The Good Business
Elle est de ces économistes de terrain dont les travaux tiennent lieu de boussole et de bible aux politiques quand leurs stratégies se révèlent impuissantes à venir à bout de certains fléaux. Ainsi du sous-développement et de son corollaire, la pauvreté, dont Pascaline Dupas, disciple et aujourd’hui amie de la pionnière Esther Duflo, a fait son cheval de bataille. Diplômée de Normale sup et de l’Ecole des hautes études en sciences sociales, aujourd’hui professeur à Stanford et récemment sacrée jeune meilleure économiste par Le Monde et le Cercle des économistes, en partenariat avec le Sénat, cette Nantaise de 38 ans, mariée à un écrivain zimbabwéen diplômé du MIT et mère de 2 enfants, a d’abord exercé ses neurones sur un sujet cher à l’économiste Daniel Cohen – l’étude comparative entre chômeurs français et américains –, avant de mettre le cap sur les côtes Est puis Ouest des Etats-Unis, où l’on se dispute aujourd’hui ses compétences. Mais c’est au Kenya, où Esther Duflo l’a expédiée dès 2001, que Pascaline Dupas s’est révélée par sa capacité à établir une corrélation entre éducation et régression de l’épidémie de sida. Dans la foulée, elle a créé Tam Tam Africa, une ONG qui distribue des moustiquaires aux femmes enceintes pour lutter contre le paludisme.