Horlogerie
L’horloger de Nyon, en Suisse, produit des montres sportives ou high-tech qui fusionnent aussi bien les genres que les matériaux. La Classic Fusion 40 Years Anniversary revisite la toute première montre de cette maison, lancée en 1980.
Hublot a construit son enviable image sport chic en s’appuyant sur une puissante politique de partenariats et de sponsorings. De ce point de vue, la marque n’hésite pas à sortir des sentiers battus. Nous nous souvenons tous du panneau Hublot brandi à chaque changement de joueur, lors des coupes du monde de football au Brésil, en 2014, et en Russie, en 2018. Suivant sa devise « Be the first, be unique, be different », elle est l’une des premières à oser chausser les crampons. En visionnaire, Jean-Claude Biver, le président d’alors, sent que le ballon rond entame sa gentrification. Aujourd’hui, Hublot est la montre officielle du Chelsea FC de Londres, du SL Benfica de Lisbonne ou encore de la mythique Juventus de Turin. La marque a notamment pour ambassadeurs le jeune Kylian Mbappé ou le grand Pelé. Excusez du peu ! Dans un autre registre, elle est aussi partenaire de la Scuderia Ferrari en formule 1.
L’art de la fusion
La saga Hublot débute en 1980. Cette année-là, le visionnaire Carlo Crocco, né dans une famille d’horlogers italiens, imagine la première montre de l’entreprise, à la fois élégante et sportive. Elle marie un boîtier en or et un bracelet en caoutchouc naturel. Du jamais vu jusque-là ! L’art de la fusion est né et va devenir l’ADN de la marque. Autre curiosité notable, la firme ne s’appuie sur aucun passé, alors qu’il est de bon ton, en horlogerie, de disposer d’une histoire multiséculaire. La manufacture apparaît ex nihilo et se fait un nom au rythme de ses succès. Elle est, dès ses débuts, plébiscitée par plusieurs familles royales européennes.
Trois époques principales. Un peu comme l’oeuvre de Picasso se scinde en différentes périodes, l’histoire de Hublot se partage en plusieurs ères. Dans les années 80, la marque rencontre le succès. Puis elle entre en somnolence. En 2004, le génial homme d’affaires Jean-Claude Biver, à qui l’on doit la relance de Blancpain (1982) et d’Omega (1993), reprend la belle endormie.
De Hublot, il garde le meilleur : l’élégante forme des boîtiers ou le bracelet en caoutchouc naturel très agréable à porter et qui se régénère au contact de la peau. Le nouveau propriétaire pousse l’art de la fusion au maximum. La montre Hublot Big Bang, sortie en 2005, marie jusqu’à cinq matériaux différents : or, titane, magnésium, caoutchouc, carbone, céramique… Ils y passent tous, empilés comme les composants d’un mille-feuille.
Enfin, la dernière grande phase de la vie de Hublot intervient en 2008, avec son rachat par LVMH pour, dit-on, 500 millions d’euros… Au passage, Jean-Claude Biver empoche une belle enveloppe, conserve la présidence et prend même, en 2014, la direction de la division horlogère du groupe qui comprend, en sus, TAG Heuer et Zenith. Fin 2019, la maladie contraint cet hyperactif à prendre sa retraite.
Hublot, une montre en hommage à ses origines
Dans la famille Big Bang, la Classic Fusion est la plus élégante. Elle est aussi la plus proche de la montre des débuts, encore plus dans cette édition 40 Years Anniversary. Elle revisite les formes rondes et reprend les aiguilles de la première Hublot, vendue à l’époque sous la marque MDM. Elle arbore toujours les vis en titane qui maintiennent la lunette, inspirée des hublots de bateaux, au boîtier. Elle réunit le titane et l’or, qui ne se mariaient pas avant elle.
Elle se démarque par ses dimensions – 45 mm de diamètre – bien plus imposantes que sur l’originale et par un mouvement automatique manufacture. En revanche, elle conserve un bracelet en caoutchouc naturel, révolutionnaire en 1980, dont le contact avec la peau, la douceur suave, constitue un petit miracle. « Hublot doit conserver sa force, c’est-à-dire sa capacité à innover et sa manière de penser hors des sentiers battus », a toujours affirmé Jean-Claude Biver.
La manufacture suit encore aujourd’hui ce précepte à la lettre. Elle s’appuie ainsi sur un puissant département R&D qui la maintient sur la voie de la modernité, dans le respect de son ADN. Rien d’étonnant à ce que Hublot ajoute sans cesse de nouveaux chapitres à sa jolie histoire.