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Troisième partie de notre zoom sur 10 marques emblématiques de la mode méditerranéenne avec un focus sur Espigas, JF Rey, Les Toiles du Large et Carzo & Lieutier.
Espigas, roi des espadrilles. Lors d’un voyage en Argentine, la famille Perret tombe amoureuse des espadrilles argentines, ou alpargates. Résultat, Bérengère crée Espigas il y a sept ans, twistant ces chaussons légers à la mode marseillaise, en conservant la couture en biais et le triangle élastique sur le coup de pied. Coton, maille, chanvre, bayadère, jaune soleil ou rouge Bretagne… « On réalise 80 paires par semaine en 30 opérations techniques. Une teinturière de la région Paca s’occupe des couleurs par bains de 10 à 12 paires seulement », explique Bérengère. Dix artistes ont magnifié ces espadrilles, dont Sébastien Arcouet ou Laure Lançon. La marque essaime désormais en Belgique, au Luxembourg, en Suisse et aux Pays-Bas.
Les Toiles du Large, des sacs issus de voiles. Avant un tour du monde, une copine change ses voiles de bateau. En souvenir, Anne Couderc y taille des sacs. « En 2005, je me suis professionnalisée. Je récolte de vieilles voiles en échange d’un sac offert aux propriétaires. Je conserve le reste. » Deux boutiques à Marseille et une à La Ciotat, en plus de 30 revendeurs français et de clients au Japon, en Australie et aux Etats-Unis. L’atelier découd, découpe les voiles, conservant œillets et coutures d’origine. « Grammage et matière, toutes les voiles sont différentes. Il y a des matériaux cartonnés, épais ou très fins, du Kevlar, du carbone, du taffetas de coton, et même des toiles de planches à voile fluo dont on fait des articles uniques », précise Anne Couderc, qui propose aussi un service sur mesure de voiles d’ombrage pour les terrasses.
La mode méditerranéenne à l’export
JF Rey, créateur de lunettes. Natif du Jura, royaume de la lunetterie, Jean-François Rey travaille d’abord dans l’entreprise paternelle, puis crée sa première collection à 16 ans. Il collaborera ensuite avec des marques de mode, dont Agnès b. ou Issey Miyake. En 1995, il fonde la société BLI-DBP d’optiques et de solaires à Marseille où il développe JF Rey, Boz, Volte Face et Sky Eyes. L’entreprise compte 40 salariés à Marseille et 15 dans son usine jurassienne, (sans compter les collaborateurs des boutiques et les agents exclusifs), plus de 5 000 points de vente dans le monde (dont une boutique en propre à Tokyo). Son CA s’élève à 12,8 M €, dont 8,4 M € à l’export, avec 130 000 montures vendues l’an passé. Au savoir-faire nécessaire à la fabrication des lunettes, il ajoute sa touche créative sur des montures contemporaines et épurées. Récemment, Hideo Kojima, génie du jeu vidéo, a été le complice de la collection Death Stranding – en vente seulement sur Internet. A découvrir : les solaires aux architectures de métal ultraséduisantes.
Carzo & Lieutier, les montres niçoises. Dénicher un fabricant de montres sur la promenade des Anglais ? Pari tenu ! Philippe Carzo et Guillaume Lieutier, motards et associés, ont monté en 2017 une marque horlogère made in Nice. « Nous avons créé nos premiers prototypes en échangeant avec les internautes pour éviter les ratés lors de la production. » Carzo réalise tous les plans des boîtiers, aiguilles, index, couronnes, etc. A Nice, les mécanismes suisses et japonais sont assemblés et les bracelets en cuir, fabriqués – 300 montres réalisées par an. « Notre boutique dans le Vieux-Nice possède un service SAV avec un horloger certifié Rolex », précise encore Guillaume Lieutier. A quartz ou automatiques, numérotées, les montres empruntent au design des motos « custom », avec des lunettes pareilles à des poignées de gaz ou percées de circlips. Jetez un œil sur Unorthodox : désassemblé, usé et modifié, ce garde-temps est lancé à l’unité une fois par mois, à un jour et une heure précis, et s’arrache en moins de deux !
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