The Good Business
La jeune filiale de British Airways investit dans la relation client pour développer des offres et des services innovants sur un Paris – New York de plus en plus concurrentiel.
Depuis qu’elle a jeté l’éponge d’une stratégie full business, l’héritière de ce concept audacieux a su trouver un positionnement spécifique sur une destination de plus en plus disputée par de nouveaux challengers, comme la compagnie franchise XL Airways ou la low-cost Norwegian. Openskies a choisi de valoriser la dimension premium de ses origines tout en tirant parti du solide modèle économique de sa maison mère, British Airways, ainsi que de la puissante alliance transatlantique nouée avec American Airlines et Iberia. La toute jeune compagnie bénéficie ainsi de l’effet d’échelle, d’une mutualisation des coûts et d’un partage de savoir-faire. Autant d’éléments décisifs pour prétendre à un développement rentable.
Vueling, la filiale low-cost du groupe, peut ainsi alimenter ses vols long-courriers à partir d’aéroports régionaux européens. En outre, l’alliance transatlantique permet à Openskies de proposer une vingtaine de vols quotidiens pour New York. En 2016, elle a transporté 140 000 passagers et affiche un taux de remplissage moyen de 80 %. Issu du groupe British Airways, Patrick Malval, son directeur général, a piloté le changement du modèle économique de la jeune compagnie aérienne et dévoile sa stratégie pour conforter ses positions sur la ligne très concurrentielle de Paris – New York.
2 questions à Patrick Malval
Directeur général d’Openskies.
The Good Life : Quel bilan dressez-vous de l’activité d’Openskies ?
Patrick Malval : Le full business ne fonctionne pas dans l’aérien. Nous avons eu raison de changer de modèle économique tout en gardant notre positionnement premium, qui avait séduit la clientèle d’affaires. En réintroduisant une classe économique, en s’appuyant sur nos compagnies partenaires au sein de l’alliance transatlantique et en optimisant nos coûts opérationnels, nous sommes désormais très proches de l’équilibre. Notre classe économique, qui représente aujourd’hui 55 % de notre activité, a enregistré un taux de remplissage de 93 % en 2016. Nous avons développé notre offre haut de gamme pour créer un véritable avantage concurrentiel. La configuration de nos avions, y compris celle de notre nouveau gros-porteur, est unique. Nous proposons la densité de sièges la plus faible du marché et chaque passager de la classe premium éco dispose d’un hublot ou bien d’un accès couloir
TGL : Comment réagissez-vous à la concurrence sur la destination Paris – New York ?
P. M. : Cette forte concurrence nous stimule pour améliorer nos résultats et nous oblige à innover. Le low-cost long-courrier développé par Norwegian est un véritable phénomène. Nous investissons pour renforcer notre positionnement premium. En 2015, nous avons ouvert notre propre salon à Orly dans un esprit loft new-yorkais. Aujourd’hui, il est essentiel de connaître les besoins des passagers et de répondre à leurs attentes, notamment en matière de flexibilité ou de maîtrise du voyage. Nous avons travaillé sur nos outils numériques, sur notre site Internet et sur nos applications pour apporter de nouveaux services. Notre assistance premium est accessible 24 h/24. Depuis quelques mois, nos billets en classe affaires incluent le transfert avec Uber, aussi bien à Paris qu’à New York. Tout en bénéficiant des avantages d’un grand groupe comme British Airways, nous restons une petite compagnie de moins de 200 personnes. Cette agilité et notre proximité avec les clients joueront un rôle clé dans notre croissance. Mais nous avons décidé de nous concentrer sur notre ligne Paris – New York pour le moment.
Openskies en chiffres :
• 2008 : British Airways rachète
la compagnie L’Avion, spécialiste
du full business sur la ligne Paris – New
York, pour la fusionner avec sa filiale
Openskies, basée à Orly.
• 2012 : British Airways décide d’abandonner
la stratégie full business.
• Flotte : 4 appareils, dont 3 Boeing 757
et 1 Boeing 767.
• Fréquence : 3 vols quotidiens d’Orly
pour New York (JFK et Newark).
• Trafic : 140 000 passagers en 2016.
• Taux de remplissage moyen : 80 %.