Culture
Tarsila do Amaral est l’une des pionnières du modernisme au Brésil. Cet hiver le MoMA, à New York, revient sur sa période la plus riche, les années 20.
Du 11 février au 3 juin, le MoMA expose Tarsila do Amaral : Inventing Modern Art in Brazil. La peintre brésilienne, originaire de São Paulo (1886-1973), est la première moderniste de son pays. Un mouvement avec lequel elle se familiarise à Paris dans les années 20, aux côtés de Fernand Léger et Picasso, entre autres.
Si elle peint jusqu’à la fin de sa vie, ce sont les œuvres de ses débuts, dans les années 20, qui marqueront l’histoire de l’art dans son pays. Des centaines de toiles, dont « Abaporu », la plus chère jamais peinte par un artiste brésilien, estimée à plus de 40 millions de dollars. Le MoMA rend ainsi hommage à cette artiste brésilienne parmi les plus importantes en exposant plus de 130 toiles et archives, datés d’entre 1923 et 1929.
En 1928, son mari, le poète Oswald de Andrade, publie le Manifesto antropófago. Une réflexion sur le cannibalisme, qui servira aux brésiliens à développer une identité propre en absorbant et en dévorant symboliquement la culture des colons. En parallèle, Do Amaral s’en inspire et ses toiles viennent illustrer les idées de ce nouveau mouvement.
Une pensée libertaire et une volonté de créer une identité nouvelle aux brésiliens, indépendants depuis à peine plus d’un siècle, qui touche l’intelligentsia locale. Ses tableaux colorés s’inspirent autant des peintres européens que des arts, notamment la sculpture, des tribus natives.
La volonté de Tarsila do Amaral de montrer son « vrai Brésil » en fait l’une des icônes de son pays. Une peintre qui inspirera aussi le mouvement tropicaliste. Des artistes qui, comme elles, ont importé des idées occidentales – le psychédélisme notamment – et les ont dévorées.
Tarsila do Amaral : Inventing Modern Art in Brazil
Du 11 février au 3 juin au MoMA.
11 W 53rd Street, New York.
www.moma.org
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