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Cérémenie pour le 40e anniversaire de la remise des Rolex Awards For Enterprise, au Dolby Theater de Los Angeles
Cérémenie pour le 40e anniversaire de la remise des Rolex Awards For Enterprise, au Dolby Theater de Los Angeles.
melanie

The Good Business

Retour sur le quarantième anniversaire des Rolex Awards

The Good Business

Connue du grand public pour ses montres, Rolex s'affirme depuis plusieurs années comme l'un des acteurs les plus pointus du soutien à l'innovation d'entreprise. L'horloger fêtait en novembre dernier, à Los Angeles, le 40e anniversaire d'un programme résolument humanitaire.

Trois des dix lauréats des Rolex Awards

Conor Walsh, lauréat 2016
Ingénieur en génie biomédical à Harvard, et diplômé du Massachusetts Institute of Technology (MIT), cet Irlandais a mis sa science au profit d’un objectif bien particulier : rendre leur mobilité aux victimes d’AVC, qui sont plus de 15 millions chaque année dans le monde. Pour cela, il a imaginé un exosquelette unique en son genre, suffisamment léger et discret pour être porté sous des vêtements. Ce robot d’un nouveau type est incroyablement performant dans la rééducation des muscles, grâce à des influx nerveux impulsés vers des endroits ciblés, au moment opportun. Après plusieurs années de recherche, le prototype est sur la voie de la commercialisation, en partenariat avec Harvard et l’entreprise ReWalk. D’ici à trois ans, il devrait être disponible dans les hôpitaux et les centres de rééducation du monde entier.

Conor Walsh, lauréat 2016 des Rolex Awards For Enterprise.
Conor Walsh, lauréat 2016 des Rolex Awards For Enterprise. Rolex - Fred Merz


Andrew Bastawrous, lauréat 2016

Sa vie avait tout d’un long fleuve tranquille, une carrière toute tracée de chirurgien ophtalmologiste dans le système de santé publique du Royaume-Uni… Pas assez pour ce Britannique d’origine égyptienne. « J’ai toujours su que je devrais un jour rendre au monde ce que j’avais eu la chance de recevoir enfant. » Tout petit, il est diagnostiqué myope, et aussitôt équipé de lunettes. « C’est ainsi que j’ai pu devenir bon élève. Or, je sais bien que je n’aurais pas forcément eu cette chance ailleurs. » A 31 ans, il décide de renoncer au confort de la capitale britannique pour les pistes du Kenya, l’un des pays les plus touchés par les problèmes d’acuité visuelle. Sur place, il se lance dans une étude sur les déficiences oculaires de 5 000 personnes vivant dans des régions isolées. Problème : le matériel nécessaire au diagnostic, lourd et fragile, est inadapté aux conditions rencontrées dans ces zones reculées, alors que plus de 285 millions de personnes dans le monde souffrant de déficience de la vue y sont précisément localisées. En revanche, la 3G et les smartphones y sont omniprésents… C’est ainsi qu’il crée Peek, un kit d’examen oculaire portable à fixer sur n’importe quel smartphone, qui permet de tester la vue à moindre coût avant de transmettre les résultats à un médecin sans avoir à se déplacer. Une révolution, puisque plus de 300 000 enfants ont d’ores et déjà été examinés au Kenya. Prochaine étape : le Botswana, la Tanzanie et l’Inde, qui ont déjà adopté le projet, ainsi qu’un laboratoire de pointe au Kenya, espace de collaboration mais également d’incubation pour les entrepreneurs locaux. Fidèle à l’effet papillon.

Andrew Bastawrous, lauréat 2016 des Rolex Awards For Enterprise.
Andrew Bastawrous, lauréat 2016 des Rolex Awards For Enterprise. Rolex - Joan Bardeletti


Mark Kendall, lauréat 2012

Titulaire de la médaille Florey CSL, une distinction scientifique australienne, cet ingénieur biomédical arrivé du Queensland est à l’origine d’une innovation médicale. Si utile au monde qu’elle est d’ores et déjà révolutionnaire en termes de santé publique : le nanopatch. De la taille d’un timbre poste, ce vaccin nouvelle génération multiplie les atouts : indolore, économique, car environ quatre fois moins cher qu’un vaccin classique, et hygiénique car sans aiguille. Il présente, de plus, l’immense intérêt de se conserver à température ambiante. Une aubaine pour les régions reculées du monde où le respect de la chaîne du froid reste un frein majeur. Financés par la firme pharmaceutique Merck, les premiers tests sur l’humain en sont à leurs prémices, mais l’Organisation mondiale de la santé a déjà fait savoir son intérêt. Le Forum économique mondial de Davos a fait de la start-up de Mark Kendall, Vaxxas, l’un de ses Technology Pionneer.

Mark Kendall, lauréat 2012 des Rolex Awards For Enterprise.
Mark Kendall, lauréat 2012 des Rolex Awards For Enterprise. Rolex Awards - Julian Kingma 

3 questions à Rebecca Irvin

Directrice de la philanthropie à l’Institut Rolex.

Rebecca Irvin

The Good Life : Les Rolex Awards célèbrent leur 40 e anniversaire. Quelle en a été la genèse ?
Rebecca Irvin : Rolex a toujours fait de l’excellence sa priorité. En 1927, la Rolex Oyster – première montre-bracelet étanche au monde – était confiée à une jeune Anglaise lors de sa traversée de la Manche à la nage. En 1933, elle survolait l’Everest en avion, et en 1953, elle accompagnait une expédition himalayenne, dont deux membres – sir Edmund Hillary
et Tensing Norgay – ont été les premiers à atteindre le sommet de l’Everest. En 1976, à l’occasion des 50 ans de cette montre iconique et en l’honneur du fondateur de Rolex, Hans Wilsdorf, le directeur général André J. Heiniger a créé les prix Rolex à l’esprit d’entreprise, l’un des premiers programmes philanthropiques institutionnels.

TGL : Depuis, le succès ne s’est pas démenti. Cette année, vous avez reçu plus de 2 000 candidatures pour seulement 10 victoires à la clé. Une sélection drastique…
R. I. : En effet, le processus dure plus d’un an au total. Concrètement, notre équipe opère une première sélection des dossiers, puis les transmet à un panel d’experts internationaux indépendants qui les étudient attentivement. Les finalistes font ensuite le déplacement jusqu’à Genève pour soumettre leur projet devant un jury international. J’en profite pour signaler que les candidatures sont d’ores et déjà ouvertes pour l’édition 2018 et se clôtureront le 30 juin prochain.

TGL : La plupart des anciens lauréats réunis pour l’occasion parlent des Rolex Awards comme d’un véritable « life changer ». Qu’est-ce qui fait la spécificité d’un prix comme celui-ci alors que les prix corporate se multiplient ?
R. I. : Avant tout, je dirais que nous nous démarquons par notre constance. Depuis quarante ans, nous travaillons avec des jurys d’experts bénévoles particulièrement reconnus dans leur domaine respectif, qui nous permettent de repérer très tôt les perles rares qui feront la différence demain. Autre élément spécifique à ce prix : au‑delà de la dotation financière qui aide nos lauréats à concrétiser leur projet, nous mettons à leur disposition tous nos moyens de communication afin qu’ils bénéficient d’une vitrine à l’international.

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