’interprète dans ces sonates jouées par les plus grands pianistes ? C’est la question que l’on peut se poser… mais que l’on ne se pose plus à l’écoute des premiers accords de la déchirante Sonate D959 en la majeur. Dans la dernière année de sa courte vie, Schubert a composé de nombreux chefs-d’œuvre, parmi lesquels un quintette à cordes, deux trios, son voyage d’hiver, deux cahiers d’impromptus et ces deux sonates. On ne sait qu’admirer le plus dans cette interprétation de Krystian Zimerman. On sent l’aboutissement d’un long cheminement d’artiste. La gravité, la douleur, mais aussi l’apaisement, la quadrature du cercle schubertien est bien là.
Majestueux. A côté de son gigantesque et génial legs pour le piano, Liszt a composé quelques chefs-d’œuvre pour l’orgue. Un répertoire rare et inattendu. Au cœur de ce disque, la Fantaisie et Fugue sur le choral Ad no, ad salutarem, une œuvre aux dimensions aussi impressionnantes que la visionnaire sonate pour piano. Thomas Ospital, le tout jeune cotitulaire de l’orgue de Saint-Eustache, nous rend proche et émouvante cette musique majestueuse. Une prouesse à saluer.
La Playlist « classique » du dernier numéro de The Good Life :