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Le projet de fin d'études de Bob Schiller a pris une toute autre tournure lorsque Mokumono a cartonné sur Kickstarter. Sa promesse d'alors ? Fabriquer ses vélos aux Pays-Bas.
C’est dans l’air du temps, les designers prennent le marché du cycle d’assaut. Autrefois dans l’ombre, ils lancent aujourd’hui leurs propres firmes. C’est le cas notamment de Bjarke Ingels (entre autres) avec Biomega, mais aussi de débutants comme Bob Schiller. Alors sur les bancs de la prestigieuse école de design d’Eindhoven aux Pays-Bas, le jeune hollandais décide, pour son projet de fin d’études, de concevoir une bicyclette. Rien de très nouveau, excepté ses lignes agressives qui tranchent avec la tendance vintage qui submerge le monde du vélo, et sa méthode de fabrication.
En effet, Schiller s’est inspiré de l’automobile pour l’assemblage du cadre de son Mokumono Delta. Deux feuilles d’aluminium sont ainsi modelées par des robots, puis soudées au laser autour de tubes qui serviront de supports aux guidon, pédalier et selle. Automatisée à 100 %, cette méthode permet de lancer la production en Europe.
Une terre reconnue pour la fabrication de vélos et pourtant délaissée par les acteurs majeurs qui font fabriquer les pièces en Asie, avant d’assembler le biclou sur le Vieux Continent. Il y a donc, outre la démarche esthétique du jeune diplômé, une démarche sociale, presque patriotique. Jusque dans le nom de son entreprise, Mokumono, dérivé de « Mokum », l’équivalent de « Paname » pour Amsterdam.
Convaincu du potentiel de ce qui n’est alors que son projet de fin d’études, Bob Schiller lance, aidé par son frère Tom, une campagne de financement participatif sur la plateforme Kickstarter en avril 2016. Dans la ville du vélo roi, le Mokumono Delta séduit, et le néo-chef d’entreprise obtient en quelques jours seulement les 90 000 € qu’il demandait pour démarrer l’aventure. La fabrication des vélos de la jeune marque a commencé ce mois-ci, après deux ans de recherche et développement pour perfectionner son prototype, dans les ateliers de Witte van Moort, une usine familiale dans l’est du pays.
Les 100 premiers vélos sont déjà commandés, et il faudra attendre encore pour se ruer sur la deuxième fournée. Un rythme qui devrait s’accélérer suivant la croissance de Mokumono. Quoi qu’il arrive, la promesse de prouver qu’un vélo made in Europe est encore possible, est tenue.
www.mokumonocycles.com
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