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Déjà bien ancré dans l’industrie de la musique et dans le secteur audiovisuel, Mosaert explore également et avec bonheur le monde du prêt-à-porter, du mobilier et de la décoration… Pourquoi se limiter quand on peut tout faire ? Le label belge prend son envol et multiplie les possibilités.
Nous connaissons tous le chanteur belge Stromae, « maestro » en verlan. Mosaert, son anagramme, nous est un peu moins familière. Cette énigme linguistique nous ramène aux origines. En décembre 2009, Paul Van Haver, alias Stromae, et son frère Luc Junior Tam décident de créer un label afin de s’assurer une indépendance artistique et créative. C’est ainsi que le projet commence.
« Ce label a été créé de manière un peu hybride, explique Luc Junior Tam, directeur artistique. Mosaert est né avec la carrière de Paul et par volonté d’indépendance. Ça nous a permis d’avoir une vraie vision globale sur le projet et une liberté de création totale. On contrôlait la musique, bien sûr, mais aussi tout ce qu’il y avait autour. Les clips, la communication, les costumes. On avait un vrai désir de cohérence par rapport au projet artistique. »
On connaît le résultat. La trajectoire fulgurante et le succès stellaire. En 2012, Paul Van Haver fait la rencontre de la styliste Coralie Barbier, qui signe le début d’une heureuse histoire, aussi bien personnelle que professionnelle. Si l’imaginaire musical est déjà géré d’une main de maître, Coralie Barbier travaille à façonner et à perfectionner le « style Stromae » afin d’apporter une cohérence visuelle et de développer une esthétique reconnaissable entre mille.
« Pour moi, explique-t-elle, ce qui définit ce label, c’est l’envie de pouvoir lier plein de choses qui ne sont pas spécialement liées entre elles. Au départ, la création de vêtements était exclusivement réservée à Paul, pour la scène. Et puis on a fini par se dire qu’on proposerait bien ces vêtements-là à tout le monde. La marque a été créée en 2014 et on a gardé le nom du label parce que, pour nous, ce nouveau projet faisait partie intégrante de l’ensemble. »
L’enseigne propose alors des capsules (pièces éditées en quantité limitée) fabriquées en Europe. « Pour moi, la mode doit être ludique, analyse Coralie. Elle doit fonctionner sur tout le monde. Les vêtements sont faits pour bouger et vivre. Ils peuvent être le reflet de notre personnalité à un certain moment de notre vie. On a tous des souvenirs de tenues qui nous rappellent des périodes précises. C’est pour ça que notre marque est unisexe. Nos vêtements sont faits pour qui veut bien les porter, peu importe l’âge, le genre ou la morphologie. »
Depuis le commencement, le label Mosaert collabore avec le duo de graphistes Bold at Work pour imaginer l’imprimé autour duquel la capsule sera bâtie. Une démarche éminemment exploratoire qui se réalise au gré d’inspirations diverses et variées. Le motif wax, les travaux graphiques d’Escher ou encore l’art du pavage. En avril, leur collection Capsule no 5, la dernière en date, s’inspire de l’Art déco et de l’Art nouveau, et propose pour la première fois une ligne d’intérieur.
Quand Mosaert se diversifie…
« Le côté géométrique fait partie de notre identité, m’expliquent à tour de rôle et dans une conversation ping-pong Coralie Barbier et Paul Van Haver. On aime contrebalancer l’aspect un peu ancien avec des couleurs et des coupes modernes. Et puis on adore la décoration et l’architecture. Alors, c’était une évidence. Comme on travaille sur la base de motifs, on peut les décliner sur plein d’autres supports. »
Au total, le vestiaire Mosaert comporte 24 pièces (tee-shirts, polos, ensembles de training) et une gamme d’ameublement de 19 produits (vaisselle, petit mobilier, papier peint) mis en vente sur leur site Internet, mais également en exclusivité au Bon Marché, à Paris. « Cette fois, le Bon Marché nous a contactés pour une collaboration artistique, explique Paul Van Haver. Ils cherchaient des artistes pour réaliser une oeuvre d’art temporaire. C’était une super manière d’allier tout ce qu’on aime faire : mode, musique, spectacle… L’idée a donc été d’y faire notre premier défilé [qui a eu lieu le 6 avril dernier, NDLR], mais d’en faire un vrai spectacle avec une mise en scène travaillée et chorégraphiée. » Le label Mosaert est en pleine évolution, se transformant et s’affirmant au fil des collaborations qu’on leur propose. L’effervescence est palpable. L’ambiance est familiale et organique.
« A l’heure actuelle, on compte six personnes dans le label, explique Paul. Ensuite, on travaille avec des collaborateurs en fonction des projets qu’on a. On ne sera jamais une grosse structure parce que ce qu’on aime, c’est être dans le cœur de tout. On se laisse beaucoup de liberté. »
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