The Good Business
Dans le monde du silence, des géants bourrés de technologie déterminent les grands équilibres stratégiques géopolitiques et commerciaux. La bataille pour prendre le lead sur ce juteux marché est féroce.
Principale source de tensions : la question des îles de la mer de Chine. De quoi satisfaire aux ambitions aéronavales de Pékin. Inquiétude des voisins craignant les risques de conflit, dans une zone où croise la majorité des tankers. Il faut donc s’équiper au plus vite. Le Viêtnam a récemment acheté son premier submersible. Le gouvernement philippin, de plus en plus effrayé par les incursions chinoises, réfléchit lui aussi à l’acquisition d’un sous-marin. Enfin, l’Indonésie, Singapour, la Corée du Sud, la Malaisie et l’Indonésie sont en train de faire leurs emplettes. « L’Asie s’arme. L’Europe, qui est plutôt dans l’optique du désarmement, devrait changer d’avis », observe Jean-Pierre Maulny.
Le premier cercle des exportateurs
Historiquement, les Allemands ont été pionniers dans la mise au point des submersibles avec leurs fameux Unterseeboote (U‑Boote), qui inspirèrent la conception des sous-marins modernes. Une fierté nationale ! Fort de ses partenariats historiques avec la Corée du Sud et la Turquie, et grâce à sa mainmise sur le marché sud-américain, le conglomérat TKMS est le leader mondial des sous-marins d’attaque conventionnels. Une domination établie depuis les années 60, avec le lancement de son produit vedette, le Type 209, et, plus tard, avec celui de son sous-marin diesel-électrique Type 212A, conçu pour la Bundesmarine. En quatorze ans, ce dernier a été commercialisé à 22 exemplaires, en Italie, en Grèce, en Corée du Sud, au Portugal et en Turquie. Mais ce leadership est aujourd’hui sérieusement contesté.