The Good Business
La manufacture Pyrenex a développé un savoir-faire plumassier qui lui permet d’être présente, et parfois leader, sur plusieurs secteurs clés de la décoration et de la mode. Un cas d’école.
C’est dans le troisième secteur d’activité, le prêt-à-porter, que réside sans doute le miracle Pyrenex. Cette marque très provinciale, au sens noble du terme, est entrée dans le vestiaire des dandys parisiens du Haut Marais et de leur progéniture, démontrant que l’on peut avoir le sens du trend même lorsqu’on vit et qu’on travaille dans une petite ville de 4 852 âmes. Ici, aucun directeur artistique ne veille sur les ateliers de confection. C’est une équipe de style au fonctionnement plutôt collégial, 100 % interne, qui veille sur l’esprit des quatre collections, aidée par les conseils en stratégie et en positionnement de l’agence Five O Five Communication. « Notre contenu de marque est suffisamment fort pour que nous n’ayons pas besoin d’un styliste. Une pièce Pyrenex est dans l’air du temps, s’appuie sur un design simple et essentiel, et véhicule notre qualité haut de gamme. C’est en phase avec nos consommateurs qui ont entre 30 et 40 ans, qui recherchent des produits bien faits, incarnant un savoir-faire et empreints de valeurs », souligne Eric Bacheré.
La ligne Heritage capitalise habilement sur la tendance vintage et s’inspire des premiers modèles lancés dans les années 70. La ligne Lifestyle, plus contemporaine et plus urbaine, se positionne, elle, à plein régime dans la mode par le biais de collections capsules et de collaborations. Après la marque Sœur, l’an passé, c’est avec Swildens que Pyrenex collabore cet hiver. Pour l’occasion, cette collection capsule féminine reprend un marquage feutrine historique qui date de 1968. La ligne Saint-Sever décline un vestiaire de ski aussi technique que chic.
Pyrenex : numéro un au Japon
Reste la dernière, la collection Japon. Sans conteste le petit phénomène de la famille. Développée à l’origine pour le marché nippon, où Pyrenex est devenue numéro un sur ce segment de marché, elle mixe deux savoir-faire technologique et traditionnel qui n’étaient, a priori, pas faits pour se rencontrer, mais qui se sont parfaitement trouvés, malgré les obstacles culturels. Pyrenex prouvant ainsi qu’il peut y avoir un pendant à Moncler, même depuis le fin fond des Landes !
Et demain ? « C’est dans nos valeurs que nous puisons pour construire la marque, imaginer d’autres produits, notamment pour l’été, avec des pièces de prêt-à-porter dont les Anglais sont très friands. Et nous allons explorer de nouveaux territoires, entretenir notre différence, car nous sommes encore petits. Commercialement parlant, nous allons renforcer notre distribution en France. Si nous sommes forts en France, nous le serons à l’export, avec un développement de boutiques dans les grandes capitales. » Le génie du rugby sévit toujours… Oh ! punaise !