Horlogerie
Elle symbolise le retour sur le devant de la scène de la marque Jaquet Droz. La Grande Seconde a longtemps joué l’élégance classique. Depuis peu, cette vedette horlogère s’aventure vers des rivages plus contemporains.
Cette année, Jaquet Droz fête ses 280 ans. Pourtant, le temps semble ne pas avoir de prise sur cette maison en sommeil depuis la mort de son fondateur, survenue en 1790, quand un groupe d’investisseurs décide de la relancer au cours des années 90. La belle endormie réveillée, le Swatch Group s’en empare en 2000.
La manufacture qui a alors rejoint le pôle luxe du puissant groupe horloger, aux côtés de Blancpain et de Breguet, a retrouvé tout son allant. Depuis 2012, Jaquet Droz développe une famille de montres automates spectaculaires, dont la Charming Bird, un étonnant garde-temps, présenté en 2015, qui abrite un extraordinaire oiseau siffleur.
Un pont entre exubérance et classicisme
Paradoxalement, cette maison, réputée pour la luxuriance de ses modèles, appuie son retour commercial sur une montre résolument plus classique. Une façon sans doute de montrer qu’elle parvient à faire le grand écart entre le xviiie siècle exubérant, celui de ses origines, et une époque actuelle plus dépouillée.
Lancée en 2002, l’élégante Grande Seconde se place en best-seller maison. Son nom provient de son large compteur de secondes, installé à 6 heures. Un second, plus petit, destiné aux heures et aux minutes, prend place à midi.
Ces deux éléments s’entrelacent élégamment pour esquisser un huit plus ou moins marqué. Aux designers ensuite de jouer avec ces compteurs qui accueillent couramment chiffres romains ou arabes. Ils les centrent, les décentrent ou les excentrent au gré des variantes, qui s’habillent d’une multitude de matériaux, allant de l’or traditionnel à la céramique la plus high-tech, et peuvent se parer de complications extrêmement sophistiquées.
Dates clés
• 1721 : naissance de Pierre Jaquet Droz.
• 1738 : ouverture de son atelier à La Chaux‑de‑Fonds.
• 1785 : présentation de la Montre de Poche Grande Seconde, dont s’inspire la Grande Seconde Hommage actuelle.
• 2000 : rachat par le Swatch Group.
• 2002 : lancement de la réinterprétation contemporaine de la Grande Seconde.
• 2008 : la famille Grande Seconde se décline en boîtier céramique.
• 2018 : 280e anniversaire de la marque et première Grande Seconde Skelet One.
Des choix plus contemporains
Pour fêter son anniversaire, la manufacture a présenté, cette année, la Grande Seconde Hommage. Ce garde-temps s’inspire directement d’une montre de poche imaginée en 1784, par Pierre Jaquet Droz, le fondateur de la marque. Il s’agit d’une série limitée de 88 exemplaires (toujours le 8, élément récurrent), à mouvement mécanique à remontage automatique.
Son élégant boîtier de 43 mm s’habille d’or jaune, tandis que son cadran ivoire est réalisé avec la très délicate technique de l’émail grand feu. In fine, ce remarquable garde-temps réunit classicisme et modernité.
La Grande Seconde Skelet, une autre nouveauté 2018, est, elle, nettement plus contemporaine. Elle est la première de cette série à avoir été pourvue d’un cadran saphir. Il permet à la lumière de traverser tout le mécanisme et de mettre parfaitement en valeur ces jeux de vides et de pleins.
Technique de pointe
Stylistiquement parlant, la collection Grande Seconde n’est donc absolument pas figée. Côté technologie, on remarque une réelle propension à intégrer des éléments d’avant-garde. Un peu à la façon d’une Porsche 911, qui cache sous sa ligne immuable des procédés mécaniques ultracontemporains.
Les dernières variantes de cette collection intègrent, notamment, un spiral en silicium, un matériau amagnétique qui rend le mouvement plus résistant et plus régulier. Une manière d’affirmer qu’avec la Grande Seconde Jaquet Droz est revenu dans le match.