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À moins d’une heure de bateau d’Athènes se trouve un lieu des dieux béni. Imaginé comme un village grec perché au-dessus de la mer Égée, le One&Only de Kéa – sorti de terre l’an dernier – est peut-être le plus bel hôtel du monde. On vous dit pourquoi.
Il y a fort longtemps, entre le VIIe et le VIe siècle avant Jésus-Christ, l’île de Kéa comptait quatre cités-États : Ioulída, Korissía, Karthaia et Písses. Totalement autonomes, trois d’entre elles frappaient monnaie. Kéa ? Qui connaît cette île, paradis des Athéniens fortunés que l’on appelait le « petit Paris » quand le peintre Alekos Fassianos, dit le Picasso grec, s’y était installé dans les années 1960 ? Sans doute les hôtes du One&Only Kéa…
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One & Only Kéa : pas si loin du paradis
Les Grecs, d’ailleurs, ne l’appellent pas Kéa, mais Tziá (Τζιά). Ici, à une heure de ferry du port de Lavrio, se dresse l’une des îles les plus belles et les plus méconnues des Cyclades. Des toits rouges, environ 2 500 habitants à l’année, une cinquantaine de plages magnifiques, dont la majorité accessible uniquement en bateau, une végétation endémique exceptionnelle, avec notamment des chênes verts à foison, et une silhouette discrète en forme de goutte d’eau.

Sa proximité avec Athènes la rend accessible. Les voiliers y accostent avant de tirer plus au sud. Les plongeurs aiment y découvrir les nombreuses épaves qui dorment dans ses profondeurs, dont celle du HMHS Britannic, le sister-ship du Titanic, qui gît par 120 mètres depuis 1916, redécouvert par le commandant Cousteau en 1975. Et les amateurs de vieilles pierres ne rateraient pour rien au monde l’heure de marche nécessaire pour découvrir les vestiges archéologiques de Carthaea, dans le sud-est de l’île, et son émouvant théâtre antique, perdu dans un vallon millénaire.
Peu d’hôtels, seulement quelques bourgs et des maisons traditionnelles – les « katikies » éparpillées ici et là dans les collines. Il y a le port de Korissia que les locaux appellent Livadi. Un chapelet de villages sur la côte nord-est : Gialiskari, Vourkari et Otzias. Et Ioulída, la « capitale », perchée sur un piton rocheux, non loin du vallon de Fléa et de la célèbre statue du lion de Kéa, datant du VIe siècle avant Jésus-Christ, dont l’origine demeure mystérieuse.
Et partout, la lumière
Depuis l’an dernier, Kéa s’est découvert un nouveau village, et non des moindres : le One&Only, propriété du groupe Kerzner International. On y arrive par ferry, puis en Defender via un sentier caillouteux. Ou en speedboat (30 minutes de Lavrio), directement au pied du resort. Voire en hélicoptère (15 minutes de Lavrio), pour les plus impatients. Et dès qu’on débarque, le temps s’arrête, comme figé par la beauté immémoriale des lieux.

Sur 65 hectares, le site a été conçu comme un authentique village grec par l’architecte John Heah, connu pour avoir imaginé le Four Seasons Sayan à Bali ou la Clinique La Prairie en Arabie Saoudite. Les 63 villas individuelles de 1 chambre, avec 75 m² d’intérieurs et autant en extérieur – sans compter celles de 2 chambres et quelques autres plus grandes –, sont toutes équipées d’une piscine à débordement et d’une terrasse avec vue panoramique sur la mer. Elles sont blotties les unes contre les autres tout en conservant leur intimité.
Au sommet ? La chora : la réception et le restaurant principal. On se déplace en buggy électrique, sur des petites routes sinueuses. Au pied du « village », une adorable plage et un restaurant les pieds dans l’eau, non loin du spa maison. Et toujours, toujours, partout : la lumière, la mer et l’horizon. À perte de vue.

John Heah s’est inspiré de James Turrell pour concevoir les lieux : lignes épurées, marbre grec et pierre de schiste de Kéa. Motifs typiques des Cyclades, murs immaculés, textiles aux tons neutres, perle et bleus. Il y a quelque chose de très cinématographique ici, comme si l’extérieur et l’intérieur ne faisaient qu’un ; les grands espaces ouverts rappelant les principes architecturaux de l’Antiquité.
« La lumière joue un rôle essentiel, » souligne John Heah. « Il n’a pas été facile de créer un atrium à ciel ouvert sans fenêtres, mais nous voulions que les clients aient l’impression d’entrer dans un bâtiment grec antique, comme le Parthénon sur l’Acropole. » En plus du beach club Bond, le restaurant Atria, tout en haut, joue sur les codes d’une piazza cycladique, avec une cuisine 100 % méditerranéenne twistée par des zestes de fusion inspirée – les tacos de bar sont à tomber par terre.

Idem pour le Kosmos Bar – on vous conseille le Tziá Negroni (mataroa, liqueur de grenade et Aperol), l’Aegle (O/Purist, Aperol, lime, soda de bergamote) ou encore de tester l’une des 200 références de vin, dont 80 % grecs. Il y a aussi un speakeasy, caché comme il se doit, et – surtout – une toute nouvelle philosophie du luxe développée par Jérôme Colson, le directeur général des lieux.
Contrairement à d’autres palaces insulaires, le One&Only de Kéa est totalement intégré dans la culture locale et propose des dizaines d’expériences pour vivre l’île avec les habitants. Sorties en plongée, balades en voiliers, randonnées avec des guides, découverte des trésors archéologiques avec des historiens… tout est fait pour vivre Kéa en immersion.

Même le spa la joue local en se basant sur le concept grec de la sophrosyne, proposant des soins qui rééquilibrent le corps et l’esprit grâce aux produits naturels de Kéa, comme les enzymes de la grenade ou le curcuma sauvage. Le paradis, on vous dit. Y aller, c’est prendre le risque d’y revenir à jamais. On vous aura prévenus.
One&Only Kea Island, Keá Island 840 02, Grèce. Site internet.
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