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Même loin de Paris comme de Dakar, la mythique course reste le plus gros rallye-raid au monde. Désormais établi dans les déserts d’Arabie Saoudite, le Dakar est devenu une marque et attire des équipes d’usine de plus en plus nombreuses, comme la team Ford avec qui nous étions en immersion.
Quand il s’est agi de partir à l’assaut du rallye Dakar, Ford ne s’est pas trop posé de questions : le géant US aligne pas moins de 4 voitures dans la catégorie reine des prototypes T1+, avec à leur volant des stars du Dakar (Sainz, Roma) et, sous le capot, un bon gros V8, histoire d’offrir l’intégrale de l’American dream au public.
Il faut dire que Ford est habitué à ce genre d’engins pour courir les Baja 1000 et autres King of the Hammers, une compétition complètement folle qui rassemble 80 000 fans de 4×4 dans une symphonie mécanique comme on n’en voit qu’aux USA. Un public d’acheteurs en masse des pick-ups badgés Ford : le best-seller toutes catégories confondues (donc devant les berlines) aux USA depuis… 48 ans ! L’an dernier, plus de 700 000 Ford Série F ont été écoulés, soit un toutes les 52 secondes selon la marque. Le Dakar représente donc un complément logique dans l’engagement en compétition tous azimuts de la firme de Dearborn, à côté du championnat du monde des rallyes WRC et, bientôt, son retour comme motoriste en Formule 1.
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L’attaque du Raptor
Les quatre protos de l’armada Ford arborent le badge Raptor, réservé aux 4×4 et pick-ups les plus méchants de la gamme. Raptor (rapace), un nom évocateur des dinosaures les plus dangereux : on voit bien la métaphore en entendant le son très rageur du V8 traverser les belles vallées arides de la région de Haïl, au centre de l’Arabie Saoudite. Ces engins de course ne sont clairement pas faits pour la balade et pourtant, le premier critère dans leur conception est le confort, nous explique Michael Norton, le manager de Ford Performance en charge de l’activité off-road, car ses pilotes passent 7 heures par jour au volant et ils doivent assurer. Puis vient la robustesse et, enfin, la performance. Pour ce dernier point, pas de soucis : la puissance du V8 (360 ch pour 2 tonnes sur la balance) et l’efficacité des suspensions signées Fox, leur botte secrète, assurent dès cette seconde participation de beaux résultats aux bolides US.
Cette année, le meilleur de l’équipe est le Suédois Mattias Ekström (5 participations au rallye Dakar) et son copilote Emil Bergkvist, atteignant la troisième place du podium. Ekström est d’ailleurs plein d’espoirs pour cette discipline, à laquelle il a décidé de consacrer le plus clair de son temps de pilote : « Je dois admettre que je vois un avenir beaucoup plus grand pour ce sport que pour beaucoup d’autres catégories de motorsport, car le rallye-raid est vraiment dur, c’est devenu un sport extrême, » explique-t-il. Une discipline dure en effet, où Carlos Sainz (4 fois vainqueur du rallye Dakar) et Nani Roma (vainqueur à moto et en auto) ont été empêchés cette année par des accidents bêtes. Shit happens – surtout au Dakar.
Au bivouac, dans l’immense barnum organisé par les Français de A.S.O., équipes pro et pilotes amateurs cohabitent sans forcément se rencontrer. Mais tous se doivent de trouver le bon équilibre entre fatigue, concentration et performance. « Ce que j’ai appris, c’est que le plus important ici, c’est la constance et la régularité, » explique le rookie de l’équipe, le jeune pilote US Mitch Guthrie Jr. Il aura su contenir sa fougue, atteignant une belle 5e place.

Se prendre un instant pour un pilote
En marge de la course, nous avons eu la chance de pouvoir prendre le volant des engins de la gamme Ford Raptor de série : les pick-ups Ranger et F-150 (V8 5.2 de 720 ch !), et le joli SUV rétro Bronco (V6 3.0 biturbo de 418 ch). Si la taille XXL du F-150 se dilue dans l’immensité du désert, sa conception rustique se sent vite dans son inertie et la sensation de poids qu’il distille, malgré son moteur surpuissant. On s’amuse plus au volant du Bronco à taille plus humaine et franchement joueur sur le terrain glissant propice à tous les dérapages (plus ou moins) contrôlés, surtout en utilisant les modes de conduite les plus funs proposés. Et dès qu’un morceau de montagne rocailleuse abrupte se présente, ce vrai baroudeur se joue de chaque obstacle : il est né pour cela.
Mais celui qui prend le plus son pied de nous tous est certainement Brad Lovell, pilote officiel Ford, qui nous a emmenés pour un tour de manège dans le Bronco DR, pour Desert Racer. Un vrai engin de course off-road prêt à être engagé dans la Baja 1000, ici aussi basé sur le même mythique V8 que les protos du Dakar pour de fortunés gentlemen drivers, OK pour dépenser 300 000 $ pour bondir de bosse en ornière sans broncher. Un confort inattendu alors que Brad se démène au volant pour nous démontrer les qualités de son jouet.
Qui a dit que les Américains étaient de grands enfants ?
