Culture
Alec Soth à Anvers, Helmut Newton à Nice, Walker Evans à Paris, et... De rétrospective en docu‑reportage, en noir et blanc ou en couleur, la photographie s’expose en art majeur.
Anvers – Le paysage selon Alec Soth
Membre de l’agence Magnum depuis 2004, Alec Soth (@littlebrownmushroom) s’est fait connaître avec ses reportages sur les territoires nord-américains. L’immensité des paysages, la nature inviolée et sauvage, tels sont ses thèmes de prédilection. Loin des paillettes hollywoodiennes et des violences urbaines, il explore inlassablement son pays natal à travers plusieurs séries marquées par une forme de lyrisme : Sleeping by the Mississippi (2004), Niagara (2006), Broken Manual (2010), Songbook (2014). A l’instar des pionniers, ces premiers aventuriers partis à la conquête de territoires hostiles, ou d’un Jack Kerouac, explorateur de l’Amérique profonde, il s’inscrit dans une longue tradition tout en en renouvelant les codes.
Alec Soth – Gathered Leaves
Foto Museum (FoMu)
Jusqu’au 4 juin.
www.fotomuseum.be
Nice – Les icônes voluptueuses de Newton
Le musée de la Photographie de Nice rouvre ses portes avec une exposition consacrée à l’une des plus grandes stars de la photographie : Helmut Newton. Tout – ou presque – a été dit, et tout a – sans doute – été montré de l’artiste, né à Berlin en 1920, de ses exils en Australie, en France et aux États‑Unis, de son style sensuel, érotique voire sulfureux, de son noir et blanc sophistiqué, de ses modèles sublimés et de l’ambiguïté qu’ils recèlent. Car sous les vêtements chic et les éclairages soignés, dans les recoins de ses subtils cadrages, pointe souvent une violence à peine dissimulée. Le photographe, sollicité par les plus grands magazines du monde, savait distiller une certaine noirceur dans ses clichés, qui a profondément marqué les regards.
Helmut Newton – Icônes
Musée de la Photographie Charles Nègre
Jusqu’au 28 mai.
museephotographie.nice.fr
Paris – Une histoire de l’Amérique
De la grande dépression à la guerre du Viêtnam, Walker Evans (1903‑1975) a traversé presque tout le XXe siècle en photographiant le quotidien et le banal, dans un style proche du documentaire qui aura marqué des générations entières de photographes. Ouvriers agricoles, devantures de boutiques, portraits de rue : c’est toute l’Amérique, authentique et multiple, qui apparaît à travers son objectif. Avec plus de 300 tirages, depuis les noir et blanc de la fin des années 20 jusqu’aux Polaroid des années 70, cette première rétrospective française rend enfin hommage à celui qui, étudiant à la Sorbonne en 1926, voulait d’abord devenir écrivain. C’est finalement par son écriture photographique originale qu’il a retracé l’histoire de l’Amérique.
Walker Evans – Un style vernaculaire
Centre Georges Pompidou
Jusqu’au 14 août.