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Oliver Peoples ouvre sa première boutique à Paris rue Saint-Honoré

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À l’occasion de l’ouverture de sa première boutique parisienne, au 316 rue Saint-Honoré, rencontre avec Rocco Basilico, président d’Oliver Peoples. Il revient sur le choix stratégique de Paris, l’ADN discret de la maison californienne et la manière dont la marque entend séduire une clientèle française sensible au design, à la culture et à la nuance.

Oliver Peoples pose enfin ses lunettes rue Saint-Honoré. La maison californienne, née sur Sunset Boulevard en 1987, ouvre sa première adresse parisienne dans ce haut-lieu du luxe, dernière capitale européenne à manquer à son palmarès. Une arrivée tardive, mais calculée, comme l’explique Rocco Basilico, président de la marque, dans une interview exclusive : « Avec une ville comme Paris, tout est une question de timing. Nous avons attendu le lieu qui incarnait parfaitement notre identité. »


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L’espace n’est pas une boutique mais un manifeste. Le parquet en chevrons y guide les pas à travers un décor où se rencontrent modernisme rive gauche, courbes Art nouveau et grandeur Beaux-Arts. Les bleus profonds, clin d’œil au ciel californien, contrastent avec la douceur romantique du décor parisien. On y croise les œuvres sculpturales d’Olivia Cognet, la céramiste française convoquée pour ponctuer l’ensemble de pièces uniques, entre brutaliste et organique. Ici, chaque détail se veut discret mais étudié, à l’image des montures Oliver Peoples, toujours sans logo mais toujours reconnaissables.

Car si l’esthétique reste le cœur de l’expérience, la technique n’est pas reléguée en arrière-plan. Examens de la vue, verres correcteurs montés sur place, équipements de pointe : la boutique s’impose aussi comme un laboratoire de précision. Les collections y sont présentées comme des pièces de galerie : Nineteen Sixties, collaborations cultes avec KHAITE ou Roger Federer, et la ligne Series fabriquée au Japon. Des lunettes qui ne sont pas de simples accessoires, mais de véritables objets de design.

Pour Basilico, Paris signe un tournant : « Chaque nouvelle boutique est un chapitre de notre histoire. » Après Tokyo, Milan ou New York, la capitale française rejoint enfin ce cercle. Plus qu’une ouverture, un ancrage — discret, raffiné, mais désormais incontournable.

Impossible de rater la boutique avec un tel design de devanture.
Impossible de rater la boutique avec un tel design de devanture.

Rencontre avec Rocco Basilico, président de Oliver Peoples

The Good Life : Votre arrivée rue Saint-Honoré marque une étape stratégique importante. Pourquoi avoir attendu 2025 pour ouvrir la première boutique Oliver Peoples à Paris, capitale mondiale de la mode ?

Rocco Basilico : Avec une ville comme Paris, tout est une question de timing. Nous avons toujours envisagé d’y implanter un flagship, mais avons patienté jusqu’à trouver l’emplacement idéal – un lieu en parfaite résonance avec Oliver Peoples. La rue Saint-Honoré, avec son riche héritage et son énergie raffinée, offrait cette rare convergence entre espace, histoire et cadre. En tant que dernière grande capitale européenne où nous n’étions pas encore présents, Paris s’imposait naturellement. Et aujourd’hui, avec la bonne opportunité, ce moment nous a semblé non seulement approprié – mais inévitable.

L’ADN d’Oliver Peoples repose sur une élégance sans logo et une culture de la rareté. Comment ce positionnement s’inscrit-il dans un marché du luxe souvent dominé par la visibilité et l’ostentation ?

R. B. : Oliver Peoples s’est toujours distingué en choisissant la subtilité. Dans un paysage souvent marqué par le branding ostentatoire, nous avons opté pour une voie plus discrète – qui privilégie l’artisanat, le détail et la retenue. Cette approche résonne fortement auprès de ceux qui recherchent l’authenticité et le design intemporel plutôt que l’éphémère. À Paris, une ville qui vénère l’art et la nuance, notre philosophie trouve un écho particulièrement favorable.

La boutique parisienne mêle modernisme de la Rive Gauche, Art nouveau et Beaux-Arts. Quelle était l’intention derrière ce mélange très parisien, et comment reflète-t-il l’esprit d’Oliver Peoples ?

R. B. : Chaque boutique Oliver Peoples est pensée pour être spécifique à son site – ancrée dans son environnement tout en restant indéniablement la nôtre. À Paris, nous voulions rendre hommage à l’histoire foisonnante du design de la ville tout en exprimant notre propre langage esthétique. L’alliance du modernisme de la Rive Gauche, des courbes Art nouveau et de la grandeur Beaux-Arts crée un dialogue entre les époques, à l’image de nos montures. C’est un espace à la fois intemporel et contemporain, qui reflète la dualité au cœur de notre marque.

L’architecture intérieure de la boutique est un manifesto.
L’architecture intérieure de la boutique est un manifesto.

La boutique propose des examens de la vue et des services optiques sur place. Était-il important pour vous d’ancrer la marque non seulement dans l’esthétique, mais aussi dans la performance technique ?

R. B. : Absolument. Si le design est central dans notre identité, l’excellence technique est tout aussi essentielle. Offrir un service optique complet, incluant des examens de la vue réalisés en interne, nous permet de proposer une expérience aboutie. Il s’agit de marier la forme et la fonction, afin que chaque monture ne soit pas seulement remarquable par son esthétique, mais également irréprochable dans son usage.

Le design des montures est souvent qualifié d’intemporel. Comment parvenez-vous à renouveler un vocabulaire vintage sans tomber dans la nostalgie ni la répétition ?

R. B. : Nous abordons le design comme un exercice d’évolution plutôt que de réinvention. Notre esthétique inspirée du vintage est une base, pas une contrainte. En affinant sans cesse les silhouettes, en explorant de nouveaux matériaux et en collaborant avec des créatifs partageant notre vision, nous gardons ce vocabulaire vivant. C’est un processus qui repose sur le respect du passé, mais qui regarde toujours vers l’avenir.

Aujourd’hui, Oliver Peoples est distribué dans plus de 60 pays. Quels marchés incarnent selon vous le mieux votre clientèle “culturelle et avant-gardiste” ?

R. B. : Notre clientèle se définit moins par une géographie que par un état d’esprit. Des villes comme Tokyo, Milan, New York et désormais Paris partagent un dénominateur commun : une profonde appréciation du design, de la narration et de l’individualité. Ce sont des lieux où la culture et la créativité se croisent, et où notre marque trouve naturellement sa place.

Les nombreux modèles de la marque se retrouvent tous dans cette nouvelle boutique.
Les nombreux modèles de la marque se retrouvent tous dans cette nouvelle boutique.

Les lunettes sont devenues un véritable statement de style. Pensez-vous qu’elles ont gagné le statut d’accessoire de luxe à part entière, au même titre qu’un sac ou une montre ?

R. B. : Aujourd’hui, les lunettes sont à la fois fonctionnelles et expressives – elles reflètent le style personnel et l’identité. Chez Oliver Peoples, nous traitons chaque monture comme un objet de design, fabriqué avec le même soin et la même intention que tout autre accessoire de luxe. Il ne s’agit pas seulement de voir clairement – mais aussi d’être vu, avec justesse.

Après Paris, quelles seront vos prochaines grandes ouvertures ? Peut-on s’attendre à ce qu’Oliver Peoples accélère son expansion en Europe ?

R. B. : Paris marque un tournant dans notre aventure européenne, et ce n’est qu’un début. Nous explorons d’autres villes clés en France et sur le continent, avec un accent mis sur des lieux qui correspondent à l’esprit de notre marque. En parallèle, nous poursuivons notre développement aux États-Unis et en Asie-Pacifique, avec notamment une réinterprétation de notre boutique historique de Sunset Boulevard. Notre expansion se veut réfléchie, non précipitée – chaque nouvel espace constitue un chapitre de notre histoire.


Boutique Oliver Peoples. 316 Rue Saint-Honoré, 75001 Paris. Site internet.


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