The Good Guide
Entre la Seine et le Café de Flore, le nouvel hôtel & spa Pavillon Faubourg Saint-Germain offre le meilleur de la Rive gauche. Tour du propriétaire.
Dans un quartier qui fleure bon les légendes littéraires parisiennes, l’hôtel & spa Pavillon Faubourg Saint-Germain ne déroge pas à la règle. Lui aussi est « hanté » par de célèbres fantômes, auxquels il rend d’ailleurs hommage.
Il est remarquable à plusieurs titres. Fait rare de ce côté de la Seine, plutôt laissé dans ses souvenirs que poussé vers l’avenir, le tout nouvel hôtel du groupe Chevalier Paris conjugue une table de haut vol, un bar où il fait bon se planquer et un hôtel ambiance « comme à la maison… mais en mieux ». Parce qu’il jouit de volumes forts spacieux, résultant de l’annexion de trois bâtiments, chaque usage a sa personnalité.
Les Parisiens, la table du Pavillon Faubourg Saint-Germain
Pourquoi choisir d’introduire ce nouvel hôtel par sa table ? La réponse est simple : elle fait un sans faute. En invitant le chef cathodique Thibault Sombardier, le groupe s’assurait un beau niveau de gastronomie. Force est de constater que, riche de ses expériences au Antoine (une étoile) et chez les pointus Mensae et Sellae, le garçon a bien affûté ses couteaux.
Afin de rester cohérent avec l’esprit d’héritage qui plane sur l’hôtel, Les Parisiens réinterprète le bistrot. C’est donc dans un cadre remettant en scène les codes du genre revus au goût du jour qu’une carte déroulant les classiques de la cuisine française émoustille les yeux. Celle-ci met également son grain de sel dans la tradition, proposant un Vol-au-Vent de la mer, des escargots en ravioles ou encore un suprême de volaille coiffé d’une émulsion au champagne.
James Joyce célébré
Puisqu’il y aura de forte chance que l’aventure à l’hôtel Pavillon Faubourg Saint-Germain s’ouvre par sa salle de restaurant, celui-ci occupant l’angle le plus visible de l’adresse, entièrement vitré, continuons notre parcours par le bar.
Dans la continuité des Parisiens, le bar se calfeutre dans un décor chaleureux, contemporain et teinté de nostalgie. Façon club anglais, cette parenthèse intimiste fait la révérence à l’un des anciens locataires de l’adresse, James Joyce. On y dégustera des cocktails signature, des petites bouchées pour calmer les faims mais aussi de la bière, un incompressible pour un lieu qui se réclame d’outre-Manche.
L’héritage du romancier irlandais se poursuit d’ailleurs dans la salle annexe : la bibliothèque. Largement fournie de la collection blanche NRF de Gallimard — plus de 1500 références tapissent les murs de ce sas —, elle invite les clients de l’hôtel autant que les hôtes du bar ou du restaurant à un moment de lecture dans la plus pure tradition des salons littéraires.
Et puis… l’hôtel !
Comme une mise en bouche, le chemin parcouru depuis Les Parisiens conduit jusqu’à l’hôtel. Les clients du Pavillon Faubourg Saint-Germain auront aussi le choix d’emprunter une autre entrée — la première dessert le restaurant, la seconde le James Joyce —, située au numéro 5 de la rue du Pré aux Clercs.
Ce lieu, qui fut aussi la résidence de T.S. Elliot et Léo Ferré, se devait de respecter un certain esprit germano-pratin tout en l’ancrant dans son temps. Ainsi, si Vincent Bastie a conduit les travaux d’architecture, notamment la réunion des trois bâtiments originels, l’architecte d’intérieur Didier Benderli a eu pour mission de traduire la légende en concept de décoration.
47 chambres et suites composent cet hôtel couture. Répondant au standard des cinq étoiles, le Pavillon Saint-Germain offre des cocons spacieux dont certains jouissent du charme des poutres parisiennes. Parquet point de Hongrie en chêne massif, moulures et panneaux de tissu tendu pour revisiter des boiseries traditionnelles soulignent le caractère parisien des lieux, quand les salles de bains poussent le curseur de la modernité grâce à un terrazzo anachronique et des lignes franches noires auxquelles répond une robinetterie Stella sombre.
Le Pavillon Faubourg Saint-Germain en profondeur
Si le chantier pharaonique conduit par Vincent Bastie a notamment révélé une verrière qui coiffe et illumine désormais un second salon, il a aussi permis de créer un espace spa et un bassin aux allures de bain turc.
Au mitan du XXe siècle, les caves voûtées du Pavillon Faubourg Saint-Germain abritaient le Quod Libet, un cabaret mythique où Léo Ferré, entre autres, débuta sa carrière. Les marches qui mènent à l’actuel spa sont aujourd’hui classées Monument Historique, alors que ses vieilles pierres cernent désormais une bulle de sérénité opérée par Codage.
Une salle de fitness et de yoga complètent cet espace bien-être, faisant de l’hôtel Pavillon Faubourg Saint-Germain une résidence plurielle qui manquait au quartier.