Culture
Rencontre avec le réalisateur de 16 Levers de soleil, Pierre-Emmanuel Le Goff, un documentaire sur la vie quotidienne de Thomas Pesquet dans l'espace dont la bande originale vaut le détour.
16 Levers de soleil est sorti en salle le 3 octobre. Ce documentaire retrace les 196 jours de Thomas Pesquet dans la Station spatiale internationale, le titre est une référence au nombre d’aubes qu’il vivait en une journée en orbite à 28 000 km/h. Des images exceptionnelles, capturées avec une caméra 6K par l’astronaute lui-même sur les recommandations du réalisateur Pierre-Emmanuel Le Goff. The Good Life l’a rencontré.
https://www.youtube.com/watch?v=h6fZV-kCenU
The Good Life : Comment s’est passée la rencontre avec Thomas Pesquet ?
Pierre-Emmanuel Le Goff : Avec ma boîte de production La Vingt-Cinquième Heure nous avions réalisé un documentaire, Gravité Zéro, qui suivait la première mission des astronautes Alexander Gerst et Greg Reid Wiseman. Nous l’avons projeté à l’Agence spatiale européenne, en présence de Thomas Pesquet a qui nous avons expliqué notre projet, celui de le suivre durant son entraînement et sa mission. Un premier doc, Thomas Pesquet, l’étoffe d’un héros, sur sa préparation puis un deuxième, Thomas Pesquet, l’envoyé spatial, sur sa mission, et un troisième, plus court, Dans les yeux de Pesquet ont ainsi vu le jour. Nous lui avons proposé aussi de tourner un film supplémentaire, plus intime, en lui fournissant des caméras 6K et en demandant des plans bien précis. Nous avions déjà imaginé 16 Levers de soleil. Il ne pouvait tourner qu’un jour par semaine, mais il était très impliqué.
TGL : Quelles sont les contraintes lorsque l’on réalise un tel documentaire ?
P-E. L.G. : Le plus contraignant, c’est le rayonnement cosmique. On recevait sur terre des images composées, parfois, de quelques pixels morts qu’il a fallu retravailler en post-production. Pour filmer les missions à l’extérieur de la station il fallait également du matériel capable de résister aux conditions extrêmes, en l’occurrence des températures qui descendent de plusieurs dizaines de degrés en dessous de zéro. Avant de partir, également, il a fallu former Thomas sur l’utilisation de ce matériel professionnel, en plus de sa préparation avec l’ESA !
TGL : La musique est primordiale dans le documentaire. Pourquoi avoir choisi Guillaume Perret ?
P-E. L.G. : Il est saxophoniste, l’instrument de prédilection de Thomas, et il l’a transformé pour le rendre plus… électrique, ce qui colle à l’ambiance du film, tantôt planante, tantôt inquiétante. Nous lui avons montré les images, donné des indications sur le fil conducteur que l’on souhaitait donner au documentaire puis il a travaillé en laissant parler sa créativité. Il a fait appel, notamment, au rappeur Lino, reconnu pour la qualité de sa plume, dont le texte est très juste. Lorsque Thomas a reçu son saxophone dans la station pour son anniversaire, il a même réussi a enregistrer un morceau, Into the infinite, qui figure sur la bande originale arrangé par Guillaume, et à se filmer en jouant. Des projections-concerts sont prévues durant lesquelles 80 % du documentaire sera musicalisé.
TGL : Comment expliquez-vous, alors qu’il est traité sous tous les angles, que l’espace fascine toujours autant ?
P-E. L.G. : D’abord, c’est un lieu qui permet de prendre du recul sur notre situation et celle de notre planète. De là-haut, on voit la Terre comme nulle part ailleurs, et on se rend compte de sa beauté et de la nécessité de la préserver. Ensuite, les missions spatiales contribuent à préserver les utopies, en faisant travailler, en bonne entente, des Russes, des Américains, des Français et autres qui collaborent. L’espace, c’est un message d’espoir, et une alerte.
La bande originale de 16 Levers de soleil :
La boutique officielle – Apple Music
16 Levers de soleil, au cinéma depuis le 3 octobre.
Retrouvez l’univers musical de The Good Life sur Spotify : @thegoodlifemagazine
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