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Nextdoor : le coworking sauce Bouygues n’a peur de personne
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The Good Business

Nextdoor : le coworking sauce Bouygues n’a peur de personne

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The Good Life a rencontré Stephen André, vice-président de Nextdoor, à Gare de Lyon, dans l’un des six espaces du tentacule coworking du géant de l'immobilier Bouygues.

En deux ans, le groupe Bouygues a fait mieux que prendre le train du coworking en marche, il en a carrément pris les commandes ! Avec Nextdoor (dont Accor Hotels a depuis racheté 50 % des parts), le géant de l’immobilier français a su agir plutôt que réagir, imaginant l’immobilier de bureaux du futur avant de nombreux concurrents. Si un premier espace ouvrait en 2015 à Issy-les-Moulineaux, on en compte six aujourd’hui, et de nombreux autres demain. Le leader du coworking en France, qui se dispute cordialement ce titre avec Kwerk et Wework, ne craint personne. Rencontre avec son vice-président, Stephen André, à l’espace de Gare de Lyon.

Nextdoor Cœur Défense.
Nextdoor Cœur Défense. Arnaud Caillou

Et l’homme paraît serein. A l’aise au moment d’évoquer le partenariat d’image signé avec l’événement Revolution@Work (21 et 22 novembre), il l’est tout autant quand on lui demande – et la question n’est pourtant pas si simple – de décrire Nextdoor en trois mots. « Bien-être, performance et business humanizer ». Si les deux premiers nous ont déjà été servis à toutes les sauces, le troisième est un mystère. Stephen André nous éclaire alors : « cela signifie que c’est l’humain qui porte le business, on croit aux relations entre nos résidents, et on le fait vraiment, on crée de l’interaction, ce n’est pas qu’un slogan sans rien derrière ». Sans nous laisser le temps d’être sceptiques, il donne l’exemple de Christophe Boisson, freelance dans la communication, qui réalise 70 % de son chiffre d’affaires avec d’autres coworkers Nextdoor, rencontrés à coups de cafés offerts et de services rendus.

Nextdoor Gare de Lyon.
Nextdoor Gare de Lyon. YAD Space

Du business, de l’humain, des recettes que le groupe Bouygues Immobilier, obligé de se transformer, est allé chercher à l’époque en Norvège et aux Pays-Bas. Ainsi, on trouve dans chaque espace Nextdoor un lieu de vie avec bar, canapés, tables, tout pour encourager les interactions, des salles de réunions modulables qui peuvent être louées par des clients de l’extérieur et des bureaux plus classiques dans les étages. « Nos espaces sont pensés pour faciliter les flux, nous sommes partis des usages qui sont multiples pour chaque travailleur dans une même journée et imaginé comment lui rendre la vie plus facile ». Disposition des zones de travail, cloisons vitrées, terrasses, multiplicité des assises, rien n’est laissé au hasard dans les lieux Nextdoor, tous aménagés par YAD Space, une start-up rencontrée par les fondateurs à Issy-les-Moulineaux. Une aventure lancée en seulement six mois. Un développement vitesse grand V possible grâce aux investissements que l’on imagine conséquents – Bouygues ne souhaite pas partager les chiffres – du géant de l’immobilier. Pour autant, Stephen André, un ancien de la maison, assure que Nextdoor est plutôt indépendant de ses imposants investisseurs. La jeune entreprise est par ailleurs locataire de tous ses espaces.

Nextdoor : mise en scène ou envie sincère de faire avancer les choses ?

Comme tous les grands groupes, surtout lorsque ses principaux concurrents sont une start-up américaine à l’insolente réussite et un couple de businessmen à la fibre artistique prononcée, Bouygues a dû faire – et fait toujours ! – face aux critiques. La plupart du temps, c’est la sincérité de sa démarche qui est remise en cause, quand d’autres insinuent que le côté « 2.0 » n’est qu’une mise en scène. Des remarques qui ne semblent pas irriter plus que ça Stephen André. Il répond, sûr de son produit, « qu’ils viennent essayer… Un ou deux jours et ils verront que tout ce que l’on fait ici a pour but de préparer l’avenir, le bureau de demain ». Il invite également ceux qui en doutent aux portes ouvertes les 9 et 10 novembre. Nous concernant, la visite de l’espace de Gare de Lyon casse nos a priori : il y a de la vie dans tous les coins, c’est studieux sans être pesant et ce même pendant les vacances scolaires. Loin de ce que l’on pouvait imaginer venant d’un groupe plutôt traditionnel.

Nextdoor Gare de Lyon.
Nextdoor Gare de Lyon. Lionel Samain

Le vice-président finit de nous convaincre. « Le groupe Bouygues lui-même se transforme via Nextdoor, ce n’est pas qu’une remise en question architecturale ou un simple aménagement, on transforme aussi le management. » Et il est là le point essentiel. Si les espaces de coworking de la firme sont autant d’abris flexibles pour les freelance et indépendants (un tiers des résidents) et TPE/PME (un autre tiers), c’est aussi l’occasion pour les « grands comptes », le dernier tiers, de changer radicalement ses méthodes de travail, en plus de rencontrer de nouveaux acteurs business de tous bords. Pas de « pointeuse », des salariés plus libres de leurs mouvements, et forcément plus efficaces. Des mastodontes comme Engie ou Médecins sans Frontières ont ainsi franchi le pas et rejoint les 4500 utilisateurs Nextdoor. Finalement, la décoration moderne et la communication startupesque qui ne collent pas forcément à l’image de Bouygues et qui laisseraient penser – à tort – qu’il s’agisse d’une vaste mise en scène et d’une astuce marketing, cachent un projet plus global.

Nextdoor Gare de Lyon.
Nextdoor Gare de Lyon. Lionel Samain

Mais Bouygues et Accor Hotels restent des géants dont la faim n’est jamais rassasiée avec, en plus, les moyens de leurs ambitions. Nextdoor est l’un des premiers groupes de coworking à s’être installé en province, à Lyon, et ce n’est pas terminé. Encore une fois, sans craindre de parler trop fort de ses projets, Stephen André assume des objectifs pourtant très élevés. « Nous allons très vite ouvrir à Bordeaux, Marseille, Lille, toutes les grandes villes de France, ainsi que près des gares parisiennes qui les relient à la capitale. » Et ce n’est pas tout. Après avoir tissé sa toile sur tout le territoire national, l’entreprise entend bien conquérir l’Europe. Le but ? 80 espaces d’ici 2021 contre six aujourd’hui ! Et à ce moment-là, peu importe où l’on se trouvera, Nextdoor sera forcément la porte à côté…

www.nextdoor.fr

 


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