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Passionnés par le mobilier brésilien moderniste, Paul Viguier et Candice Fauchon en ont fait leur métier en fondant la galerie James, dans laquelle ils présentent les merveilles qu’ils ont révélées au marché européen. Aujourd’hui, ils élargissent leur sélection aux jeunes designers et aux artistes dans leur espace du Marais, à Paris. Ils nous racontent leur Brésil… où ils ouvriront une nouvelle galerie, en décembre.
Où vous réfugiez-vous, au Brésil, pour tout oublier ?
A Trancoso, dans l’État de Bahia, où nous nous faisons construire une maison, dans la forêt tropicale. Trancoso est notre paradis, un endroit unique, hors du temps, où cohabitent Bahianais et rich and famous du monde entier, dans un cadre à la beauté surréaliste.
Quelle est votre ville fétiche au Brésil ?
Salvador de Bahia, qui nous a beaucoup marqués lors de notre tout premier voyage, en 2011. C’est un peu là que nous avons décidé, en sortant de l’échoppe d’un petit antiquaire du Pelourinho, de devenir marchands. C’est là aussi que nous sommes définitivement tombés amoureux du Brésil, de sa culture, de ses couleurs et de ses habitants.
La plus intéressante ?
São Paulo est le centre économique et culturel du pays, et c’est là que tout se passe. C’est une ville en perpétuelle ébullition, où les tendances se créent et les réputations se font, que ce soit dans l’art, l’architecture ou la gastronomie. Le potentiel de cette ville est infini.
Celle que vous aimeriez découvrir ?
Nous n’avons jamais eu le temps d’aller à Brasília. Même si, de l’avis général, la ville a mal vieilli et a quelque chose de sinistre, Brasília reste l’un des plus grands projets architecturaux du XXe siècle, construit en 1 000 jours en plein désert. Elle est le symbole de la mutation économique et sociale du pays au milieu du siècle dernier.
Le plus beau bâtiment brésilien ?
Ce n’est peut-être pas le plus beau, mais, en tout cas, il est très important dans l’histoire de l’architecture au Brésil. Il s’agit de la Casa Modernista, rua Santa Cruz, à São Paulo, œuvre de l’architecte d’origine russe Gregori Warchavchik. Construite en 1927, elle est le premier édifice privé moderniste au Brésil, qui fit grand bruit et initia le bouleversement architectural du pays.
Votre artiste brésilien préféré ?
Nous aimons beaucoup l’œuvre du plasticien Henrique Oliveira, qui réalise, in situ, des sculptures monumentales en bois de récupération. Ses installations gigantesques, parfois immersives, parlent d’un monde dans lequel la nature reprend ses droits sur les constructions de l’homme.
Votre designer brésilien historique fétiche ?
Joaquim Tenreiro, le père du mobilier moderne au Brésil et le plus grand décorateur, ensemblier et ébéniste des années 50 et 60. Nous sommes heureux de constater que Tenreiro s’insère progressivement dans l’imaginaire collectif comme l’un des designers majeurs du XXe siècle, avec une importance comparable à celle des grands créateurs européens et américains.
Le contemporain ?
Domingos Tótora, un designer installé dans les montagnes du Minas Gerais, qui travaille uniquement le carton recyclé à travers un processus de transformation complexe. Il en résulte une variété d’objets décoratifs et de pièces de mobilier aux lignes pures et aux textures surprenantes, qui trompent souvent sur leur matériau constitutif.
Le musée le plus intéressant au Brésil ?
Le Musée historique national, à Rio de Janeiro, installé dans un fort du XVIIe siècle, qui raconte, au long d’un parcours chronologique, 500 ans d’histoire du Brésil, depuis sa découverte par les Portugais jusqu’à la proclamation de la République, en 1889.
La plus belle plage ?
Praia dos Carneiros, à Tamandaré, dans le Pernambuco. Une longue bande de sable blanc avec, par endroits, des piscines naturelles dans la roche. Il faut également découvrir les plages de l’île Fernando de Noronha, un parc naturel à 545 km au large de Recife.
Une adresse secrète ?
Autant briser le secret : notre future galerie James on the Quadrado, à Trancoso. L’ouverture est prévue en décembre.
Quelles sont vos habitudes de voyage au Brésil ?
Une valise légère avec le strict nécessaire, et toujours un vol de nuit, pour atterrir frais au petit matin et commencer la journée de chasse aux trésors immédiatement.
Quelle habitude brésilienne rêvez‑vous d’importer en France ?
Définitivement, la bonne humeur ! Et une incroyable volonté d’aller de l’avant. Il est frappant de voir que, cette année encore, malgré les problèmes politiques, le ralentissement économique et la terreur Zika, des millions de personnes ont participé au carnaval de Rio, mettant de côté, pendant quelques jours, les soucis du quotidien pour célébrer la vie.
La plus belle vue du Brésil ?
Cliché, mais incontournable, le panorama depuis le haut du Pain-de-Sucre, à Rio. Peu d’endroits au monde rivalisent avec ce point de vue, depuis lequel on comprend pourquoi la ville, construite au milieu des montagnes et bordée par l’océan, est surnommée la Cité merveilleuse.
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