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Ski la révolution blanche des Arcs - the good life
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Ski : la révolution blanche des Arcs

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Combiner ski alpin et yoga, ski attelé et raquettes, tester le yooner ou venir en train : aux Arcs, les vacances prennent tout schuss un virage plus fun et plus écologique.

Une révolution blanche est-elle en marche – et en ski – aux Arcs ? Aux années de changements climatiques et d’enneigements aléatoires, de désamour des jeunes vis-à-vis des sports d’hiver, se sont ajoutés les dégâts du Covid. Conscients des enjeux, les montagnards se retroussent les manches, tout particulièrement aux Arcs-Bourg-Saint-Maurice. Posé sur les trois massifs mythiques que sont le Mont-Blanc, la Vanoise et le Beaufortain, le domaine est l’un des blockbusters historiques de la glisse, de l’alpinisme, et le berceau européen du snowboard. Mais on sait moins que ces stations jouent aussi les pionnières en écologie. Les Arcs est la première à avoir décroché le Flocon Vert, un label exigeant qui récompense les avancées dans le domaine du développement durable en montagne.

Avec pour objectif d’atteindre un bilan carbone positif d’ici à 2040, la station a déjà attaqué de gros dossiers. Les bouteilles en plastique d’eau (un million chaque année) ont été remplacées par des gourdes made in Switzlerland et remplies de l’excellente eau du robinet des Arcs.

Quant à celle qui alimente les canons à neige – un poids lourd du bilan carbone local –, elle s’utilise désormais avec parcimonie, assure Marion Grognet, la directrice marketing et communication de l’office de tourisme des Arcs, qui porte la stratégie « Destination responsable » de la station : « On travaille sur la juste quantité de neige, pour n’ajouter que le minimum, en respectant le plus possible les saisons. Et on encourage les amateurs à skier jusqu’à fin avril, pour profiter de l’enneigement naturellement favorable au printemps, plutôt que chercher à tout prix à dévaler les pistes en décembre. »

Biodiversité d’abord

En 2013, l’Observatoire environnemental du domaine skiable des Arcs/Peisey-Vallandry ouvrait la voie en recensant la biodiversité du domaine skiable par des suivis naturalistes sur le terrain. Depuis, les Arcs ont aussi mis en place le projet pilote Birdski, qui protège les oiseaux, et notamment le grand tétras‑lyre, grâce à des balises placées sur certaines lignes électriques. Et pour mieux connaître la faune des sommets, on se rend au Muséum des animaux de montagnes, qui ouvre cet hiver à Vallandry (en accès libre).

Activités multisaisons

Mais le principal levier demeure le transport : 57 % des émissions de CO2 sont dues aux véhicules (contre 2 % pour les remontées mécaniques et autres activités liées au ski). Le premier geste écologique consiste donc à venir en train, puis en funiculaire.

Déjà adoptée par 20 % des visiteurs et possible depuis Londres et Paris, cette pratique devrait doubler d’ici à 2030. Réduire la pollution lumineuse est aussi au programme, pour le plus grand bonheur des abeilles. Dès la fin de l’hiver, l’extinction de l’éclairage public entre 23 heures et 6 heures du matin protège le cycle de reproduction des insectes pollinisateurs.

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Pour diminuer la consommation énergétique, le site ambitionne, d’ici à 2030, de produire un quart de l’électricité qu’elle consomme. Le premier bâtiment labellisé haute performance énergétique (HPE), moitié moins gourmand en énergie qu’un chalet classique, vient d’être inauguré sur la piste des Lanchettes.

Et les habitants ont pris le dossier en main. Le collectif La Ruche rassemble des salariés du domaine skiable qui œuvrent pour accélérer la transition environnementale et protéger les espaces naturels. Leurs initiatives écocitoyennes ont reçu le trophée Montagne zéro carbone, aux derniers Mountain Tourism Awards de juin 2021. Le sport n’est pas en reste. Le défi de demain : proposer des activités multisaisons en phase avec les enjeux climatiques et sociétaux.

Aux Arcs, Le ski demeure une valeur sûre, et la seule activité physique qu’on pratique encore en famille, parfois sur trois générations.

Si la glisse est une tendance à la baisse chez les jeunes, principalement pour des raisons de coût, la nature et le grand air ont plus que jamais la cote. La montagne devient le berceau d’autres disciplines tout aussi chargées en adrénaline, comme le yooner (une luge de descente) ou le Snake Gliss (un train de luges piloté par un moniteur).

Cet hiver, on peut tester la toute nouvelle tyrolienne des Arcs qui dévale, à 130 km/h, l’ancien tracé de kilomètre lancé, avant d’ouvrir les pistes au petit matin à bord d’une dameuse. Les forfaits hivernaux multiactivités se développent, permettant d’associer glisse alpine et ski attelé, raquettes ou ski de fond.

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Et l’après-ski se diversifie aussi, avec des forfaits combinant remontées et cours de yoga ou séance détente au spa. La station privilégie aussi de plus en plus les non-skieurs. De Bourg-Saint- Maurice, ils peuvent accéder à pied et en poussette aux restaurants stylés des Chalets de l’Arc, où les attendent de vastes terrasses au soleil et des canapés pour buller avec son bébé. Et l’offre d’hébergement vient de s’enrichir du premier chalet consacré au coliving, ouvert toute l’année : le Wanderful, qui propose quelques chambres et espaces communs au milieu des sapins. La montagne, un nouvel art de vivre ?

En Chiffres

• 425 km de pistes pour Paradiski.
• 3 228 m d’altitude pour le sommet de l’Aiguille Rouge.
• 2 glaciers équipés d’un téléphérique.
• 2 000 m d’altitude pour Arcs 2000, le plus haut des 5 sites de la station.
• 2e plus grand domaine skiable relié du monde.
• 130 km/h pour la nouvelle tyrolienne des Arcs.
• 1 824 m de long pour le Vanoise Express, plus grand téléphérique du monde.


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