Horlogerie
En explorant les terrains de l’érotisme, le photographe belge démontre que le genre n’a toujours pas fini d’inspirer. Son dernier ouvrage, Heaven, est un concentré de tous les codes en la matière.
« Ce que j’aime dans la photo, c’est le fait de pouvoir créer un monde imaginaire », explique Frank De Mulder. Une fantasmagorie emplie de femmes toutes déclinées sur le même modèle. Elles sont avant tout des corps aux mensurations surréalistes. Les positions sont lascives, se veulent sensuelles, et on retrouve tous les clichés du genre. Pour son dernier ouvrage, Heaven, sorti en 2015, le photographe recrée les conditions d’un paradis tout personnel. « Heaven m’a pris deux ans. Nous sommes allés plusieurs fois à Ibiza avec quelques mannequins, et tout est allé très vite. Nous avons testé un nouveau format de shooting. L’idée était d’aller aux Baléares entre amis et de faire les photos comme si on était en vacances. Sans règles, sans planning. Chacun faisait les choses à son rythme. Ce fut merveilleux. »
Au fil de sa carrière, Frank De Mulder a fini par se faire une place de choix sur la scène de la photographie érotique internationale. Grâce à une esthétique consensuelle, son style a l’avantage de se prêter aussi bien à des campagnes publicitaires qu’à des séries de presse, toutes friandes de chairs dénudées et de plastiques parfaites. Il aurait pu photographier des hommes, mais il ressent « plus de tension avec les femmes ». Et de rappeler le message humaniste qui se trouve derrière ses photos. « Je veux dire aux femmes d’être plus libres et d’être fières de leur corps. Je sais que les femmes de mes livres sont parfaites, mais je rappelle aux gens que je crée des contes de fées. D’ailleurs, pour mes futurs projets, j’ai décidé de photographier des femmes plus mûres. » Grand bien lui fasse.
