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The Good Life était à Shanghai pour le vernissage de l’exposition événement If You Know, You Know : Loro Piana’s Quest for Excellence, célébrant le centenaire de la maison et son lien avec la Chine.
« Ceux qui savent, savent » : ainsi pourrait se traduire l’expression If You Know, You Know, slogan allégorique et un rien ironique, jadis utilisé dans les campagnes publicitaires de Loro Piana et aujourd’hui exhumé pour baptiser sa toute première exposition à Shanghai.
Le 21 mars, à Shanghai, la maison de luxe créait ainsi l’événement lors d’un vernissage au Museum of Art Pudong (MAP), conçu par les Ateliers Jean Nouvel, en présence de médias et de personnalités internationales, parmi lesquelles le tiktokeur Gstaad Guy, pourfendeur de la jet-set à coups de vidéos satiriques, et l’acteur américain Jeremy Strong, star de la série Succession. Deux fidèles de la maison et ambassadeurs officieux de ce que d’aucuns surnomment le Quiet Luxury : un luxe discret dont Loro Piana est l’emblème quintessentiel depuis un siècle.
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Le voyage immersif de Loro Piana à Shanghai
Cent ans de quête d’excellence, vus par le prisme de la curatrice australienne Judith Clark, et racontés au travers de trois galeries et quinze salles dans un espace de 1 000 mètres carrés : voilà la promesse de cette exposition immersive, pensée comme une valse entre l’Empire du Milieu et les vallées du Piémont. « Mon approche a été de traduire l’héritage de Loro Piana sur six générations et son lien avec la Chine, dans un vocabulaire muséologique », explique la curatrice. Dans un subtil va-et-vient, l’exposition mélange des peintures du XIXᵉ siècle, rappelant les paysages fertiles de Quarona où la maison est née – empruntées à la Pinacoteca di Varallo – et des œuvres contemporaines appartenant à la collection privée de la famille Loro Piana.
La scénographie, étudiée dans les moindres détails, fait évidemment la part belle aux textures et aux matières. Ainsi, Judith Clark a sollicité le studio de design et les ateliers Loro Piana pour concevoir dix silhouettes inédites, non commercialisées, dont les volumes théâtraux et le souci du détail évoquent un travail de haute couture. Manière de sublimer ces textiles précieux, parfois exclusifs, comme les laines Pecora Nera® ou The Gift of Kings®.
Quand la matière devient œuvre d’art
Lins, laines et autres cachemires venus de France, d’Océanie, de la cordillère des Andes, du Japon ou de Chine, qui font la réputation de la maison italienne, sont aussi utilisés comme éléments de décor, habillant les parois dans un jeu d’ombres et de transparence, quand ils ne s’exposent pas carrément en vitrine à leur état brut. Sans tomber dans l’écueil de la rétrospective, la curatrice propose au visiteur de naviguer dans les archives de la maison, via des documents techniques, revues anciennes et échantillons de tissus méticuleusement sélectionnés.
Le style Loro Piana est également au cœur du propos : des collections d’outdoor à l’inénarrable veste Spagna, une métonymie de la maison, mises en lumière sur des silhouettes coiffées de créations du chapelier Stephen Jones, spécialement commandées pour l’occasion, également présent lors du vernissage.
Le dialogue avec les manufactures piémontaises, où les matières premières sont acheminées et où la fibre devient tissu, est constant : des vidéos en font le récit, dans une salle où l’ambiance olfactive rappelle celle de la campagne du Valsesia ; tandis qu’une ancienne machine à carder – procédé permettant de démêler les fibres – acheminée spécialement depuis Quarona, clôt l’exposition dans un dernier hommage au chardon, emblème de la maison.
Le prestige du cachemire célébré
Le lancement de l’exposition à Shanghai a aussi été l’occasion pour Pier Luigi Loro Piana et le CEO de la marque, Damien Bertrand, de remettre le Cashmere of the Year Award, une distinction créée en 2015 afin de promouvoir et préserver les savoir-faire chinois en matière de cachemire. À ce titre, l’entreprise dispose même d’un centre de contrôle qualité en Chine, entièrement dédié à garantir la pureté de la fibre. « La relation avec les éleveurs a toujours été fondamentale pour nous », a déclaré Pier Luigi Loro Piana lors de la remise du prix. « Nous essayons continuellement de comprendre ce qui peut être fait ensemble pour atteindre les plus hauts standards de qualité et maintenir intact le prestige du cachemire. »
Pour cette édition, les lauréats se sont particulièrement illustrés avec une fibre d’un diamètre record de 12,8 microns, établissant un nouveau standard de finesse. Le lot de fibre en question sera précieusement conservé dans un coffre-fort, jusqu’à ce qu’un nouveau record vienne le détrôner. Ce n’est qu’alors qu’il pourra se métamorphoser en une étoffe d’exception, imperceptible aux yeux du commun. Mais comme on l’a dit : « Ceux qui savent, savent. »
‘If You Know, You Know: Loro Piana’s Quest for Excellence’ au Museum of Art Pudong (MAP), Shanghai jusqu’au 5 mai 2025.
loropiana.com