Culture
De Paris à Indianapolis, les photographes nous offrent de magnifiques balades animées ou contemplatives.
• Dans les pas de Sabine Weiss, Paris. Le Centre Pompidou a récemment acquis des œuvres de Sabine Weiss, laquelle a fait de son côté un don de ses fameuses images humanistes. Quatre-vingts épreuves vintage, couvrant les années 1945 à 1960, sont exposées pour l’occasion. On redécouvre avec joie les clichés des Gavroche de Saint-Cloud, de jeunes pousses sur des terrains infertiles, on replonge à corps perdu dans les brumes et les luminescences du Paris des lampadaires et des impasses obscures, et on pousse la balade vers des chemins moins balisés, à Moscou ou à New York, grâce à de nombreuses images inédites. Sabine Weiss. Les Villes, la rue, l’autre, Centre Pompidou, galerie de photographies, jusqu’au 15 octobre. www.centrepompidou.fr
• Combat de titans, Winterthur. C’est l’histoire de deux stars du photojournalisme qui s’affrontent sur les mêmes terrains de jeux. Robert Capa est américain, Walter Bosshard est suisse. Dans les années 30, tous deux signent des reportages dans les plus grands magazines. Ils font de la Chine leur territoire de chasse aux scoops, produisent des images de la vie quotidienne sous Mao, traquent les utopies et les dérives d’une révolution en marche et couvrent aussi la guerre entre la Chine et le Japon. Amis et rivaux, ils le sont dans la vie comme dans l’exposition en miroir, passionnante, que leur consacre le Fotomuseum de Winterthur, en Suisse. Walter Bosshard/Robert Capa. Race for China, Fotomuseum Winterthur, du 22 septembre au 10 février. www.fotomuseum.ch
• Voyages immobiles, Madrid. Quand tous les voyages semblent accomplis, mais que le désir de représenter le monde perdure, il ne reste plus qu’à se pencher sur les atlas et les mappemondes. C’est ce qu’a fait Luigi Ghirri, dans les années 70, nous signifiant que les voyages immobiles sont les plus beaux. Cet illusionniste de la photographie s’est abîmé dans les trames des cartes géographiques tout en épousant du regard la géométrie des espaces réels. Il a transformé les plages, les ciels et les villes d’Italie en jeux de pistes graphiques, en perspectives tronquées, en tableaux abstraits, et, ce faisant, il a coalisé, avec génie, le conceptuel et le sensuel. Luigi Ghirri. La Carte et le territoire, musée Reina Sofía, du 26 septembre au 7 janvier. www.museoreinasofia.es
• Plongée dans la couleur, Tours. A propos des images de Daniel Boudinet, le critique d’art Christian Caujolle parle de « photographies produites lentement dans l’espoir qu’elles seront regardées longuement ». On ne peut mieux résumer la forte prégnance des œuvres qu’a produit l’un des pionniers de la couleur en France. La beauté marmoréenne de ses photos de villes et d’architecture a séduit Roland Barthes, qui lui a livré en retour son meilleur profil dans un portrait de légende. Éclairées comme des décors de cinéma, tirées en petit format, les compositions citadines et nocturnes de ce marcheur enluminent le château de Tours. Daniel Boudinet. Le Temps de la couleur, Jeu de Paume, château de Tours, jusqu’au 28 octobre. www.jeudepaume.org
• Un oeil graphique, Indianapolis. Pas facile d’être l’un des quatre fils d’Edward Weston, le maître incontesté de la photo américaine moderne. Brett Weston n’a pas connu la même gloire, mais il a développé son propre vocabulaire. Ses clichés très graphiques d’arbres, de paysages et de plantes, qui transforment la planète en un élégant jeu de lignes, en un savant échiquier de signes, retrouvent grâce, à l’heure où l’on redécouvre que la photo peut être un art abstrait. Ses œuvres sont complétées par celles de son père, d’Aaron Siskind et d’Ansel Adams. Natural Abstraction. Brett Weston and his Contemporaries, Indianapolis Museum of Art, Newfi elds, jusqu’au 17 mars. www.discovernewfields.org
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