The Good Business
The Good Life vous raconte l’histoire d’un ovni, la MA770 de Master & Dynamic. Pensée par l’architecte britannique David Adjaye, c’est la première enceinte sans fil en béton…
Cela ne saute évidemment pas aux yeux quand on regarde ses bâtiments, mais l’architecte David Adjaye soigne toujours l’acoustique des intérieurs qu’il conçoit. Son propre frère est en charge du « sound design » de ses créations, parmi lesquelles le Smithsonian National Museum of African American History and Culture à Washington DC, la Fondation Aïshti à Beyrouth ou le showroom Proenza Schouler à New York…
Autant dire qu’il a immédiatement accepté la proposition de Jonathan Levine, le patron de Master & Dynamic, une entreprise new-yorkaise lancée en 2014 et spécialisée dans les casques intra-auriculaires de haute qualité.
Passionné d’architecture, Levine avait une intuition : il voulait utiliser du béton pour fabriquer une enceinte sans fil. Dessiner un tel objet représentait un véritable challenge industriel mais qui pouvait aussi changer la donne car le matériau excelle pour étouffer les résonances, le point faible de beaucoup de modèles.
Levine a donc déniché un béton composite développé pour ses propriétés acoustiques et a laissé carte blanche à David Adjaye. L’architecte s’est lancé donc dans le dessin, ravi à l’idée de décliner un de ses matériaux fétiches à une autre échelle.
« Adolescent j’étais vraiment fan de musique, révèle l’architecte londonien. Quand je faisais le DJ, j’étais toujours frustré par le rendu des sound-systems sur lesquels je jouais mes disques, surtout ceux sans fil. Voilà pourquoi j’ai voulu créer une enceinte qui restitue la puissance du son et le béton m’a semblé le meilleur moyen de créer une certaine stabilité, d’éviter les résonances dans la structure de l’enceinte, afin que quand on monte le volume, la qualité du son reste constante, que les haut-parleurs puissent s’exprimer. Au-delà de leurs qualités esthétiques, les formes de la MA770 servent ce but en projetant les basses de manière homogène. »
David Adjaye a planché sur « une nouvelle géométrie du son ». A l’arrière de l’enceinte, des formes triangulaires aident à créer une forme naturelle, comme déformée par la gravité.
La façade avant met, elle, en valeur le matériau d’où émergent trois haut-parleurs, que l’on peut dissimuler sous une grille au dessin lui aussi très architectural.
« Je ne voulais pas toucher à l’intégrité de la structure en béton. J’ai donc créé différentes propositions avant de trouver la version finale où les attaches magnétiques demeurent invisibles même quand on retire la grille », confie David Adjaye.
Sans surprise, le son s’est révélé excellent lors de nos écoutes : cristallin dans les aigus et profond dans les basses, même quand on monte outrageusement le volume ! Cela rend la MA770 aussi à l’aise avec les exigeants enregistrements classiques ou jazz que les dernières productions hip-hop.
Too good :
• Le nouveau coloris noir, sublime.
• Possibilité d’appairer deux MA770 pour créer une paire stéréo.
• La connectique très complète : Wi-Fi, Bluetooth, optique et jack.
Too bad :
• L’obligation de connecter l’enceinte via GoogleCast lors de l’installation.
• Le poids (16 kg).
• Pas d’Airplay.
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