Hommage. Centenaire de la mort de Claude Debussy oblige, nous aurons droit cette année à une moisson d’éditions et de rééditions discographiques. Mais on ne saurait faire plus exhaustif ni plus indispensable que ce coffret, y compris pour le néophyte qui souhaite pénétrer son univers. Il lui suffira d’écouter, par exemple, le mouvement lent du Quatuor à cordes dans la belle restitution du Quatuor Ebène pour entrer dans un monde frémissant et souvent bouleversant. On trouve ici un florilège d’interprétations mémorables, dont les Préludes pour piano, par Youri Egorov, ou d’autres œuvres pour piano, par Samson François, Monique Haas ou Geneviève Joy, ou encore La Mer, dirigée par Carlo Maria Giulini, Les Chansons de Bilitis, murmurées par Delphine Seyrig, Pelléas et Mélisande, dans la belle version dirigée par Armin Jordan… Mais si ce coffret est essentiel, c’est parce qu’il réunit des chefs-d’oeuvre connus et méconnus et, surtout, de multiples inédits, aussi bien pour le piano, interprétés par Jean-Pierre Armengaud, l’un des maîtres d’oeuvre de cette édition, que pour la voix. Le tout introduit par un texte passionnant de Denis Herlin, grand spécialiste du compositeur.
Le vrai du faux. Ce disque mêle des œuvres de Jean-Sébastien Bach et des pièces qui lui ont été faussement attribuées. D’où son titre mystérieux, BWV (Bach Werke Verzeichnis, « catalogue des œuvres de Bach ») étant le préfixe des œuvres du compositeur. Un jeu de piste passionnant. On appréciera notamment une sonate pour violon de son contemporain Johann Georg Pisendel ou de son fils Carl Philipp Emanuel. Qu’elles soient de Jean-Sébastien ou pas, les œuvres de ce disque sont toutes merveilleusement interprétées.
Exil. Marc Coppey s’attaque à deux œuvres phares du répertoire concertant pour violoncelle et orchestre : Schelomo, rhapsodie hébraïque composée en 1916 par Ernest Bloch, à la veille d’un exil américain, et le Concerto de Dvorak, composé aux Etats-Unis en 1895. Et il n’a pas à rougir face à ses glorieux aînés, en livrant une version qui nous rappelle à quel point il est un grand chambriste, constamment à l’écoute de l’orchestre. Le complément, Le Silence de la forêt, d’une tendre expressivité, justifierait à lui seul d’acquérir ce disque.
La playlist classique du numéro 33 de The Good Life :
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