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Le Centre Pompidou dévoile une exposition sur le surréalisme, la dernière avant sa fermeture pour rénovation...
Pour fêter les 100 ans du surréalisme, le Centre Pompidou monte une exposition d’envergure dont la scénographie est inspirée par le labyrinthe, un emblème cher à Marcel Duchamp.
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Neurologie d’un rêve
Surréalisme oblige, l’exposition s’ouvre sur le cœur du dédale. Tel un sésame, on découvre le manuscrit original du Manifeste du surréalisme d’André Breton, dont les appels à l’émerveillement continuent de provoquer les plus folles des réponses.
La voix d’André Breton, reconstituée par clonage vocal grâce à l’intelligence artificielle, guide les visiteurs vers le reste du parcours. La section « Entrée des médiums » ouvre le bal, avec des exemples d’écriture automatique déclinés sous forme plastique.
L’espace consacré aux « Monstres politiques » répond à l’injonction de Rimbaud de changer la vie et à celle de Karl Marx de transformer le monde. Un engagement qui pousse certains artistes vers le communisme, à travers la dénonciation des velléités coloniales de la France au Maroc en 1925.
Au-delà d’une simple rétrospective, le musée propose de repousser le cadre historique du mouvement à 1969 (plutôt que 1940), date de sa dissolution officielle. Le rôle des femmes artistes, comme Leonora Carrington ou Suzanne Van Damme, a aussi été revu, ainsi que la portée géographique des préceptes d’une pensée libérée de la raison, que l’on retrouve jusqu’au Maghreb et en Asie .
On croise aussi les chefs-d’œuvre du genre, où les énigmes sexuelles du Grand Masturbateur, de Dalí, envahissent les rêves éveillés, tandis que L’Empire des Lumières, de Magritte, éclaire faiblement un monde assombri par une bête humaine qui empêche la vérité de percer. On quitte les lieux sur un chapitre consacré au cosmos, qui prône une harmonie entre l’homme et la nature. Et si tout cela n’était qu’un rêve ?
Surréalisme, Centre Pompidou, jusqu’au 13 janvier. Centrepompidou.fr
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