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Horlogerie

Muscadet, une histoire de crus

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Depuis une vingtaine d’années, une poignée de vignerons du muscadet ont lancé plusieurs demandes de reconnaissance de crus. Un travail de longue haleine qui permet de mettre en valeur des terroirs exceptionnels et de redonner ses lettres de noblesse à l’appellation.

Le muscadet, un mal-aimé ? Depuis une vingtaine d’années, les vignerons ont choisi de le faire redécouvrir aux amateurs.
Le muscadet, un mal-aimé ? Depuis une vingtaine d’années, les vignerons ont choisi de le faire redécouvrir aux amateurs.

Mal-aimé, le muscadet ?

Longtemps cantonné au petit vin de comptoir, le muscadet a opéré sa mue. Les surfaces plantées de vignes ont certes diminué de moitié en vingt ans, mais de jeunes vignerons se sont installés – le plus jeune a tout juste 20 ans – et un tiers des domaines sont certifiés en agriculture biologique. Toutefois, la révolution la plus notable est celle de la reconnaissance des crus. Il faut dire que le muscadet a affronté de nombreuses tempêtes. Le petit vin du quotidien a disparu des cafés au bénéfice d’autres appellations, tandis que la grande distribution profitait des fonds de rayons pour écouler des camions-citernes de vin médiocre. Devenu un simple petit vin blanc, le muscadet n’avait jamais vu ses prix augmenter et nombre de vignerons se contentaient de « faire pisser » la vigne, privilégiant le rendement à la qualité.

Heureusement, quelques-uns se sont saisis du problème à bras le corps et ils ont eu raison : le muscadet a tout pour plaire. De Pornic à Ancenis, le melon de Bourgogne fait des merveilles, à condition d’être un bon viticulteur et d’avoir la patience de faire vieillir les vins sur lie (on ne sépare pas le vin de ses lies – dépôt formé après la fermentation –, mais on laisse au contraire le vin au contact des levures. Cela permet d’améliorer la qualité et la stabilité des blancs et d’avoir un bouquet intense).

Aujourd’hui, les quelques 500 vignerons de l’appellation travaillent à redonner leurs lettres de noblesse à des vins qui restent toujours très abordables, si l’on consent à chercher plus loin que l’étagère du milieu dans son supermarché.

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Il suffit de parcourir quelques kilomètres en sortant de Nantes pour apercevoir les premières vignes et se retrouver au cœur d’un vignoble à la fois breton et ligérien, parcouru de nombreux cours d’eau. La Loire bien sûr, mais aussi la Maine, la Sèvre Nantaise ou encore la Boulogne. Sans oublier l’Atlantique si proche, qui a laissé de nombreux souvenirs géologiques. Granite, schiste, gabbro et gneiss apportent ainsi des notes fumées et étonnantes de fleurs ou de fruits jaunes, des textures puissantes, grasses, racées, et font du melon de Bourgogne un grand cépage. Grâce à cette mosaïque de sous-sols implantés sur le Massif armoricain, et constitués de roches éruptives ou sédimentaires, sont apparus plusieurs crus qui viennent compléter le premier étage de la fusée muscadet et ses appellations régionales : sèvre-et-maine, côtes-de-grandlieu et -coteaux-de-la-loire. Une démarche entamée dès les années 90 par quelques vignerons du secteur de Gorges, rapidement suivis par d’autres de Pallet et de Clisson.

Bientôt dix crus

En 2011, les trois premières dénominations géographiques communales (DGC) de sèvre-et-maine étaient reconnues par l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO). Une première victoire pour le travail des vignerons qui a inspiré une deuxième vague avec, là encore, la reconnaissance de quatre autres DGC : -château-thébaud, -monnières-saint-fiacre, goulaine et mouzillon-tillières. Et sans doute bientôt une troisième, avec vallet, -la-haye-fouassière et champtoceaux.

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Des noms pas faciles à prononcer à l’international, mais qui ne rebutent pas les acheteurs du monde entier. Ainsi, le muscadet fait un carton dans toute l’Europe, mais aussi aux États-Unis. Prochaine étape : la demande de reconnaissance de clos, pour affiner encore plus la notion et la précision des terroirs. Désormais, ces vins haut de gamme jouent dans la cour des grands, et, grâce à des élevages sur lie de dix-huit à quarante-huit mois minimum selon les dénominations, offrent un potentiel de garde assez remarquable, d’une quinzaine d’années. Le temps que des arômes de coing, de fleur d’oranger, de fruits secs et de miel se développent harmonieusement. Et tout ça, à des prix très abordables. Alors on en profite pour faire le plein de sa cave.

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