The Good Business
Moderniser l’image de Relais & Châteaux en misant sur son rayonnement gastronomique : telle est la mission de Laurent Gardinier. The Good Life a rencontré le nouveau président de la prestigieuse association.
The good Life : L’image de Relais & Châteaux reste un peu vieillotte en France, avez-vous comme objectif de la faire évoluer ?
Laurent Gardinier : Cette perception surannée de la marque ne date pas d’hier, en France du moins. Mais elle ne reflète pas la réalité. Au cours des cinq dernières années, l’âge moyen de nos clients est passé de 52 ans à 48 ans. Il paraît naturel, compte tenu de l’offre que nous proposons, que le cœur de la cible reste les quadragénaires. Mais sans aucune langue de bois, notre réseau témoigne d’une grande jeunesse – il suffit pour cela d’évoquer Alexandre Gauthier à La Grenouillère, la famille Troisgros ou encore les Rollinger. Cette image « vieillotte » correspond donc le plus souvent à une représentation, et c’est celle-ci qu’il faut faire évoluer.
TGL : Le développement durable figure en tête de vos priorités. Est-ce un objectif réaliste, et réellement mesurable ?
L.G : Cela correspond à un engagement sociétal pris dès 2014 – Relais & Châteaux a été pionnier dans le locavore, la saisonnalité. Notre objectif est maintenant d’aller plus loin, en proposant à nos membres une analyse de leur situation environnementale, et des moyens de l’améliorer concrètement. Les solutions touchent à la chaîne d’approvisionnement, à la maîtrise de l’eau et de l’énergie.
L’exercice est complexe, car il doit préserver la qualité de l’expérience et s’adapter aux différentes cultures locales, 450 des 580 membres que compte Relais & Châteaux se trouvant répartis dans une soixantaine de pays en dehors de la France. Nos outils évoluent aussi : le guide est remplacé cette année par un Travelbook qui envisage le voyage de manière plus culturelle et environnementale.
TGL : Le Chef Mauro Colagreco succède à Olivier Rollinger à la vice-présidence. Est-ce le signe que la gastronomie devient le super poids-lourd de la marque ?
L.G : C’est sans doute Olivier Rollinger qui a donné son rayonnement moderne à cette association entre une gastronomie ancrée dans son territoire et une hôtellerie de charme indépendante. Mauro Colagreco prend le relais de façon naturelle. Les messages du développement durable, il les porte de manière intime – n’oublions pas que le Mirazur, son restaurant triplement étoilé, a été l’un des tout premiers au monde certifié sans plastique.
Mauro Colagreco sait donc sortir du discours « y’a qu’à, faut qu’on » pour résoudre les vraies difficultés, sans abîmer la qualité du travail des restaurateurs. Avec 800 restaurants et 350 étoilés Michelin, Relais & Châteaux est déjà la plus importante organisation mondiale de gastronomie. Elle rassemble des chefs qui, n’étant pas en centre-ville, créent leur restaurant, et construisent des chambres autour ; voilà pourquoi, historiquement, la table est et restera au cœur du sujet.
Propos recueillis par N.C
Tous les établissements Relais & Châteaux sont visibles sur le site de l’association.
A lire aussi
Iles Baléares : les adresses à connaître absolument
Nos hôtels préférés dans les Alpes : 18 adresses en France
Lech : Nos conseils, hôtels et bonnes adresses pour visiter le paradis autrichien du ski