Culture
En 2017, trois nouveaux centres d’art nés d’initiatives privées ont ouvert leurs portes en Espagne, attestant de la frénésie d’art contemporain qui gagne le pays.
A Valence, le centre Bombas Gens est financé par la fondation Per Amor a l’Art des industriels et collectionneurs Susana Lloret et José Luis Soler. En moins de dix ans, le couple a acquis près de 1 800 œuvres, notamment une riche collection de photographies contemporaines qui prend place dans une ancienne usine de pompes hydrauliques rénovée à cet effet.
A Balaguer, c’est sur le complexe industriel du groupe Sorigué qu’est venu s’inscrire l’espace Planta, qui semble irréel au milieu des grues et des ouvriers casqués. Un premier bâtiment a été construit pour accueillir une oeuvre monumentale de Juan Muñoz. Une expansion de 7 500 m2 est prévue à l’horizon 2020 afin d’abriter la collection Sorigué, qui compte 450 pièces.
A Santander, le nouveau Centro Botín, designé par Renzo Piano, est sans doute le projet le plus ambitieux mené en Espagne en ce moment, à 100 km du musée Guggenheim Bilbao, qui a fêté ses 20 ans l’an passé.
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Toutes ces initiatives privées prennent le relais d’une politique publique déficiente, la crise ayant mis à mal le budget de la Culture. Elles viennent cependant compléter un réseau de centres d’art municipaux ou régionaux très développé, l’Espagne ayant, dans les années 1990‑2000, avant la crise, connu un essor sans précédent de structures culturelles qui ont essaimé aux quatre coins du pays.
Le centre Arts Santa Mònica a ouvert le bal à Barcelone en 1988, suivi de l’IVAM, à Valence, en 1989, du Centro galego de arte contemporánea (CGAC), à Saint‑Jacques‑de‑Compostelle, en 1993, du musée d’Art contemporain de Barcelone (MACBA), en 1995, du Centro cultural Montehermoso, à Vitoria‑Gasteiz, en 1997, du DA2 Domus Artium, à Salamanque, en 2002, du Centro de arte contemporáneo de Málaga et du Centre d’art la Panera, à Lleida en 2003, du LABoral Centro de arte y creación industrial, à Gijón, et du centre Tabakalera, à Saint‑Sébastien, en 2007.
Frappées de plein fouet par la réduction des subventions, un grand nombre de ces structures peinent aujourd’hui à survivre. Seule exception à la règle, le Centre Pompidou Málaga, inauguré en 2015, se porte au mieux et a étendu jusqu’en 2025 sa collaboration avec la ville de Málaga.
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