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Miami, à peine 120 ans d’histoire - The Good Escape
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The Good Business

Miami, à peine 120 ans d’histoire

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Miami a vu le jour en 1896. Parmi les villes américaines, seule Las Vegas est plus récente. Elle comptait alors 444 citoyens à sa création, 5 500 en 1910. Aujourd'hui, les 38 villes du comté de Miami-Dade rassemblent 2,75 M d’habitants.

A l’époque de la création de Miami, à la fin du XIXe siècle, quelques familles cultivent des agrumes, attirées par le don de 60 hectares de terres de l’Etat fédéral aux arrivants. Julia Tuttle, qui possède 2,5 km2 dans l’actuel Downtown, et William Brickell, propriétaire au sud de la rivière Miami, persuadent alors l’actionnaire du Florida East Coast Railway de prolonger la ligne jusqu’à leurs domaines et d’y bâtir un hôtel.

La ville compte 444 citoyens à sa création, 5 500 en 1910. Un pont surplombant la baie de Biscayne ouvre la voie au peuplement de Miami Beach en 1915. Puis la région connaît un développement fulgurant, provoqué par la spéculation immobilière et la non‑application des lois sur la prohibition. Elle héberge près de 50 000 habitants en 1925.

South Beach.
South Beach. Young-Ah Kim

Mais son déclin est tout aussi rapide : après le blocage du port par un navire échoué et les destructions provoquées par un ouragan, Miami subit les ravages de la grande dépression. Et ne reprend vie qu’en 1935, lorsqu’est construit l’Art Deco District, à Miami Beach. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’armée installe des camps d’entraînement, dans lesquels passent 550 000 soldats, dont bon nombre s’installent dans la région après la victoire.

Puis, dans les années 60, une première vague de 400 000 immigrés cubains fuyant le régime castriste déferle sur Miami. Elle sera suivie par 120 000 réfugiés arrivant du Nicaragua et d’Haïti, puis, dans les années 80, par 150 000 Cubains supplémentaires. En vingt ans, la ville s’est hispanisée, et elle bénéficie alors d’une autre connexion avec l’Amérique du Sud : les milliards de dollars de l’argent de la drogue, qui financent l’extraordinaire développement de l’immobilier.

A Coconut Grove, on observe encore de vieux bâtiments dont certains datent de la création de la ville.
A Coconut Grove, on observe encore de vieux bâtiments dont certains datent de la création de la ville. Young-Ah Kim

Puis, dans les années 2000, alors que ce sont des Colombiens, des Argentins et des Vénézuéliens qui arrivent, le développement du commerce et des échanges financiers avec l’Amérique latine s’accompagne de la création de milliers de sièges sociaux régionaux. La ville se verticalise, les gratte‑ciel de bureaux et d’habitations de Miami Beach, de Downtown et de Brickell lui donnant sa configuration actuelle.

Scène de vie dans le quartier de Brickell.
Scène de vie dans le quartier de Brickell. Young-Ah Kim

Données clés

Population : la ville de Miami, qui s’étend de Little Haiti à Coconut Grove, compte 463 000 habitants. Les 38 villes du comté de Miami-Dade rassemblent 2,75 M d’habitants. Le Grand Miami, formé par les comtés de Miami-Dade, Broward et Palm Beach, et qu’on appelle aussi Floride du Sud, héberge 6,16 M d’habitants, ce qui en fait la 7e zone urbaine des Etats-Unis. La croissance de la population y a atteint 10,7 % entre 2010 et 2017. La région comporte un nombre élevé de personnes nées à l’étranger (54 %). Elles sont à 93 % originaires d’Amérique latine. A noter l’importance de la communauté juive (8 % de la population du Grand Miami).

Superficie : la ville de Miami s’étend sur 143 km2, et le comté de Miami-Dade sur 6 296 km2. Le Grand Miami a une surface de 15 900 km2, soit 25 % de plus que celle de l’Ile-de-France.

Economie : le PNB du Grand Miami a atteint 331 Mds $ en 2016, ce qui place la région à la 10e place parmi les métropoles américaines, derrière Seattle. Les trois secteurs qui emploient le plus de salariés sont la santé et l’assistance sociale, le commerce de détail et l’hôtellerie‑restauration. Le salaire moyen par tête (801 $ par semaine dans le comté) et le revenu médian des ménages (49 900 $ par an) sont inférieurs (de respectivement 6 % et 15 %) à la moyenne américaine. Les hommes gagnent en moyenne 34 % de plus que les femmes. Le taux de chômage est faible : 4,6 %, contre 3,9 % au plan national.

Administration : la ville de Miami élit un maire, qui nomme un « directeur de la ville » mettant en oeuvre les ordonnances adoptées par cinq commissionnaires, élus dans les cinq districts de la ville. Pour sa part, le comté de Miami-Dade élit un commissionnaire dans chacun de ses 13 districts. Le conseil des commissionnaires décide de la politique du comté, et le maire, élu lui aussi pour quatre ans, peut mettre son veto aux décisions du conseil. Le Grand Miami n’a pas de gouvernance propre. Les trois comtés collaborent via des agences ad hoc : South Florida Transportation Authority, Southeast Florida Regional Climate Change Compact…

Tourisme : avec 15,9 M de visiteurs (dont 7,8 M d’étrangers) en 2017, Miami capte seulement 13,4 % du marché touristique de la Floride, tandis que les parcs à thèmes d’Orlando (Disney, Gatorland, Sea World, Universal…) attirent 72 M de visiteurs. Mais, en termes de revenus, Miami représente près d’un quart du total.


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