Motors
Toys
Les coupés sportifs des marques généralistes n’ont jamais vraiment imprimé leur marque dans l’imaginaire collectif. Du moins, rarement en bien. La Renault Fuego ne fait pas exception. Ringarde devenue objet pop, quelle autre voiture pouvait inaugurer notre série sur les voitures kitsch mais cultes ?
Il y avait eu les Renault 15 et 17 dans les années 70. Il y aura la Renault Fuego dans les années 80 pour jouer le rôle de coupé 4 places populaire.
Lire aussi : Renault 5 Diamant, une show-car fun et sexy signée Pierre Gonalons
Renault Fuego : trop audacieuse ?
Oui mais voilà, alors même que la Porsche 924 a du mal à imposer sa crédibilité en tant que modèle d’accès à la marque, que dire de la Renault, qui partage avec elle le concept, très en vogue à l’époque, de bulle arrière ? Avec un losange sur la calandre, difficile d’obtenir des galons de voiture de sport crédible, d’autant plus que la bouille du coupé de Billancourt reprend presque celle de la berline R18, dont à laquelle elle emprunte en grande partie la base technique.
Autant dire que son comportement routier ne promet pas une rigueur absolue… Pire : sous son capot, avec des moteurs anciens et seulement 64 à 96 chevaux, la sportivité n’est pas vraiment au programme.
Coupé sans exotisme
Le design étiré de ce coupé de 4,36 m, affublé d’étranges plis de plastique brut au-dessus des ailes, malgré une allure gauche et haut-perché, a pu séduire une certaine clientèle qui voulait faire sport et ajoutait souvent force déflecteurs d’air de fenêtres, spoilers, kits carrosserie et autocollants — les prémices du tuning à la française…
Lire aussi : Twingo fête ses 30 ans avec une version ultra-design
Question autocollants, l’ex-Régie nationale des usines Renault (RNUR) aura la main lourde avec l’arrivée de la version turbo, affichant en (très) grand la mention de sa turbine magique. Relativement magique en réalité avec ses 132 ch, tout juste de quoi lutter à armes égales avec les Volkswagen Scirocco, Ford Capri et autres Opel Manta. Plus originale, sa version turbo-diesel sera un temps le diesel le plus rapide du monde (pas moins de 175 km/h s’il vous plaît !), à une époque où les performances des moteurs au mazout commençaient à connaître une certaine hype.
Certains équipements ont réussi à faire monter en gamme la Fuego, comme les intérieurs velours ou cuir et les sièges dits « pétales » avec des maintiens latéraux renforcés, la climatisation (rare à ce niveau de gamme), l’inauguration en première mondiale d’une télécommande à distance du verrouillage central des portes, appelée Plip, ou encore l’intégration d’un ordinateur de bord ou d’une chaîne Hi-Fi en guise d’autoradio.
Plus de 265 000 exemplaires trouveront tout de même preneur, jusqu’en Argentine où elle a été fabriquée, et même aux USA. Quelques carrossiers tentèrent une hasardeuse version cabriolet, et des Fuego furent engagées en compétition, en Superproduction et au Dakar.
Mais l’arrivée des GTI, sur base de modèles plus petits mais autrement plus performants a sonné en partie de glas de tels coupés populaires, leur laissant juste une place ingrate dans l’imaginaire collectif. Triste fin pour une auto aux ambitions XXL qui reste comme exemple maudit dans l’histoire, avec des rôles bien malgré elle dans Mais qui a tué Pamela Rose ? ou Caméra Café.
Lire aussi : Renault Megane E-Tech, électrique et stylée