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Quel bonheur ! Deux beaux chantiers. Deux pays si proches, mais si différents. Deux façons de voir le motonautisme : l’une, à la française, avec le Prestige 680 ; l’autre, à l’italienne, avec le Ferretti 650. Que le match cominci ! En partenariat avec : Neptune Yachting Moteur
Lancé l’an dernier, le Ferretti 650 avait été remarqué en raison de sa silhouette très originale. L’essai de la coque no4 confirme qu’il s’agit également d’une vedette spectaculaire en navigation. Être passé sous pavillon chinois n’a rien fait perdre de sa superbe à l’un des plus emblématiques chantiers italiens… En témoigne le nouveau Ferretti 650, présenté à l’occasion du Yachting Festival de Cannes, qui fait une nouvelle fois la démonstration du savoir-faire maison en matière d’ingénierie marine et de design. Première surprise en montant à bord de ce modèle affichant des lignes hyperracées et fluides : le bateau se destine très clairement à la navigation en famille ou entre amis, et on note qu’une attention spéciale a été apportée au confort à bord. Ont ainsi été pris en compte les besoins pour réaliser des croisières de longue durée, notamment en veillant à ce que la vie privée soit respectée à bord. Si cela peut sembler normal, il s’agit là d’une caractéristique qui est loin d’être systématiquement répandue sur les unités mesurant moins de vingt mètres.
Prestige, la force d’une équipe
Depuis le début de l’aventure Prestige, il y a quinze ans, les mêmes hommes président aux destinées de la marque. Garroni Design, le cabinet d’architecture italien fidèle depuis le début, Jean-François de Prémorel, le coordinateur et l’inspirateur, le bureau d’études de Jeanneau, dirigé par Michel Villeneuve, présent depuis la première Prestige 36, aujourd’hui à la tête de 30 personnes. La réalisation du Prestige 680 a nécessité 40 000 heures d’ingénieurs et deux années de travail, et il faut douze semaines pour produire un exemplaire. Le bateau, qui a été intégralement conçu avec le logiciel Catia, est réalisé en infusion pour les grosses pièces et en injection pour les petites. Mais l’humain reste au cœur du système, et, comme l’explique Jean-François de Prémorel, « pour aboutir au bateau final, on passe par des dizaines d’échanges quotidiens avec les architectes et le bureau d’études ». Le premier exemplaire vient de toucher l’eau, et onze autres sont déjà en commande.
Verdict The Good Life
POINTS FORTS
• Un très beau bateau !
• Le chantier a franchi une étape supplémentaire dans les finitions et les détails. Le bateau est manœuvrant et puissant, bien aidé par le joystick.
• L’intérieur est très lumineux et les cabines sont agréables.
• L’ergonomie générale est bien pensée.
POINTS FAIBLES
• Des remarques plus que de véritables défauts, comme la marche entre la cuisine et le salon, qui surprend si on n’y prend pas garde.
• Les enceintes du système audio bien trop apparentes.
• L’ouverture de la porte latérale du pilote, assez peu pratique.
Facile à manœuvrer et performant
Compte tenu de son expérience en matière de grandes vedettes à fly, Ferretti est parvenu à livrer une unité non seulement rapide et élégante, mais également confortable et accueillante. Véritable yacht à fly, le Ferretti 650 est issu de la collaboration entre AYT&D, le centre de style de Ferretti Group et le cabinet Zuccon International Project. S’il est communément admis qu’un bateau est toujours une affaire de compromis menant à un résultat destiné à un usage bien spécifique, le compromis aboutit dans le cas présent à une coque conçue avant tout pour la croisière, avec tout ce que cela implique en matière de carène. Celle-ci n’a donc pas de V très marqué à l’avant, mais parvient à offrir de bonnes performances tout en abritant de spacieux volumes intérieurs. Elle est ainsi facile à manœuvrer et offre un sentiment de sécurité aux passagers. On ne ressent pas de chocs en navigation, même si ce type de carène impose naturellement de réduire les gaz sur une mer formée. Propulsé par deux Caterpillar de 1 015 ou 1 150 chevaux, le Ferretti 650, qui succède au Ferretti 620, est une unité qui répond rapidement aux commandes. La barre est précise et rapide et, par conséquent, dénuée de mauvaises surprises. Il s’agit également d’un bateau idéal à piloter soi-même, la combinaison des commandes électriques et des propulseurs d’étrave offrant un degré de précision optimal. En bref, une vedette facile à manier et sûre, mais également performante puisqu’elle peut dépasser 34 nœuds à plein régime et naviguer, à son régime de croisière, autour de 30 nœuds. Le seul élément qui nous laisse un peu perplexes est le peu de place entre la barre et le fauteuil dédié au pilote dans la timonerie… La visibilité est en revanche bonne, sans être toutefois optimale. Le pilote aura de toute façon la possibilité d’aller barrer sur le fly-bridge, où la visibilité est naturellement excellente.
Luminosité et isolation phonique
Dans la timonerie et au niveau du pont inférieur, le Ferretti 650 abrite de beaux espaces intérieurs, articulés autour d’un agencement bien pensé et mis en valeur par des matériaux de qualité. Le modèle de notre essai abritait trois cabines, trois salles de bains, ainsi qu’une cabine équipée d’un accès séparé, destinée à accueillir un marin. A l’avant, la cabine VIP, spectaculaire avec ses larges ouvertures, est certainement la plus confortable – et la mieux réussie – jamais réalisée par le chantier, compte tenu de la taille du bateau. La master-cabine, qui occupe toute la largeur du Ferretti 650, impressionne par ses dimensions et dispose elle aussi de grands hublots, qui peuvent être ouverts au mouillage. Notez que l’isolation phonique est remarquable, la cabine propriétaire étant isolée de la salle des machines par la salle de bains, les réservoirs et la cabine de marin.
Sur le pont principal, le chantier fait une nouvelle fois étalage de son expérience, en proposant un intérieur d’un grand raffinement, scindé en deux espaces distincts. L’arrière de la timonerie abrite ainsi une belle cuisine bien équipée, dont les contours sont clairement délimités par la présence d’un îlot. Notez que par sa position, celle-ci communique directement avec le vaste cockpit, qui est pourvu d’une table et d’une confortable banquette. La partie avant de la timonerie, située deux marches plus haut, accueille un gigantesque carré depuis lequel les nombreux convives bénéficieront d’une vue spectaculaire sur les flots. Avec leurs formes convexes, l’une des marques de fabrique de Ferretti depuis quelques années, les belles ouvertures latérales participent pour beaucoup au style du bateau, aux côtés des ouvertures de bordés aux contours aussi irréguliers qu’originaux et de la superstructure semblant descendre doucement vers le cockpit. Par ses lignes, le Ferretti 650 offre un nouvel exemple de la capacité du chantier à proposer de grandes vedettes frôlant la perfection. Pour le match ? Selon nous, léger avantage à l’Italie… F. M. & M. F
Caractéristiques du Ferretti 650
Longueur hors tout : 19,67 m.
Largeur : 5,25 m.
Tirant d’eau : 1,5 m.
Poids lège : 34,8 t.
Transmission : ligne d’arbre.
Puissance maximale : 2 x 1 150 ch.
Carburant : 3 700 l.
Eau : 530 l.
Cabines : 3 + 1 (marin).
Couchettes : 6 + 1 (marin).
Catégorie CE : B/18 pers.
Prix : 2 114 000 € HT.