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L'automobile, pas un sport de femmes ? Mai Ikuzawa entend bien prouver le contraire quand (et non pas « si ») elle introduira son écurie de Formule 1. En attendant, c'est à travers sa marque, Team Ikuzawa, que l'entrepreneure conjugue lifestyle et gros moteurs pour tous... et pour toutes.
Du récent et flambant (neuf) grand Prix de Las Vegas, le champion Max Verstappen a regretté la démesure. Arrivé second à l’issue de la course, Charles Leclerc a quant à lui salué un spectacle bienvenu qui a servi une course passionnante. « Je veux rendre la Formule 1 cool et divertissante à nouveau », lâche Mai Ikuzawa, du même avis que le pilote Ferrari, avant de confesser avoir pour ambition de monter prochainement une sa propre écurie.
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Un héritage sur roues
Qui est se cache derrière ce patronyme qui sonnera familier aux oreilles de certains ?
Mai Ikuzawa est née de la cuisse de Tetsu, héros du sport automobile originaire de Tokyo. La jeune femme « a grandi littéralement dans un motor-home », suivant son père sur les circuit, lui qui fut le premier Japonais à prendre le départ des 24 heures du Mans. « Je me souviens de cette esthétique si particulière que cultivait mon père, minimaliste, à rebours des codes ultra ostentatoires de ce qui se faisait dans les années 70-80 dans le sport automobile. Quand je regarde les photos de l’époque, on pourrait croire qu’elles ont été prises aujourd’hui. »
Mon père était un fan absolu de design. Si vous aviez vu la façon dont il s’habillait… Sa voiture était à son image : réduite à l’essentiel, sans logo publicitaire, simplement esthétique. »
Si Ikuzawa fille vit désormais « le plus souvent » à Chamonix, entourée de ses deux fils et de son mari, c’est Londres qui résonne en elle comme sa maison. Elle y a passé la majeure partie de son enfance (quand elle n’était pas aux côtés de son père dans un paddock) et y a décroché un diplôme à la prestigieuse Central Saint Martins. Car Mai n’a jamais envisagé une carrière en Formule 1 bien qu’elle se définisse comme une « racing enthousiast » et a englouti une partie de ses premiers salaires en cours de pilotage. « La maternité a comme coupé mon adrénaline, confesse-t-elle. Mais je me sens prête à prendre le volant et faire quelques courses à nouveau. »
Team Ikuzawa, acte 2
En attendant d’endosser les couleurs de la Team Ikuzawa (le blanc et le rouge, « mais pas un hommage au drapeau japonais »), la directrice artistique s’occupe à relancer l’esthétique initiée par son père au travers d’une marque lifestyle dont l’ADN sera (bien sûr) rattaché au sport automobile.
« Mon père a fondé sa propre écurie dans les années 1980, Team Ikuzawa, un nom que j’utilise moi même depuis que je me suis inscrite sur Instagram, pendant mes études », explique Mai. Un peu par hasard, pendant le confinement, l’entrepreneure a l’idée de lancer des t-shirts logoté Team Ikuzawa. « Je me suis simplement dis que c’était une bonne idée. » Ses amis se l’arrachent et se plaignent du stock écoulé trop rapidement.
Bis repetita cet automne alors que la marque lance avec Bamford London (spécialisé dans les produits de luxe personnalisés) et l’horloger Tag Heuer une montre en édition ultra limitée. Présentée officiellement lors du Grand Prix du Japon, fin septembre, la montre est déjà sold out lors de notre conversation, seulement deux semaines plus tard. « Tout est arrivé un peu par hasard. Je discutais avec mon ami George Bamford de la possibilité de réaliser une montre ensemble et quelqu’un de chez Tag Heuer s’est mêlé la conversation et… la collaboration était née ! »
Mai Ikuzawa en pole position
Mai Ikuzawa a lancé son agence de communication et direction artistique au mitant des années 2010. « Mes clients avaient tous peu ou prou quelque chose à voir avec le monde de l’automobile. » La baisse d’activité concomitante aux confinements la pousse à s’occuper de façon plus sérieuse de Team Ikuzawa avant d’officialiser son ambition d’ancrer la marque dans le paysage automobile avec cette collaboration signée Tag Heuer. Un sacré adoubement. « Tag Heuer est depuis toujours la marque des champions, rappelle Mai Ikuzawa. Ayrton Senna, Niki Lauda, Mika Häkkinen, Max Verstappen aujourd’hui : ils ont tous gagné avec une montre Tag Heuer à leur poignet. »
L’esthétique précise et minimaliste hérité de son père infuse la collaboration. « Moi qui ne porte pas de montre ai voulu revenir aux essentiels de l’objet, comme Tetsu le faisait avec ses voitures », explique Ikuzawa, depuis convertie aux tocantes. Ainsi, c’est une automatique au cadran chronomètre de 42mm tapissé de blanc, doté d’une trotteuse rouge, de deux compteurs chronographes (un blanc, un rouge) disposés à 3 heures et 9 heures et d’un bracelet acier qu’a imaginé la directrice artistique. Un point de départ solide au renouveau de la signature Team Ikuzawa.
Sur quoi peut-on parier pour le futur ? « L’agrandissement de la gamme de nos objets iconiques, de nombreuses belles collaborations autour de l’univers de l’auto et… une écurie de Formule 1 ! »
Site internet de Team Ikuzawa
Site internet de Tag Heuer
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