The Good Business
Directeur général de MWLease.fr, ex-DG de la régie Les Echos Médias, Hervé Noiret propose aux amoureux des belles montres les facilités de crédit bancaire dont bénéficient d’ores et déjà les acheteurs de voitures haut de gamme. Un concept original, réglé top chrono. Entretien.
The Good Life : Comment cette « good idea » de MWLease vous est-elle venue à l’esprit ?
Hervé Noiret : L’idée de MWLease a émergé d’un constat : la grande majorité des voitures de luxe se vendent, aujourd’hui, par le biais d’un financement. A tel point que l’acheteur connaît à peine le prix de son véhicule, car on ne lui parle que de loyers mensuels ! Par ailleurs, l’horlogerie et l’automobile ont un point commun de taille : la belle mécanique ! De plus, les maisons de luxe se mettent, elles aussi, à l’heure digitale et n’hésitent plus à avoir leur propre site de vente en ligne. Aujourd’hui, vous pouvez « ajouter au panier » un bijou de plus de 20 000 euros sur le site d’une grande marque. Enfin, et surtout, de très nombreuses personnes rêvent d’une belle montre et ne peuvent pas se l’offrir en payant cash. D’où cette idée de leur donner la possibilité de régler en plusieurs fois. Même en versant peu par mois – 50 ou 100 euros –, sur une période de crédit plus ou moins longue. Et comme ce concept parle aussi aux jeunes consommateurs, nous élargissons clairement la base de la pyramide des acheteurs possibles.
TGL : En quoi consiste ce nouveau concept proposé via votre site MWLease ?
H. N. : MWLease.fr est une marketplace qui propose une sélection de 500 modèles de montres et de bijoux avec une conciergerie et une plate-forme dédiée au financement. Nous l’avons imaginée avec Frank Declerck, mon associé et fondateur du site My-watchsite.fr afin d’offrir sur la Toile une solution innovante de credit-to-store. L’important est que le client puisse aller récupérer la montre ou le bijou de ses rêves dans une belle boutique pour profiter des prestations des maisons de luxe. Un service de conciergerie est à la disposition de l’internaute pour rechercher, sur toute la France, les magasins multimarques agréés qui sont en mesure de lui vendre « la » montre qu’il désire acheter. Puis, grâce au simulateur en ligne d’AXA Banque, il peut avoir une idée de ses mensualités pour un crédit d’un montant de 3 000 à 75 000 euros, extensible jusqu’à 120 000 euros sur demande. Le tout aux taux attractifs de 3,9 % à 6,9 %, selon la durée du prêt.
TGL : N’est-ce pas banaliser l’achat d’une montre que de l’acheter à crédit ? Quels sont les avantages pour l’acquéreur comme pour la griffe horlogère ?
H. N. : Avec notre système, tout le protocole d’achat traditionnel est respecté, car c’est le client qui va chercher sa montre ou son bijou. Avant cela, il aura soumis sa demande au service financement en toute discrétion, en amont de son achat. Un détail psychologique fondamental ! Puis, il suit la démarche habituelle de demande de crédit avec l’envoi des justificatifs originaux et le délai de rétractation légal. Une fois le crédit accepté, il se rend dans la boutique, où le service de conciergerie lui a pris rendez-vous, et il paie par chèque de banque, comme pour un règlement classique, en une seule fois. Acheter une montre ou un bijou, dans un établissement haut de gamme, doit rester une aventure exceptionnelle. Les marques y sont très attachées, et nous avons pris soin de respecter cela. C’est pourquoi jamais sur le site n’apparaît un prix barré ou une quelconque promotion qui pourrait dévaloriser le produit ou la marque.
TGL : Quel intérêt y a-t-il d’acheter une montre à crédit, sinon de la payer plus cher que sa valeur réelle ?
H. N. : Détrompez-vous ! Acheter une montre à crédit au taux que nous proposons, c’est, au regard du marché des cinq dernières années, souvent la payer moins cher, qu’en économisant pendant cette durée pour la régler comptant. Nous avons constaté que le coût du crédit est généralement inférieur à l’augmentation annuelle qu’appliquent les marques. En outre, la possible augmentation du prix des matières premières comme l’or, le platine ou les pierres précieuses peut également entrer en ligne de compte. Tout comme les taux de change ! Souvenez-vous de la décorrélation du franc suisse et de l’euro qui avait fait exploser le prix des montres. Heureux auraient été les acheteurs à crédit avant le décrochage… Même si certaines enseignes font aujourd’hui attention à leur politique de prix, l’achat à crédit demeure, d’une manière générale très attractif.
TGL : Avez-vous l’intention d’étendre ce concept ?
H. N. : Nous aimerions abaisser le montant minimal d’achat sous le seuil actuel de 3 000 euros et proposer une solution de type « 3-4 fois web » afin d’enrichir l’offre. En plus des montres et des bijoux, nous envisageons de commercialiser d’autres produits, via des sites différents. Pourquoi pas, à l’avenir, les sacs de luxe, les grands vins ou les objets de collections ? Enfin, nous souhaitons, dans un avenir proche, sortir des frontières françaises et proposer le même concept de credit-to-store en Europe, en Amérique et en Asie. Une ouverture du capital en 2018 nous permettra d’accompagner cette ambition.
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