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The Good Books spécial Espagne : voyages immobiles
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Horlogerie

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Pour vous, The Good Life a choisi cinq beaux – ou bons – livres qui s’inspirent, ou parlent, de l’Espagne. De Picasso à Ibiza, en passant par ETA, le parcours est… initiatique.

• Le goût du soleil. On ne sélectionne jamais de livre de recettes dans ces pages. Pas vraiment notre tasse de thé. Mais on aime tellement cet hôtel d’Ibiza, Les Terrasses, qu’il était impossible de résister. Françoise Pialoux, qui dirige cette somptueuse, et pourtant si simple, finca située entre Santa Eulalia del Río et Ibiza, semble nous inviter à sa table. De quoi imaginer et, surtout, mettre en scène, nous aussi, ces moments à la fois simples, gourmands et gorgés de soleil. Même si nous n’avons pas la chance d’être au cœur des îles Baléares. Alors, une fois n’est pas coutume – et c’est Ibiza, comme si on y était !

Ibiza – Entre terre et mer, Françoise Pialoux, éditions La Martinière, 256 p., 25,90 €.
Ibiza – Entre terre et mer, Françoise Pialoux, éditions La Martinière, 256 p., 25,90 €. DR

• Bohemian Fantasy. Assouline a décidément le don pour éditer ces table books que l’on ne parvient plus à lâcher. Presque hypnotiques, les clichés rassemblés ici par Renu Kashyap et Maya Boyd donnent une vision fantasmée et assurément idyllique de la plus intrigante des îles Baléares. Repère hippie avant de devenir un sanctuaire de la jet-set, Ibiza manie avec brio les contrastes et garde jalousement ses secrets. Tour à tour festive, apaisante, ultra-bling ou résolument cool, l’île est un concentré de paradoxes. Voici sans doute ce qui lui donne toute cette aura.

Ibiza Bohemia, Renu Kashyap et Maya Boyd, en anglais, éditions Assouline, 300 p., 85 $.
Ibiza Bohemia, Renu Kashyap et Maya Boyd, en anglais, éditions Assouline, 300 p., 85 $. DR

Catharsis. Ç’a été un véritable phénomène éditorial en Espagne : 700 000 exemplaires vendus depuis la sortie de ce roman, en novembre 2016. Un pavé qui a tout d’une catharsis, en définitive. En revenant sur ce que l’on pourrait appeler « les années de plomb espagnoles » – celles où l’indépendantisme basque déchirait le pays, toute une province, des familles entières –, l’auteur basque, installé en Allemagne, ne s’attendait sans doute pas à un raz-de-marée de cette ampleur. Un succès tel, qu’une série télé serait en préparation. On ne sait si elle aura le même succès planétaire que La Casa de papel, mais une chose est sûre, alors que la Catalogne menace toujours de divorcer, que malgré l’annonce par ETA de sa dissolution, certains Basques revendiquent encore le droit à l’autodétermination, les Espagnols n’ont, visiblement, rien réglé avec le régionalisme. La force de certains romans étant de s’inscrire si profondément dans une réalité qu’ils semblent la précéder… Un livre à lire absolument si on passe ses vacances en Espagne, mais pas que…

Patria, Fernando Aramburu, éditions Actes Sud, 624 p., 25 €.
Patria, Fernando Aramburu, éditions Actes Sud, 624 p., 25 €. DR

Inspirations. C’est l’histoire étonnante d’une rencontre fructueuse entre deux artistes de génie : un Russe et un Espagnol. Entre Diaghilev et Picasso. Quand le premier demande au second d’imaginer les décors et les costumes de 44 ballets. Pablo Picasso découvre alors ce qu’est la danse et le langage du corps. Il va puiser son inspiration, entre autres, dans la commedia dell’arte, dans les arts sacrés et, enfin, dans le folklore espagnol. Et inventer une nouvelle modernité. Pour ceux qui n’ont pu voir cette très belle exposition, Voyages imaginaires, Picasso et les ballets russes, au Mucem, à Marseille, ce catalogue constitue une excellente séance de rattrapage !

Picasso et les ballets russes, collectif, éditions Actes Sud, 144 p., 25 €.
Picasso et les ballets russes, collectif, éditions Actes Sud, 144 p., 25 €. DR

Didactique. Toute collection de ce type a ses forces et ses faiblesses. Celle-ci n’échappe pas à la règle. A trop vouloir simplifier ou raccourcir, on perd parfois de vue l’essentiel… Mais il y a, toutefois, un plaisir évident à (re)découvrir l’Espagne à travers le regard de Michel Del Castillo… D’abord, parce que c’est bien écrit. Ensuite, parce qu’il a tellement aimé ce pays qu’il l’a fui. Entre ses ombres et ses lumières, ses génies comme ses démons, on suit pas à pas ce qui pourrait être le parcours initiatique de cet étrange amoureux. Don Quichotte, Goya, Velásquez, Franco, Almodóvar, Picasso, la tauromachie, mais aussi l’Inquisition… le pire et surtout le meilleur d’un pays saisissant.

Dictionnaire amoureux de l’Espagne, Michel Del Castillo, éditions Plon, 414 p., 23,50 €.
Dictionnaire amoureux de l’Espagne, Michel Del Castillo, éditions Plon, 414 p., 23,50 €. DR

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