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The Beverly Hills Hotel : chronique d’une légende hollywoodienne

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Plus qu'un refuge pour voyageurs de passage ou starlettes éreintées, le Beverly Hills Hotel est le symbole d'une ville et d'une époque. Retour sur sa majesté.

Un flic, des housewives ou encore un chihuahua ont participé à rendre ce nom inoubliable dans l’imaginaire du chic américain. Pourtant, c’est un hôtel qui a permis à Beverly Hills de prendre une place à part sur la carte du comté de Los Angeles.


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Welcome to Beverly Hills!

A rebours des croyances, Beverly Hills est une véritable ville et non un quartier de Los Angeles. Ça n’a pas toujours été le cas.

La saga débute par un hôtel, éponyme, qui incarne encore aujourd’hui la quintessence d’un bout d’Amérique pas comme les autres. Au début du XXe siècle, Beverly Hills n’a pas la chance de jouir d’une présence significative de pétrole. La ville dispose néanmoins d’une ressource précieuse : l’eau. Cette découverte pousse le promoteur Burton Green à fonder la Rodeo Land and Water Company avec l’idée de créer une ville aux caractéristiques uniques, s’écartant du traditionnel plan en damier américain.

La piscine du Beverly Hills Hotel est elle aussi un lieu mythique.
La piscine du Beverly Hills Hotel est elle aussi un lieu mythique.

Green envisage des rues courbes bordées d’arbres et de vastes parcelles à lotir. Pour garantir le succès de son projet, il décide d’y construire un grand hôtel et convainc Margaret J. Anderson et son fils Stanley de quitter le Hollywood Hotel dont ils étaient les gérants pour s’installer à Beverly Hills, malgré les réticences de leur entourage.

L’ouverture du Beverly Hills Hotel le 12 mai 1912 marque le début de l’expansion de ce qui n’est pas encore la ville de Beverly Hills. En 1914, elle est officiellement incorporée par le Bureau du recensement des États-Unis et devient rapidement un lieu prisé grâce à l’afflux de célébrités. En 1920, la construction de la villa Pickfair par Mary Pickford et Douglas Fairbanks — ils résidèrent aux Beverly Hills Hotel pendant le chantier — finit de convaincre le gotha de migrer à Beverly Hills, qui transforment les champs de haricots environnants en propriétés de grand luxe. Le Beverly Hills Hotel devient ainsi le cœur autour duquel la ville se développe, symbolisant le glamour et l’opulence d’Hollywood.

L’imprimé feuille de bananier habille depuis toujours les couloirs de l’hôtel.
L’imprimé feuille de bananier habille depuis toujours les couloirs de l’hôtel.

Une légende patinée de glamour

Le Beverly Hills Hotel gagne son surnom de « Pink Palace » dès sa construction par l’architecte Elmer Grey. Margaret Anderson lui avait en effet commandé structure imposante inspirée de l’architecture Mission Revival, un mouvement architectural qui a émergé dans la fin du XIXᵉ siècle, réinterprétant le style colonial des missions espagnoles de Californie, caractérisée par ses stucs roses distinctifs et ses toits en tuiles rouges.

Au rose mythique du Beverly Hills Hotel s’ajoute le vert, un duo de couleur symbolique.
Au rose mythique du Beverly Hills Hotel s’ajoute le vert, un duo de couleur symbolique. Fanny Liaux Gasquerel

Dès ses débuts, le Beverly Hills Hotel séduit par son cadre luxueux et son service d’exception. Il devient rapidement le refuge des stars de l’âge d’or d’Hollywood. Charlie Chaplin, Greta Garbo ou encore Marlene Dietrich s’y succèdent et contribuent à forger la réputation du Pink Palace alors que les années 1950 à 1960 marquent l’apogée de sa popularité, faisant de Marilyn Monroe une habituée du Bungalow 1A (toujours disponible à la location) et amenant Elizabeth Taylor a y célébrer six de ses huit lunes de miel.

Howard Hughes, excentrique magnat de l’aviation et du cinéma, avait quant à lui pris l’habitude de réserver plusieurs bungalows simultanément, les utilisant à sa guise sans prévenir le personnel de l’hôtel pour ne pas être reconnu. Il était même connu pour commander des sandwichs au roast-beef à toute heure de la nuit, souvent livrés sous les arbres pour éviter tout contact humain. Katharine Hepburn plongea dans la piscine de l’hôtel vêtue d’une robe précieuse pour « voir ce que ça faisait de nager en tenue de soirée ».

C’est dans cette suite présidentielle que Frank Sinatra avait ses habitudes.
C’est dans cette suite présidentielle que Frank Sinatra avait ses habitudes. Fanny Liaux Gasquerel

Le Beverly Hills Hotel à travers les époques

Depuis 1912, le Beverly Hills Hotel s’est agrandit, assagit et veille dans la constance à dépoussiérer ses papiers peints à motif de bananier, un poil kitsch, qui marquent son identité graphique.

Les premiers ajouts significatifs à son architecture eurent lieu dans les années 1940, sous la direction de l’architecte Paul Williams, qui ajouta une aile au nord et modifia le lobby pour y intégrer des éléments de style Hollywood Regency (caractérisé par l’utilisation des couleurs en contrastes, souvent avec des accents métalliques et de verre, visant à signifier à la fois l’opulence et le confort) et ainsi coller aux nouvelles modes de l’époque.

Les années 1990 marquent une nouvelle ère de rénovation sous l’impulsion de l’architecte David Rockwell. Son intervention comprend la restauration des bungalows historiques, l’ajout de nouvelles suites luxueuses et la création du célèbre restaurant Polo Lounge —  devenu, depuis, le rendez-vous prisé des stars de l’ère moderne et un haut-lieu du Tout-Hollywood.

Le Polo Lounge.
Le Polo Lounge.

Plus récemment, l’hôtel a mis en place une série d’actions visant à réduire son empreinte écologique : utilisation de l’éclairage LED à faible consommation d’énergie, installation de thermostats intelligents dans les chambres et les espaces communs pour optimiser l’utilisation de la climatisation et du chauffage, réduction des déchets par le tri et le recyclage, installation de robinetterie à faible débit et de systèmes de récupération des eaux grises pour l’irrigation des jardins…

L’hôtel, opéré par Dorchester Collection, dispose aujourd’hui de 208 chambres (dont 23 bungalows, un must à visiter), confortables et un tantinet désuètes, ces cocons qui semblent coincés à l’époque de Marilyn — mais n’est-ce pas la nostalgie que referment ces murs que l’on cherche dans on réside au Beverly Hills Hotel ?

Jusqu’au 2 septembre, Dior prend les commandes de la mythique piscine de l’hôtel en la rhabillant de ses motifs et couleurs.
Jusqu’au 2 septembre, Dior prend les commandes de la mythique piscine de l’hôtel en la rhabillant de ses motifs et couleurs.

The Beverly Hills Hotel
9641 Sunset Blvd, Beverly Hills, CA 90210, États-Unis
Réservations


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