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Réussites globales : les têtes pensantes de l’aéronautique

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Ils sont les têtes pensantes du ciel d’aujourd’hui et de demain, ont des têtes bien faites, des idées originales qui font bouger les lignes et des convictions qui changent souvent la donne… La rubrique préférée des lecteurs de The Good Life !

Le patron du fret « en classe affaires »
Glyn Hughes

De l’avis des spécialistes qui connaissent bien ce secteur, Glyn Hughes est l’homme de la situation pour mener à bien sa mission de boosteur du transport aérien planétaire, alors qu’il s’est installé, voilà tout juste huit mois, aux commandes de la branche fret de la massive Association internationale du transport aérien (IATA – 250 compagnies, 84% du trafic). Son défi : tourner radicalement la page de cette dépréciation du cargo face à des concurrents – transports routier et ferroviaire – de plus en plus compétitifs, en faire le mode d’expédition premium des marchandises, rapide, ponctuel, sur mesure. C’est en 1991 que ce fort en géostratégie, passé par British Caledonian puis Air Europe, a rejoint la IATA, implantée à Montréal et connectée au monde via ses bureaux d’Aman, Pékin, Madrid, Miami et Singapour. L’une des priorités de Glyn Hughes sera de développer l’e‐cargo, bien loin, affirme‐t‐il, d’avoir atteint son potentiel. « La croissance du fret varie beaucoup selon les régions, fait‐il remarquer. Elle est atone en Europe et en Amérique du Nord, inégale en Amérique latine et en Afrique, flamboyante au Moyen-Orient et en Asie-Pacifique. »

L’irrésistible envolée de la pilote de Tam Airlines
Claudia Sender

Cette non‐spécialiste de l’aéronautique signe un décollage impressionnant dans le cockpit de TAM Airlines, première compagnie brésilienne intégrée au sein de Latam Airlines, une holding qui fait jeu égal avec les plus grands groupes aéronautiques du monde : 135 destinations, 22 pays, une flotte de 317 appareils en 2013. La montée en puissance de la star de l’aérien sidère d’autant plus qu’elle opère dans une industrie où les « male CEOs » règnent en maîtres ! Mais qu’on se le dise, au pays de « la » présidente Dilma Rousseff, Claudia Sender se révèle d’une efficacité redoutable. Nul besoin, pour cette experte en marketing et planification stratégique de 38 ans, passée sur les bancs d’Harvard avant d’accrocher la vice‐présidence de Whirlpool Amérique latine, de savoir piloter un Boeing 777 pour saisir les arcanes du good flight version Brasil, comme en témoigne sa gestion en souplesse du flux de passagers lors de la Coupe du monde de football, alors que la compagnie sut démultiplier les vols avec une ponctualité exemplaire de 95%. Indice révélateur de la toute‐puissance de cette CEO du ciel : pas une ligne sur son étonnante beauté…

Le nouveau turbopropulseur d’ATR
Patrick de Castelbajac

Il a pris les commandes d’ATR, le champion mondial des avions régionaux à hélices, filiale d’Airbus et de Finmeccanica. Son challenge ? Se hisser à la hauteur de l’emblématique Filippo Bagnato, à qui il succède et dont nul n’oubliera l’exploit : avoir hérité de l’entreprise franco‐italienne moribonde, en 2004, et l’avoir laissée, dix ans plus tard, dans un état de prospérité déprimant pour la concurrence, avec un carnet de commandes ultrarempli et près de 1 000 avions opérés par 180 compagnies (au bas mot), dans plus de 90 pays. Mais ce Français d’origine irlandaise âgé de 43 ans, avocat d’affaires chevronné (Baker & McKenzie) ayant débuté son périple aéronautique chez Aérospatiale Missile avant de rejoindre Airbus, en 2002, comme patron de la négociation juridique – il fut l’un des rares à pouvoir signer au nom d’Airbus –, entame son mandat de président exécutif avec un ambitieux plan de vol : boost de la cadence annuelle (de 84 à plus de 100 livraisons à l’horizon 2016), transformation de la société toulousaine en classique société anonyme, formation de ses pilotes jusqu’à Bangkok, où un nouveau centre de formation s’apprête à voir le jour. Planant !

Le maillon fort d’Air France
Lionel Guérin

Ce pilote (ingénieur en aéronautique passé par l’École nationale de l’aviation civile – ENAC – et ex‐commandant de bord sur A320) un temps pressenti pour diriger Air France‐KLM (fonction finalement échue à Alexandre de Juniac), s’est finalement vu propulsé, il y a tout juste deux ans, aux commandes de Hop !, l’opérateur court-courrier d’Air France. Un « cadeau empoisonné» de… 140 millions d’euros de pertes, que cette filiale née de la fusion, en janvier 2013, des trois compagnies régionales Airliner, Brit Air et Régional ! Aventurier dans l’âme, mais marié et père de deux enfants, amoureux des perroquets, qu’il s’en va admirer au fin fond du bush australien, l’ex‐patron de Transavia France de 56 ans (un million d’euros de bénéfices à son départ en 2012), se donne trois ans pour faire revenir Hop ! dans le vert. « Avec cette réforme, lancée en moins de six mois, Hop! va représenter 800 vols quotidiens sur tout le territoire, et plus de 15 millions de passagers par an », note le boss à la belle barbe de baroudeur. Et hop !

Le redoutable conquérant de l’aéronautique Japonaise
Hideo Egawa

Ce petit homme mince à l’austère discrétion typiquement nippone laisse quelques empreintes tenaces sur le parcours de certains as des as de la construction aéronautique, qui n’ont pas toujours su voir venir la toute‐puissance de ses tirs commerciaux de très haute précision ! Ainsi du constructeur canadien Bombardier, qui, voilà deux ans, s’imaginait empocher une juteuse commande de biréacteurs régionaux de son client américain Skywest… et s’est vu coiffé au poteau par l’astucieuse Mitsubishi Aircraft Corporation (détenue à 64% par le groupe MHI) et son pilote Hideo Egawa, lequel a finalement empoché la mise, un jackpot de… 4,2 milliards de dollars ! Ce désormais chairman et CEO s’impose à la tête de l’une de ces entreprises traitées en fleuron de l’économie de l’Archipel. Fondé en 2008, l’avionneur civil japonais attend beaucoup de son Mitsubishi Regional Jet, premier avion de ligne construit au Japon depuis le YS‐11, il y a cinquante ans ! Le tout premier vol est attendu pour le deuxième trimestre 2015 et, déjà, Japan Airlines vient d’annoncer une commande de 32 MJR. A suivre…

Haute business voltigeuse de l’aéronautique russe
Olga Pleshakova

« Je n’ai jamais eu à fournir d’efforts particuliers pour prouver ma compétence », observe cette antiapparatchik, qui tempère sa beauté slave sous ses sages tailleurs fluo et sa blonde chevelure portée court. CEO ultraconfirmée, depuis 2001, de Transaero, première compagnie privée russe, deuxième du pays derrière l’étatique Aeroflot, Olga Pleshakova signe une trajectoire ascensionnelle sans palliers : 13 années de croissance non‐stop, une flotte musclée de 6 à 100 avions avec un taux de remplissage moyen de 84% sur les longues distances, où Transaero règne en reine au départ des régions. Une expansion bien loin d’atteindre son terminus, comme en témoigne la dernière commande d’Airbus de la compagnie – 4 appareils pour une valeur de 1,2 milliard de dollars –, qui entend tisser sa toile en mordant sur les territoires jusqu’alors chasse gardée d’Aeroflot. Classée par Fortune parmi les femmes les plus puissantes du monde, Olga Pleshakova est la première à s’imposer au plus haut niveau de l’hypermasculine industrie aéronautique russe.

Patron de haut vol
Michael Kerkloh

Michael Kerkloh se révèle intarissable dès lors qu’il évoque la spectaculaire montée en altitude de cet aéroport de Munich devenu, sous sa gouverne depuis 2002, l’un des plus grands carrefours aériens de la planète – le premier en Europe – fort de ses 38 millions de passagers annuels en 2011 (ils n’étaient que 22 millions en 2002), classé, en 2014, troisième meilleur aéroport du monde aux prestigieux World Airline Awards de Skytrax. Sobre et réactif, ce docteur en économie de 60 ans, originaire de Westphalie, a suivi ses études à Göttingen, Londres et Francfort, et a été chargé de cours à l’université de Francfort, avant de devenir l’un des gestionnaires aéroportuaires (Francfort, Hambourg, puis Munich) les plus brillants d’Allemagne. Il figure aujourd’hui parmi les experts aériens mondiaux les plus écoutés, lui que l’on cite en exemple pour être précisément… à l’écoute de ses interlocuteurs. Musicien dans l’âme – il joue du piano, de la guitare et du violon –, Michael Kerkloh fait vibrer sa passion au sein de Next Generation, une formation apolitique, où son voisin de pupitre n’est autre que le maire de la capitale bavaroise !

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