Culture
Éminent architecte de Shanghai, Xing Tonghe fait partie de ceux qui ont profité de l’ouverture de la Chine à la fin des années 80. Il a signé le Shanghai Museum, dont la forme s'inspire d'un ding, le chaudron traditionnel sur pieds qui symbolise cette idée de la Chine ancienne que le ciel est rond et la terre, carrée. Xing Tonghe est l’architecte en chef du groupe Xian Dai Architecture Design, première agence d’État fondée en 1952, organisation à l’origine de tous les projets majeurs de Shanghai. Il a été témoin et acteur des grands changements de la ville.
The Good Life : Quels ont été les défis majeurs du développement de la Shanghai moderne ?
Xing Tonghe : Les infrastructures urbaines étaient très en retard, surtout en ce qui concerne le transport municipal, qui était le problème le plus important. Il a donc fallu créer le métro à partir de zéro, dans des conditions géologiques très défavorables. La planification était aussi très en retard. Face à la réforme et à la politique d’ouverture, nous étions insuffisamment préparés à harmoniser la destruction et la reconstruction de la ville, à veiller à la protection et à la conservation des architectures existantes. Les planifications pour le XXIe siècle, surtout celles des 11e et 12e plans quinquennaux (2006-2015), ont été plus rationnelles, plus maîtrisées et plus prévoyantes. Cela se constate dans le développement de Lujiazui, à Pudong, dans la zone de Hongqiao, dans la transformation des deux rives du Huangpu avant et après l’Exposition universelle, incluant, notamment, la reconstruction du Bund.
TGL : En quoi Shanghai est-elle aujourd’hui un exemple de développement urbain réussi ?
X. T. : Le symbole de cette réussite s’illustre aujourd’hui encore à Lujiazui et dans les nouvelles architectures construites sur les deux rives du Huangpu. Il y a aussi la reconstruction de la vieille ville et de vieux quartiers, comme celui de Xintiandi, où le style historique a été préservé et où l’architecture s’harmonise avec le renouvellement urbain.
TGL : Quel est votre rôle au sein de l’équipe de planification urbaine de Shanghai ?
X. T. : Planifier, bien sûr, et réserver des espaces verts et « blancs », c’est-à-dire des zones végétalisées, mais aussi des espaces de développement pour nos descendants. Enfin, préserver l’esprit culturel, l’héritage et l’histoire humaine de Shanghai. Conserver les excellentes architectures historiques et celles de l’époque moderne, en hériter, et les poursuivre.