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The Good Exhibition : Un avant-goût du futur au Victoria & Albert Museum

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A Londres, "The Future Starts Here" tente d’esquisser le monde de demain à travers une centaine d’objets et de prototypes, pour la plupart jamais présentés au public.

Jusqu’au 4 novembre, le Victoria & Albert Museum explore notre avenir sous l’angle du design avec The Future Starts Here. Portée sur l’intelligence artificielle autant que l’exploration spatiale ou la biologie synthétique, l’exposition réunit des projets encore en développement dans les studios et laboratoires du monde entier, avec l’objectif d’illustrer les transformations qui s’appliqueront bientôt à nos corps, nos villes et nos sociétés.

« 1U CubeSat », un satellite miniature de la firme Clyde Space.
« 1U CubeSat », un satellite miniature de la firme Clyde Space. Clyde Space

A mille lieues de l’univers immaculé généralement associé au futur, l’installation de l’architecte espagnol Andrés Jacques décline ses couleurs fluorescentes à travers les quatre sections du parcours. Successivement dédiées à l’habitat, à la sphère publique, aux enjeux planétaires et à la recherche de l’immortalité, elles essayent de prédire les évolutions de notre environnement en regroupant des initiatives aussi bien soutenues par Google et Apple, que par des institutions et designers indépendants.

la scénographie est signée par l’architecte Andrés Jaque, à la tête de son agence madrilène baptisée Office for Political Innovation.
la scénographie est signée par l’architecte Andrés Jaque, à la tête de son agence madrilène baptisée Office for Political Innovation. Victoria and Albert Museum - London

Imaginé pour fournir une connexion internet dans les zones les plus reculées, le drône conçu par Facebook côtoie ainsi le « réseau vivant » de Jalila Essaidi qui détourne les arbres en antennes. De quoi réinventer la conception de nos villes, à l’image du projet de Masdar City, élaboré par l’agence Foster & Partners afin d’implanter dans la banlieue d’Abu Dhabi la première agglomération au bilan carbone neutre.

Living Network de Jalila Essaidi.
Living Network de Jalila Essaidi. BioArt Laboratories
Masdar City de Foster + Partners.
Masdar City de Foster + Partners. Ecal

Entre des portraits générés par un simple fragment d’ADN, des vêtements capables de recharger un smartphone, un satellite miniature de 10 cm³ et une machine à impression 3D qui fonctionne dans l’apesanteur de l’espace, l’exposition dresse toutefois le portrait d’un avenir incertain, partagé entre les apports positifs du crowdfunding et l’espoir insensé des premiers cobayes de la cryogénie.

Produite par Superflex, la combinaison Aura se compose de muscles artificiels.
Produite par Superflex, la combinaison Aura se compose de muscles artificiels. Superflex

Si ces technologies visent à améliorer le quotidien, par l’intermédiaire d’une combinaison qui décuple la force musculaire ou d’outils qui facilitent les gestes de personnes handicapées, les photographies d’Hanif Shoaei soulignent néanmoins l’impact négatif qu’elles peuvent déjà avoir sur la qualité de nos relations, toujours plus ancrées dans la virtualité. Reste alors à faire bon usage de ces innovations, car, comme le rappelle une citation de l’essayiste Paul Virilio à l’entrée de l’exposition : « L’invention du navire était aussi celle du naufrage. »

« Technology in Bed », Hanif Shoaei, 2014.
« Technology in Bed », Hanif Shoaei, 2014. Hanif Shoaei

The Future starts here
Jusqu’au 9 novembre au Victoria & Albert Museum de Londres.
Cromwell Rd, Knightsbridge, London SW7 2RL, Royaume-Uni.
www.vam.ac.uk

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