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Rhum : rencontre avec Juan Piñera, master blender de Bacardi
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Rhum : rencontre avec Juan Piñera, master blender de Bacardi

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Alors que Bacardi vient de sortir le Gran Reserva Diez, assemblage de jus d’au moins dix ans, The Good Life a rencontré, autour d’un verre de rhum brun près des Champs-Elysées, l’homme qui travaille dans l’ombre depuis 34 ans au succès de l’un des leaders du marché.

Plop. Il n’est que 16h mais, de passage à Paris, dans son bureau parisien temporaire qui donne sur la Tour Eiffel, Juan Piñera débouche une bouteille de Gran Reserva Diez. Le nouveau rhum signé Bacardi. Il l’a lui-même assemblé dans la distillerie historique du groupe à Porto Rico. Il s’agit d’un blend de plusieurs jus bruns, d’au moins dix ans d’âge. Fruité, complexe, légèrement boisé et équilibré, on croirait, sans faire offense au rhum, déguster un whisky.

Ce qui n’était alors qu’un simple job étudiant est devenu une vocation. Juan Piñera, qui travaille pour la marque à la chauve-souris depuis 34 ans est chargé des opérations pour toute l’Amérique Latine. Il veille au bon fonctionnement des nombreuses usines du groupe du Guatemala au Brésil. Il est aussi le master blender de Bacardi, garant du respect de la sacro-sainte recette maison et du processus de fabrication historique de la marque. Un verre à la main, il joue le jeu de questions-réponses.

La Casa Bacardi, distillerie et musée, à Cataño, Porto Rico.
La Casa Bacardi, distillerie et musée, à Cataño, Porto Rico. DR

4 questions à Juan Piñera, master blender Bacardi :

The Good Life : D’où vient l’idée de créer le Gran Reserva Diez ?
Juan Piñera :
Nos équipes marketing nous ont dit que les consommateurs « buvaient moins, mais buvaient mieux ». Je n’ai pas bien compris, parce que pour moi tous les Bacardi sont premium ! En fait, cela signifiait qu’ils voulaient quelque chose de différent, plus complexe, plus sophistiqué. Nous avions un excès d’inventaire pour faire face aux imprévus qui avaient déjà bien vieilli et dont le volume était suffisant pour créer une nouvelle gamme. Nous avons donc commencé des assemblages, et fait tester nos échantillons par des panels de clients. Les « allers-retours » ont duré deux ans, jusqu’au produit fini. Et ça fonctionne ! Les premiers retours des bartenders sont très positifs…

Juan Piñera.
Juan Piñera. DR

TGL : Le processus de création est particulier…
J.P. :
Avant l’assemblage, les rhums sont filtrés au charbon, pour se débarrasser des arômes boisés les plus forts, et ainsi profiter au mieux des notes fruitées. Et en découvrir de nouvelles comme le pamplemousse, les fruits secs. Les fûts ont vieilli à Porto Rico, sans jamais être déplacés. Les conditions climatiques de l’île, humides et venteuses, permettent une évaporation plus importante, mais aussi une concentration accrue des arômes.

Bacardi Gran Reserva Diez, 42 € chez les cavistes.
Bacardi Gran Reserva Diez, 42 € chez les cavistes. DR

Un rhum complexe

TGL : En quoi est-il différent des autres rhums de la gamme premium ?
J.P. :
Le 4 ans d’âge est plutôt destiné à préparer des cocktails, avec de très légères notes vanillées. Le 8 ans est plus robuste, amer, astringent. Plus boisé aussi. Parfait pour un old fashioned ! Le Gran Reserva Diez, lui, est plus complexe, il se déguste. Personnellement, je conseille de le boire sec, ou avec un espresso. Mais ce n’est pas une règle absolue !

La gamme Premium de Bacardi, sans arôme ajouté. 4 ans, 8 ans, Gran Reserva Diez.
La gamme Premium de Bacardi, sans arôme ajouté. 4 ans, 8 ans, Gran Reserva Diez. DR

TGL : Justement, comment expliquez-vous cette tendance des rhums de dégustation ?
J.P. :
Je pense que c’est une histoire de cycle. En Europe, la mixologie est déjà revenue sur le devant de la scène depuis plusieurs années. Les consommateurs ont tendance à revenir à la simple dégustation. En Amérique Latine, c’est l’inverse ! Les cocktails montent en puissance et des rhums bruns haut-de-gamme, même le Gran Reserva Diez, entrent dans la conception de cocktails. Aussi, le rhum est une bonne porte d’entrée dans l’univers de la dégustation de spiritueux, il est moins complexe et se boit plus « facilement » que le Whisky par exemple.


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