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En supprimant la mention « Economy », Air France cherche-t-il à faire monter en gamme sa classe Premium ?
Embarquer (presque) aussi vite que la classe affaires, s’asseoir sans être à l’étroit, recevoir une petite trousse de voyage… Si ces petits plus adoucissaient déjà un vol en « Premium Eco », Air France inaugurait cette année ses vols longs courrier sur A350 et Boeing-777 équipés de la nouvelle mouture de sa cabine hybride, au nom tronqué. A mi-chemin entre Business et Economy, de quel côté penche la balance ?
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Qu’est-ce qui change (vraiment) ?
Pour deux ou trois centaines d’euros de plus qu’un vol en classe Economy, les sièges de cette nouvelle classe Premium Air France n’offrent pas la possibilité de s’allonger complètement ni de s’isoler des voisins mais est idéale pour des vols qui ne nécessiteraient pas une nuit complète de sommeil. On y est confortablement installé, les sièges ayant été changé au profit du tout dernier modèle de type « recliner » élargit, offrant désormais une inclinaison allant jusqu’à 124 degrés et un espace de 94 à 97 cm (selon l’avion) pour étendre ses jambes. Les mousses d’assise ont aussi été retravaillées et le tissu à chevrons apporte davantage de moelleux.
Les accoudoirs intègrent toutes les technologies nécessaires au confort en vol : bouton d’inclinaison, télécommande pour l’écran, tablette pour les repas avec un mécanisme amélioré et un même nouvel espace conçu pour accueillir la mini bouteille d’Evian offerte de la montée à bord. Résultat : impossible de les relever si l’envie nous prend de nous étendre sur un siège voisin vacant. Mal du siècle oblige, une nouvelle petite pochette s’ajoute sous l’écran, à priori conçue pour ranger un téléphone (trop petite pour un iPad), évitant qu’il ne se perde dans le fouillis de la (plus grande) pochette inférieure.
Suivant logiquement les avancées technologiques, la connectivité est au cœur de cette nouvelle classe Premium. On peut jumeler son smartphone avec l’écran (celui-ci est d’ailleurs de taille similaire à celui des nouvelles classes Economy) afin de l’utiliser comme souris et diffuser ses contenus. Et lorsque la batterie faiblit, les passagers équipés d’Android ou d’iPhone de dernière génération pourront les recharger via une prise USB-C, évitant de s’embêter avec un adaptateur.
Les petits plus premium signés Air France
Côté gastronomie, le menu en classe Premium est élaboré, au départ de France, par le chef étoilé et Meilleur Ouvrier de France Frédéric Simonin. Si le repas bénéficie de couverts en métal, pour le reste, la similarité avec l’Economy se fait sentir : il est servi en une seule fois, sur un plateau, avec un plat chaud (deux choix : viande ou végétarien) dans une barquette réchauffée. Sur notre vol, le gratin de pâtes aux cèpes et noisettes était bien pauvre en champignons et la patte pas vraiment al dente… En revanche, l’entrée (une déclinaison d’artichauts) et le dessert (un Paris-Brest) relevaient le niveau avec une présentation soignée et un goût précis. La collation en fin de vol, servie dans une boîte en carton, déçoit elle aussi : un lait à boire, un gâteau sous plastique et un sandwich quelque peu… original (crème de poivron et concombre dans un pain au lait).
Pour le reste, rien de nouveau sous le soleil mais des constantes qui font de cette compagnie l’une des meilleures du marché : Air France propose le même catalogue de divertissements à toutes ses classes, une impressionnante sélection de films récents ou de grands classiques, de musiques et de séries télé. Deux mois après sa sortie, « Le Comte de Monte Cristo » était déjà disponible sur notre vol d’octobre.
L’élégance et à la gentillesse du personnel navigant sont également immuables, à l’image du parcours privilégié dédié aux clients de la cabine Premium. SkyPriority leur permet d’enregistrer et de déposer leurs bagages dans des zones réservées, de disposer d’un circuit prioritaire pour les formalités de sûreté et d’immigration et de files réservées aux comptoirs de vente et de correspondances. Ils disposent également d’un embarquement prioritaire ou à leur convenance et de la livraison des bagages plus rapide.
Verdict !
Utile pour les vols de jour où sommeil et repas ne sont pas des priorités absolues, idéale pour travailler ou rattraper son retour sur la rentrée littéraire, elle ne remplacera pas la classe affaires, ses sièges-lits et son menu semi-gastronomique pour les longs courriers exigeants (et ce n’est pas son intention !). Elle améliore toutefois sensiblement l’expérience Economy, offrant un aperçu de l’espace et du calme : sur cet A350-900, la Premium ne comptait que cinq rangées de sept sièges…
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