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Perchés sur leurs petites roues, les utilisateurs de Brompton vivent leur meilleure vie : leur destrier les accompagne dans tous leurs mouvements, il est complice de leur liberté et contribue à leur santé. Nous avons fêté les 50 ans de ce vélo pas comme les autres avec sa communauté au cœur de Londres, sa ville de naissance.
Parfois, dans la conception d’un objet où la forme suit simplement la fonction, se profile un design iconique. Le Brompton en est l’exemple parfait, avec ses petites roues, son solide cadre courbé, son guidon et sa selle perchés au bout de longues tiges. Une allure un peu étrange mais d’une élégance originale, complétée d’un grand sens du détail.
Le petit vélo pliant anglais est reconnaissable au premier coup d’œil et ses utilisateurs cultivent la fierté de ceux qui savent qu’ils ont fait un choix à part, mais ô combien judicieux. Car rouler en Brompton, ce n’est pas simplement rouler à vélo. C’est un style de vie, une approche de la ville au rythme de ce moyen de transport magique, facilement multimodal, qui vous suit partout, évinçant les risques de vol. Mieux, c’est aussi un vrai vélo étonnamment rapide, respecté des cyclistes sportifs, loin d’un gadget.
« C’est un vrai bijou d’ingénierie », explique le très dynamique patron de la marque, Will Butler-Adams, en bermuda et veste aux couleurs de l’Union Jack pour participer aux Brompton World Championships. Ils se déroulent dans le nouveau quartier londonien de Coal Drops Yard, derrière la gare de Saint-Pancras, où nous sommes arrivés avec notre petit vélo plié dans les racks à bagages. Une démonstration de la flexibilité permise par l’engin, après un petit apprentissage pour comprendre l’ordre dans lequel le plier : agir sur la gâchette qui libère la roue arrière, le soulever pour la faire basculer sous le vélo, dévisser le blocage de la charnière du cadre, faire faire un demi-tour à la roue avant et la caler sur le côté, abaisser le tube de selle pour verrouiller le tout, puis finir par replier le guidon. Une opération plus longue à écrire qu’à faire quand on a pris le coup de main !
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L’essentiel, c’est de participer
Des fans aguerris se prêtent au jeu du concours de pliage/dépliage sur scène, ou s’affrontent en portant à bout de bras le plus longtemps possible les quelque 12 kg du vélo (7,4 kg dans sa version T Line en titane, c’est mieux). Mais surtout, ils sont pas moins de 500 – dont votre serviteur – à prendre le départ des courses organisées en cette chaude journée d’été. Une vraie compétition pour les premiers, qui se battent roue dans roue, après un départ de type Le Mans où il faut courir, aller trouver son vélo et le déplier en vitesse.
Mais c’est surtout un moment de plaisir plein de convivialité et d’humour british pour la majorité, la plupart déguisés (les Lycra sont interdits). Le village avec le podium et ses animations est toujours rempli de fans qui ne manquent pas de repartir avec le T-shirt de l’événement ou se laissent séduire par le casque pliant lui aussi, imaginé par un ancien journaliste de la BBC, le Newlane.

500 000 fans dans la communauté
Jo aka Pr Strange est un de ces fans, musicien français et heureux possesseur de 6 Brompton, tous retravaillés à son idée. C’est la 24e fois qu’il participe à ces courses, séduit depuis le premier jour par l’esprit convivial qui règne ici. Citons aussi Chi Ling Tong, venue de Hong Kong, en costume traditionnel, qui part au Japon ou en Corée explorer les villes avec son vélo tout rose, ou encore Michael, gentleman de Birmingham, qui s’est fait un costume pour le moins fantaisiste en forme de bateau HMS Brompton. Une vraie communauté qui s’est faite toute seule au fil des ans et compterait pas moins de 500 000 membres, qui auraient consacré 27 500 heures en 2024 à des activités en groupe, soit précisément 8,2 millions de calories dépensées.
Cela tombe bien, ces sorties sont souvent liées à la bonne chère ! La marque a pris la main sur une partie des activités, comme ce week-end de fête officielle, organisant l’an passé 1 200 sorties ayant rassemblé 17 000 personnes dans 98 villes du monde, dont Londres où roulent 80 000 de ces cycles très souvent personnalisés. Un dernier chiffre pour la route : 1,2 million de Brompton ont séduit des acheteurs en 50 années, depuis la création du premier modèle par Andrew Ritchie en 1975 dans son appartement de Kennington.

Fait à la main à Londres
Les Brompton sont tous made in England, et nous avons pu voir l’usine londonienne où les maîtres du soudo-brasage apposent leurs initiales sur chacun des cadres qu’ils peaufinent. 2 000 vélos sortent d’ici chaque semaine, fabriqués sur commande selon une des quelque 20 millions de combinaisons possibles pour le client, entre les couleurs, les équipements et les différents modèles, classiques ou électriques.
Un soin dans la construction qui garantit la qualité et explique des tarifs coquets de 1 199 à plus de 5 000 €, justifiés aussi par leur durabilité : nombre de clients utilisent leur complice de déplacements une vingtaine d’années, sans le ménager. Et sans envie de s’en séparer.
Site internet de Brompton
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