The Good Business
Cette semaine The Good Life vous dévoile l'histoire du haut dirigeant aux commandes de Bottega Veneta, du maître à penser de la cybercaverne d'Alibaba, du champion mondial du câble, d'un as de la finance et de l'Anglo-Saxon qui veut faire grimper la cote d'HEC. Ils ont tous des têtes bien faites.
Claus-Dietrich Lahrs, l’éternel explorateur de la planète luxe
Ses talents de haut dirigeant le portent à voyager d’une signature à l’autre – Cartier, Louis Vuitton, Christian Dior Couture –, au gré des tornades boursières et autres montagnes russes économiques que traverse cet univers du luxe plus que jamais en quête de perles rares du business, aptes à relancer une marque ou à la magnifier. Après avoir fait s’épanouir Hugo Boss – les ventes en ligne du couturier allemand ont explosé sous sa gouverne (2008‑2016) –, le sélect Claus-Dietrich Lahrs, 54 ans, diplômé en gestion de l’université de Cologne et d’HEC Paris, en fut évincé au lendemain d’un certain « mardi noir » d’Hugo Boss à la Bourse de Francfort, pour atterrir just in time aux commandes de Bottega Veneta (@BottegaVeneta), l’hyper luxueuse griffe maroquinière propriété du groupe de François Pinault (ex-PPR aujourd’hui devenu Kering) . Dans le zoom du nouveau CEO allemand : redresser Bottega Veneta (1,2 Md € de chiffre d’affaires en 2016), pour la voir renouer avec cette altitude financière qui lui avait valu de doubler Gucci (également détenue par Kering) en 2015, et qu’un contexte difficile a fait récemment dévisser. Good mission !
Daniel Zhang (@Zhangster_), le maître à penser de la cybercaverne d’Alibaba
Le charismatique Jack Ma, fondateur d’Alibaba, ne tarit pas d’éloges sur son collaborateur Daniel Zhang, qu’il a choisi d’élever au rang de grand maître du géant chinois du Net : « Il n’y a pas de meilleure personne pour diriger notre groupe », affirmait-il lors de la nomination de Daniel Zhang comme CEO en mai 2015, alors qu’Alibaba, en pleine forme économique, essuyait une tempête médiatique venue de l’univers du luxe, les grandes signatures l’accusant de se faire l’apôtre des excellentes copies proposées via leurs plates-formes Tmall et Taobao. Des paroles que Daniel Zhang, diplômé en finance et en économie de l’université de Shanghai, passé par l’écurie d’audit Arthur Andersen, a toujours su exprimer par des actes, cette « tête pensante » du groupe ayant piloté la conquête internationale du géant – 500 Mds $ de transactions par an ! – tout comme son introduction à la Bourse de New York. Sans oublier ce jackpot du 11 novembre, jour des célibataires fêté en Chine telle une Saint-Valentin à l’envers, orchestrée par cet esprit créatif : 467 millions de colis livrés pour une recette de 7,4 Mds en un jour !
John Malone, le boulimique magnat du câble
Champion mondial du câble, devant son challenger Patrick Drahi dont il est l’idole, John Malone, patron fondateur du groupe Liberty Global, est aussi le plus grand propriétaire terrien des États-Unis, comme en témoigne sa silhouette de géant du Far West, qui porte des chemises à carreaux dans ses ranchs comme dans ses bureaux. Mais c’est un empire de la téléphonie, de l’accès Internet et des médias que ce discret détient dans son lasso. A la manière de Patrick Drahi après lui, le glouton avale les chaînes de télévision – Eurosport, Discovery Channel… – comme un sachet de pop-corn ! Implanté dans 14 pays d’Amérique et d’Europe, l’empire dessert 29 millions de clients. A 75 ans et toute sa fougue, le businessman diplômé de Yale, qui a entamé sa conquête dans les années 70, pilote, depuis lors, une déferlante d’acquisitions : le belge Telenet, le suisse Cablecom… mais aussi, depuis 2013, Virgin Media, n°2 de la télévision et d’Internet en Grande-Bretagne, et, tout récemment, Formula One, qui gère toute la formule 1 aux États-Unis. Et son rival Rupert Murdoch, de soupirer : « Le salaud ne dort jamais ! »