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LFP Media vient de dévoiler le nouveau trophée du champion de France de Ligue 1, une œuvre moderne imaginée par l'artiste Mathias Kiss qui succède à l'Hexagoal.
Mathias Kiss refuse qu’on le qualifie de designer. « Je suis un artiste. Les designers savent dessiner. Moi, je suis peintre en bâtiment, je fais tout sur le vif », explique-t-il, se référant à une éducation marquée par un apprentissage dès ses 14 ans chez les Compagnons du Devoir. « Ils m’ont élevé. Jeune, je n’ai pas fait du skateboard. Je faisais de la dorure et je décapais des corniches. » Ce passé, l’artiste — donc — le revendique, tout en étant fier de s’en être émancipé : « À l’époque, on nettoyait les cadres qui mettaient en valeur les œuvres. Moi, je voulais être en leur centre. Alors, quand LFP Media m’a contacté pour imaginer le prochain trophée de champion de France de Ligue 1, j’étais comme un gosse. »
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La Ligue 1 a un nouveau trophée signé Mathias Kiss
On rencontre Mathias Kiss à la veille de la présentation du trophée de la Ligue 1 McDonald’s, qu’il a conçu en collaboration avec la Maison Christofle, célèbre pour ses pièces d’orfèvrerie précieuses. Cette œuvre d’art, réalisée pour la Ligue de Football Professionnel (LFP), fait partie de la transformation de la marque, un projet ambitieux qui a confié à Mathias Kiss une (quasi) carte blanche. « De leur brief de 150 pages ressortaient une idée : celle de marier le patrimoine français et la culture actuelle. »
Ce lien évident avec le projet, Mathias Kiss le ressent jusque dans les détails qu’il y a intégrés. « En regardant le trophée, aujourd’hui, je me dis qu’il est comme la somme de mon travail jusqu’ici. » Des colonnes moulées comme des corniches rappellent celles qui sont devenues sa marque de fabrique après son exposition au Palais de Tokyo, soutenant une sphère dorée qui fait écho à une installation pour la maison Hermès et à un coucher de soleil que l’artiste dévoilera bientôt. Symboliquement, et parce que rien n’est laissé au hasard chez cet artiste qui aime à dire qu’il créé à l’instinct mais qui est pourtant des plus précis quand il s’agit de décortiquer son œuvre, les quatre colonnes ont une forme de chiffre 1 et forment, deux par deux, le V de la victoire.
La coupe du cœur
Je voulais faire un trophée qui pue la win » – Mathias Kiss
Cela fait près de 20 ans que le trophée de la Ligue 1 n’avait pas été repensé, et celui de Mathias Kiss marque une rupture avec les créations précédentes. Il espère qu’il durera longtemps : « J’ai laissé assez de place pour écrire au moins 25 ans de vainqueurs. » Cette coupe est non seulement une œuvre d’art mais aussi une pièce de haute orfèvrerie, réalisée grâce à l’expertise de la Maison Christofle, dont le maître orfèvre Aurélien Barré a été un partenaire clé dans cette création de laiton nickelé recouverte à l’or fin. Les deux précédents trophées de vainqueurs de la Ligue 1 avaient été imaginés respectivement par Andrée Putman et Pablo Reinoso.
« Je voulais vraiment que ce soit un trophée dont on soit fier, pas juste un truc à mettre sur la cheminée, assène l’artiste. Comme un César : un trophée que les gamins regarderaient en en rêvant la nuit. » Celui qui a quitté l’école à 14 ans a des étoiles dans les yeux en nous contant l’histoire de ce projet unique en son genre. « N’oubliez pas de citer Marc Beaugé« , insiste Kiss, mis en relation par le journaliste avec les instances de la Ligue 1 pour concourir sur le projet. « Je me suis battu pour l’avoir. » Et comme quand on veut, on peut…
La coupe est haute de 54 centimètres, lourde de 10 kilos. Elle passera entre les mains des champions de France de Ligue 1 de football pendant… longtemps — « toute ma vie, j’espère ! » Mathias Kiss a aussi conçu les médailles des seconds et le trophée de Ligue 2 qui sera dévoilé à la fin de l’année.
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