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Lors d’un entretien exclusif, le nouveau président de Seiko Watch Corporation, la division montres du champion japonais de l’horlogerie, nous livre quelques-uns des secrets de son entreprise.
Le champion japonais de l’industrie horlogère rivalise depuis des décennies avec ses grands concurrents suisses. Mais sans jamais vraiment se dévoiler. Impact de la crise du Covid, essor du commerce en ligne, stratégie de montée en gamme, politique d’innovation, engagement pour la planète… Akio Naito, le nouveau président de la division montres de Seiko a accepté de livrer quelques secrets de cette entreprise industrielle qui affiche avec fierté sa culture d’entreprise nippone.
3 questions à Akio Naito, président de Seiko :
The Good Life : Comment Seiko est-il devenu l’un des leaders mondiaux de l’industrie horlogère ?
Akio Naito : Seiko est une entreprise qui a été créée en 1881. Elle a donc plus de cent quarante ans d’expérience dans la fabrication de montres. Même en nous comparant avec les plus grandes marques suisses, nous sommes l’un des acteurs les plus anciens dans cette industrie. Au fil des années, nous avons réussi de nombreuses innovations technologiques. Car nous sommes restés fidèles à la devise du fondateur, Kintaro Hattori, qui était d’être toujours « un pas en avance sur les autres ». C’est la colonne vertébrale de notre marque. Quand on regarde la façon dont toute l’industrie horlogère a évolué ces vingt dernières années, on constate que l’intérêt des consommateurs a clairement évolué de la recherche de fonctionnalités vers des valeurs plus émotionnelles. Cela nous conduit à transformer notre business-modèle, notamment pour la marque Grand Seiko, qui est la plus haut de gamme de notre portfolio. Nous devons répondre à cette demande de valeurs émotionnelles et ne plus mettre seulement en avant la supériorité technologique de nos montres.
Quels ont été les moments clés de cette success-story ?
Il y en a eu beaucoup pendant ces cent quarante années. Par exemple, grâce à nos efforts permanents pour fabriquer de bonnes montres, nous avons pu créer Grand Seiko en 1960. De même, à la fin des années 60, nous avons atteint les sommets dans la fabrication de montres mécaniques ; ce qui nous a permis d’obtenir des positions de premier plan aux Concours d’observation de Neuchâtel et de Genève. En 1969, nous avons également lancé la première montre à quartz, la Quartz Astron, qui a marqué le début d’une nouvelle ère pour l’industrie horlogère et a consolidé la réputation mondiale de Seiko sur le marché. Enfin, côté marketing, je soulignerais notre partenariat en tant que chronométreur officiel des jeux Olympiques de Tokyo en 1964. C’était une première pour un fabricant de montres asiatique. Cela a fortement augmenté la notoriété internationale de la marque.
Comment la pandémie a-t-elle affecté l’entreprise ?
Les difficultés ont été énormes pour l’industrie horlogère, notamment lors de la première vague du virus. Nous avons évidemment souffert de la fermeture de nos points de vente physiques. Mais nous avons rapidement adapté notre management : quand certaines villes ont été confinées, nous nous sommes tournés vers le commerce en ligne et le marketing à distance. Aujourd’hui, nous avons appris à vendre nos produits même quand le coronavirus est présent, ce qui est encore le cas.
Retrouvez la suite de l’interview d’Akio Naito, dans le hors-série horlogerie de The Good Life, disponible ici.
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