The Good Business
Sous-marins de poche, micro jets, motos futuristes... The Arsenale est la première plateforme de vente en ligne dédiée aux véhicules extraordinaires. Rencontre avec son fondateur aux codes avant-gardistes, Patrice Meignan.
Créé en 2015 par Patrice Meignan – ancien d’Intersection magazine, fondateur de l’agence de communication L’écurie, producteur d’événements pour Bombardier, Mercedes ou Ducati, directeur artistique pour Peugeot et Renault entre autres – The Arsenale est, selon ses mots, « la première marketplace internationale dédiée à la mobilité ». Une levée de fonds dès la première année permet à Meignan de faire le tour du monde et rencontrer ses builders dans leurs garages. Son site propose aujourd’hui 200 produits répartis en 15 catégories, de 86 constructeurs différents dans 25 pays et emploie 10 personnes à temps plein. Le crédo de The Arsenale ? Mettre en lumière des véhicules extraordinaires, atypiques ou simplement innovants, et des fabricants qui sont le plus souvent indépendants. Pour se déplacer « sur terre, sur l’eau, dans les airs et bien au-delà… »
Pourquoi « The Arsenale » ? Patrice Meignan s’explique : « L’arsenal vénitien est le premier garage à bateaux d’envergure du monde, un véritable symbole d’innovation et de mobilité, une évidence ». Car c’est sur ces deux critères que se base le chef d’entreprise pour sélectionner les good toys qu’il inscrira sur son site. La relation avec les builders est également au cœur du fonctionnement de The Arsenale. « Après notre première levée de fonds, nous avons entamé un cycle de rencontres avec chacun des constructeurs que nous voulions représenter, les voir à l’œuvre dans leurs garages, toucher, essayer leurs machines. » Résultat ? 100 % de ces contacts ont abouti à un contrat.
Avec 30 véhicules vendus depuis 2015 – le best-seller, un BMX aux roues surdimensionnées par les Français de Bogarde – Patrice Meignan se rémunère à la commission. « Comme un agent le ferait dans l’art contemporain, nos builders sont des artistes et certains d’entre eux nous considèrent comme leurs agents artistiques. » Le business-model de The Arsenale est « tentaculaire ». Cela selon son fondateur qui ne se contente pas de vendre des véhicules mais il se lance aussi dans la création, notamment avec Blitz Motorcycles, Smart ou Velorapida. La communauté de ce concept-store d’un nouveau genre dépasse allègrement les 100 000 fans sur Facebook et Instagram, de quoi intéresser les grands groupes. « Nous avons été approché par des constructeurs automobiles plus classiques, désireux de toucher notre communauté avec nos codes avant-gardistes » affirme le jeune patron qui a eu le déclic pour la mécanique innovante en voyant son père installer un moteur de Coccinelle dans un avion Cessna 150.
The Arsenale, l’extraordinaire sans le bling-bling
Malgré une audience de plus en plus large, Meignan tient beaucoup à la ligne éditoriale élégante et sophistiquée de ses débuts. « Visuellement, nous voulions nous écarter du tuning ou de l’univers parfois bling-bling que l’on retrouve sur certains comptes Instagram. » The Arsenale est donc resté fidèle à son identité : des photos en noir et blanc, des machines agressives, révolutionnaires et sans compromis.
Du micro-jet au vélo, en passant par le tank amphibie miniature ou le buggy – le véhicule favori de Patrice Meignan –, tous les produits ont en commun une conformité à cette charte. Pour les autres, c’est niet. « The Arsenale reçoit entre 2 à 3 propositions par semaine et nous en refusons la moitié. Tout est une histoire d’équilibre, certains sont trop jeunes, d’autres trop en avance. » Une référence, sûrement involontaire, à Charles Aznavour et son Je m’voyais déjà.
Où sera, justement, The Arsenale, en 2018 ? « L’année sera chargée, on compte dépasser les 100 builders, agrandir notre communauté, et ouvrir notre marketplace à de plus gros constructeurs » prévoit Patrice Meignan avant de confier à The Good Life être en contact avec Netflix, « très intéressé par la culture de The Arsenale et celles de ses builders ». Il annonce aussi une exposition avec la galerie Charles Riva, à Bruxelles, intitulé Men & Machines, qui célébrera dix pièces uniques élevées au rang d’œuvres d’art. Le mot de la fin ? « Si James Bond faisait ses achats sur The Arsenale, il n’aurait plus besoin de Q ».
The Arsenale
www.thearsenale.com
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